Enfants vendus sur les marchés, dans les campagnes ou enfants victimes de razzias par des rébellions armées, leur esclavage prend des formes multiples. 200 000 enfants sont victimes chaque année de travail forcé en Afrique de l?Ouest et en Afrique centrale, estime l?Unicef. La traite d?enfants est un sujet tabou et difficilement vérifiable mais demeure une réalité persistante. L?affaire de « l?Etireno », avait fait couler beaucoup d?encre en avril 2001. Ce bateau avait été suspecté par l?Unicef de Libreville (Gabon) de transporter des enfants esclaves depuis le Bénin. Le navire était chargé de 40 enfants kidnappés à destination du Gabon. Des renseignements, publiés en septembre 2000, dévoilaient la traite de jeunes Maliens dans des plantations de cacao en Côte d?Ivoire. Des enfants togolais sont également « exportés » vers l?Afrique de l?Ouest et vers l?Europe. La pauvreté, les traditions et la crise du système éducatif constituent les principales raisons qui poussent les parents à coopérer en faveur du trafic des enfants. La traite d?enfants esclaves béninois permet de comprendre ce macabre commerce. Marc Béziat, du Comité contre l?esclavage moderne, a enquêté au Bénin sur le trafic d?enfants. Ce pays fait office de plaque tournante, dans la mesure où il est devenu un pays de transit et pourvoyeur d?enfants. Ce trafic s?explique en partie par l?extrême pauvreté dans laquelle vit une grande majorité des Béninois. Tous les pays de la région sont touchés par ce trafic, mais il ne s?agit pas de réseaux organisés de manière criminelle. Les Béninois sont installés à l?étranger où ils font venir les enfants, en organisant les passages. Les parents ne savent pas que leurs enfants seront exploités, maltraités et qu?ils ne seront pas payés. Les passeurs béninois encourent des peines de prison, d?après une loi qui date de 1961 modifiée en 1975. Les intermédiaires arrêtés ont toujours été condamnés à des peines avec sursis. Il n?y a donc aucun exemple qui ait marqué l?opinion publique au Bénin. Si rien n?est fait pour enrayer ce trafic, des organisations criminelles vont s?engouffrer dans ce marché ignoble mais juteux. Aujourd?hui, ce sont essentiellement des Béninois qui s?occupent des Béninois, qui les emmènent en Côte d?Ivoire ou au Gabon. Mais si ce trafic reste impuni, rien n?empêchera l?apparition d?un système mafieux. Le trafic d?enfants se développe dans un environnement où la majorité des législations nationales n?a pas de dispositions pénales contre ce trafic. Le vide juridique actuel contribue non seulement au sentiment d?impunité, mais également à l?absence de culpabilité dans les atteintes portées à l?enfant.
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Posté Le : 29/08/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : François Cardona
Source : www.elwatan.com