Algérie

La phase «tamis» commence


Le clap de fin, aujourd'hui à minuit, sur la phase de dépôt de candidature pour les prochaines élections législatives du 12 juin prochain. Les dizaines de milliers de candidats devront attendre 12 jours pour connaître le verdict de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie). Jusqu'à hier, il a été comptabilisé plus de 1813 listes de 53 partis politiques et quelque 3075 listes d'indépendants. Jusqu'à ce soir à minuit, des centaines d'autres dossiers seront déposés auprès de l'Anie. C'est dire l'engouement qui entoure le scrutin législatif qui semble promettre de belles empoignades politiques, puisque l'ensemble du spectre idéologique est représenté dans ces joutes électorales. Le débat sera certainement rude, pas toujours d'un bon niveau, tentation populiste oblige, mais les Algériens pourront enfin entrevoir les nouveaux visages de la politique dans leur pays. Mais il y a lieu de souligner que cette perspective n'est pas donnée pour l'ensemble des prétendants à la candidature. Les dossiers, actuellement dans le «sas» de l'Anie, seront scrutés. Il n'auront pas tous le «visa». Il y aura certainement des rejets pour une raison ou pour une autre. Les partis et les indépendants qui ont ficelé leurs candidatures, vivront dans l'attente de la décision finale de l'Autorité nationale des élections. Ils disposent légalement d'un droit de recours en cas de réponse négative de l'Anie, mais tous les candidats aimeraient éviter pareille procédure.Au-delà de l'incontournable «angoisse» de l'attente, la clôture de la phase de dépôt de candidature confirme, si besoin, l'irréversibilité du processus engagé par le chef de l'Etat et acte le succès de l'opération politique, qui s'est reposée, faut-il le rappeler, sur une démarche consultative, dans la promulgation de la loi organique portant régime électoral et l'adhésion de larges pans de la scène politique nationale. On aura ainsi constaté un véritable consensus autour de la dissolution de l'ancienne APN, le passage par l'ordonnance pour donner corps au nouveau Code électoral et, même l'enrichissement de l'avant-projet de loi proposé par le comité Laraba à participer à cimenter le consensus pour aboutir à une quasi-unanimité de la classe politique. Pour preuve, le récent amendement de l'ordonnance présidentielle portant sur la prolongation du délai de dépôt des candidatures n'a pas suscité de réactions «enflammées» de la part des partis. Il a été pris pour ce qu'il était, à savoir un ajustement «technique», destiné à garantir une meilleure gestion du processus électoral.
Cette partie du challenge étant visiblement relevée par les organisateurs du scrutin, il restera à savoir l'attitude des électeurs vis-à-vis de la prochaine échéance politique. Annoncer une adhésion totale des citoyens au processus en cours serait aller trop vite en besogne, mais les indices d'un intérêt croissant ne manquent pas, en ce sens que le nombre de listes de candidatures, le mode de scrutin qui bannit le principe de «tête de liste» et la jeunesse des candidats constituent autant de facteurs susceptibles d'amener bien plus d'électeurs à se diriger vers les bureaux de vote, le jour J. Même si tous ces facteurs ne pourront pas faire «le plein électoral», la campagne qui suivra l'annonce des candidatures retenues apportera son empreinte sur le paysage politique national et contrebalancera dans la rue le discours du boycott et de l'abstention.
Il faut souligner néanmoins que le processus électoral connaîtra, les 12 prochains jours, une accalmie, puisque ce laps de temps est un délai d'attente incompressible que l'ensemble des acteurs engagé dans le scrutin devra respecter de toute façon. Ce qui sortira des délibérations de l'Anie donnera le ton de la campagne électorale et les spéculations sur la composante idéologique de la prochaine APN iront bon train. En définitif, la première législature du second acte politique majeur de la Nouvelle Algérie, après l'amendement constitutionnel, imprimera la vie de la nation sur les cinq prochaines années.
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