La piste Saâdani écartée SUCCESSION À LA TÊTE DU FLN

Mohamed Boukhalfa et Abdelaziz Ziari sont les deux candidats qui ont le plus de chance de succéder à Abdelaziz Belkhadem.
Les tractations se poursuivent au FLN pour organiser la succession à l'ex-secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, destitué le 31 janvier dernier. Les différentes parties en conflit ont définitivement écarté la piste de l'ancien président de l'APN, Amar Saâdani, accusé de détournement de «3 200 milliards de centimes» de l'argent de l'agriculture.
Et comme les prétentieux sont les plus faciles à flatter, Saâdani s'est laissé croire que le cercle des corrompus, à lui seul, suffisait pour l'introniser à la tête du parti.
Parmi toutes les candidatures déposées auprès de la commission, installée à cet effet, plus de dix, selon un membre de cette commission, deux d'entre elles semblent être les plus sérieuses. La première est celle du sénateur Mohamed Boukhalfa, annoncée avant-hier au Conseil de la nation à l'occasion de l'ouverture de la session de printemps du Parlement. Ce dernier est soutenu notamment, par le mouvement de redressement qui était à l'origine de la chute de Belkhadem. Les redresseurs, à leur tête l'ancien ministre, Mohamed Seghir Kara, estiment que M. Boukhalfa réunit les mêmes critères que ceux du défunt Abderrezak Bouhara, donné pour nouveau secrétaire général avant son décès.
La deuxième qui n'est pas encore annoncée officiellement ni publiquement est celle du ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari.
Ce dernier bénéficie, selon nos sources, du soutien des ministres FLN dont le rôle joué dans la destitution de Belkhadem est indéniable.
Ces ministres, devant le flou et le blocage qui frappent le parti, ont opté, selon nos sources, pour leur collègue au sein de l'Exécutif, et ex-président de l'APN, Abdelaziz Ziari.
Parmi les ministres FLN, M. Ziari est le moins critiqué par le mouvement de redressement qui a accusé Tayeb Louh, Rachid Harraoubia et Amar Tou d'être, au même titre que Belkhadem, à l'origine de la crise du FLN.
Même si la candidature de Ziari n'est pas annoncée officiellement pour le moment, il reste que, selon toujours nos sources, «des membres du comité central sont en contact avec lui pour le convaincre». «Il est disponible, mais il veut s'assurer d'abord du soutien de la majorité des membres du comité central», précisent les mêmes sources.
Ex-président de l'APN, Ziari qui contestait dès le début de la crise les démarches de Belkhadem, s'est interdit les déclarations publiques et rares sont les fois où il s'exprimait sur la crise.
Nommé ministre de la Santé lors du dernier remaniement ministériel au début du mois de septembre dernier, il s'est distingué par une opposition radicale à l'ex-secrétaire général mais ses sorties publiques étaient rares, se limitant à inviter Belkhadem à démissionner du poste de secrétaire général du parti.