La place

Les habits plein les armoires sont pourtant stockés depuis des années et chaque année un peu plus. La frénésie des achats est une convulsion chez nombre d'entre nous.On achète les derniers modèles de la mode du moment mais nous ne nous résignons pas à jeter ceux des années précédentes. Voire ceux de plusieurs années précédentes. On a souvent un souvenir précis rattaché à tel ou tel vêtement. On s'attache à ces chiffons comme à la prunelle de nos yeux. On leur donne un sens, une vie à nos côtés et même une âme.Ces chiffons traversent nos vies et sont enfouis comme des parties de soi au fond des armoires ou dans des cartons bien protégés. Pourvu que ces chiffons ne nous quittent pas. Leur présence, leur encombrement nous rappellent peut-être que nous sommes consistants. Ils témoignent d'un passé. Si on pousse un peu plus, on dirait même que le poids des choses possédées valorise notre parcours dans la vie. Plus tu en as et plus tu en veux. Des chaussures en pagaille qui appartiennent à plusieurs membres de la famille sont amoncelées dans des recoins de l'appartement. Imaginez le nombre de paires que peut posséder une famille de quatre personnes. Avec un minimum de 3 paires par personne - il faut la paire de tous les jours, celle des jours pas comme les autres et celle qu'on utilise pour faire les basses besognes de la vie domestique. Donc, pour cette famille on dénombre seize paires. Sans compter les pantoufles pour la maison. Alors qu'on devrait user une paire pour pouvoir en acheter une autre. Sous-entendu que la paire usée est jetée aussitôt la nouvelle paire acquise.Imaginez votre appartement vidé de ces parasites de biens matériels qui vous emprisonnent et vous empêchent de respirer chez vous tant la place qu'on est obligé de leur dédier est immense. Vous seriez plus libre dans un espace qui devrait vous permettre de vous détendre et non de faire travailler vos méninges pour savoir comment organiser leur rangement pour gagner un peu plus de place pour vous et votre famille. Jetez tout !