Ainsi est faite l’espèce humaine, partout et toujours : s’il lui est difficile de détruire un système social inique, il lui est plus difficile encore de construire un système appelé vaguement juste ou démocratique, plus précisément de liberté, d’égalité et de solidarité. En effet, ces trois caractéristiques ne peuvent pas exister l’un sans l’autre
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Pour la phase constructive du mouvement populaire
avril 15, 2019 - 2:59 Fatiha 0 Commentaire
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Le mouvement populaire du 22 février a ouvert une nouvelle ère. New Press
Par Kaddour Naïmi – Ainsi est faite l’espèce humaine, partout et toujours : s’il lui est difficile de détruire un système social inique, il lui est plus difficile encore de construire un système appelé vaguement juste ou démocratique, plus précisément de liberté, d’égalité et de solidarité. En effet, ces trois caractéristiques ne peuvent pas exister l’un sans l’autre(1).
En Algérie, finalement, le représentant d’un système mafieux fut contraint par le peuple, avec lequel s’est solidarisée la hiérarchie militaire, de quitter le pouvoir étatique. Pour y parvenir, combien a-t-il fallu de luttes sous toutes les formes, de répression policière, d’emprisonnements, de morts, d’exils (intérieurs ou extérieurs), de noyés dans la mer, de combats où, parfois, des citoyens revendiquant des droits légitimes furent assassinés par des gendarmes ou des soldats d’un Etat dit «démocratique et populaire».
Encore, ce n’est pas fini. Seul le «roi» a été mis en échec ; il reste à éliminer le système lui-même qui a permis l’existence de ce «roi»(2). Alors, finira la phase un du mouvement populaire actuel. Et, alors, commencera la phase deux. C’est le travail le plus difficile : non pas détruire, mais construire un nouveau système social d’où toute forme d’injustice sociale soit bannie.
Elections et débats
Pour le moment, toutes les voix (citoyennes, politiques, militaires, intellectuelles, etc.) semblent verbalement d’accord : donner la parole au peuple. A ce sujet, on propose des élections finalement libres, autrement dit sans traficotage ni manipulation, finalisées par une nouvelle Constitution.
Cependant, une question se pose : comment une citoyenne et un citoyen peuvent-ils élire en toute connaissance de cause s’ils ne sont pas informés clairement, correctement, pleinement des intérêts en jeu ? Et comment ce genre d’information est-il possible sans l’instauration des débats les plus libres, démocratiques et larges possibles ?
Que ces débats soient les plus libres, il semble que désormais le mouvement populaire est devenu si puissant qu’il rend possible cette liberté de débats. Pour que ces débats soient démocratiques, il faut qu’y participent à parité entière toutes les composantes du peuple, sans aucune exclusion de position sociale, de sexe, d’âge, d’ethnie, de spiritualité. C’est dire l’application rigoureuse du principe d’égalité entre tous les citoyens.
Pour que ces débats soient les plus larges possibles, il faut que les habitants de toutes les parties du territoire national, ainsi que les membres de la diaspora à l’étranger, y participent : du douar et du bidonville les plus isolés au quartier le plus central des villes et de la capitale, en passant par toutes les positions intermédiaires.
Et encore : que les langues de communication ne soient pas limitées à l’arabe classique et au français, mais soient d’abord les langues maternelles du peuple : arabe algérien et tamazight. Je n’ai jamais compris comment des leaders prétendant s’adresser au peuple lui parle dans un idiome autre que celui qu’il comprend le mieux, lequel est celui de sa vie ordinaire(3). Et, enfin, que les leaders qui se proclament démocrates et laïcs, pour ne pas être soupçonnés de manipulation idéologique du peuple, ne commencent pas leur discours par une invocation religieuse, laquelle devrait se cantonner au domaine de la croyance privée.
Compter sur ses propres forces.
Toute personne, même non instruite, si elle est pourvue du simple bon sens, le sait : on n’est jamais mieux servi que par soi-même. En terme social, cela veut dire que les opprimés ne peuvent être sauvés que par eux-mêmes. En son temps, un poète-cordonnier l’avait dit en chanson : «Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes.» Les preuves de cet impératif sont désormais établies. En effet, chaque fois que des «leaders» plus ou moins charismatiques se sont autoproclamés «sauveurs» (évidemment «honnêtes», «géniaux» et «infaillibles»), le bilan fut tragique pour le peuple. Désormais, nous disposons du bilan des soi-disant «démocraties populaires», à commencer par la prétendue république «soviétique»(4).
Pour parvenir à se sauver par lui-même, le peuple algérien, pour l’organisation de ses débats, peut s’inspirer d’une tradition populaire locale : celle des comités de village, pratiquée notamment en Kabylie. Avec cette différence essentielle, mise en évidence durant le «printemps» de 2001 : que les protagonistes de ces assemblées ne soient pas les notables de sexe mâle du groupement local, mais des représentants librement élus par les membres du groupement local, sur mandat impératif. Et que ces représentants soient :
autant des hommes que des femmes, sachant que ces dernières sont plus opprimées que les premiers ;
autant de jeunes que de personnes âgées, les premiers fournissant leur énergie et leur savoir, et les seconds leur précieuse expérience sociale.
On a constaté, durant les manifestations populaires, l’émergence de comités citoyens de vigilance servant à veiller au bon déroulement des démonstrations de rue. Il reste au peuple à créer ses comités de gestion populaire. Oui, certes ! Le mot «autogestion» (ainsi que «socialisme») fut tellement manipulé dans le passé, par l’oligarchie dominante, qu’il peut causer le rejet. C’est que l’oligarchie est parvenue à salir jusqu’aux termes les plus beaux, pour en détourner les opprimés qui pouvaient s’en inspirer.
Donc, ne pas s’arrêter au mot. Appelons la forme d’organisation sociale de base comme l’on veut : auto-organisation sociale de base, comité d’autogestion, assemblée d’autogouvernement, «jma’a cha’biya» (assemblée populaire), tout ce que l’on veut ; l’essentiel est que la forme d’organisation soit l’émanation libre, égalitaire et solidaire des citoyens.
Un exemple pratique. Qu’il me soit permis de citer une expérience personnelle ; elle me semble significative dans ce cadre de réflexion et de phase du mouvement populaire. En 1971, à l’Institut national de formation professionnelle des adultes d’Alger, les travailleurs étaient mécontents du représentant de la section syndicale UGTA parce qu’il était le représentant non pas de ses électeurs, mais l’agent servile du directeur de l’institut, au détriment des travailleurs. Lors des élections de 1972 pour choisir le nouveau représentant de la section syndicale, les travailleurs me firent l’honneur de me proposer comme candidat. Fidèle à ma conception autogestionnaire, j’ai suggéré que l’un des travailleurs eux-mêmes soit choisi pour ce mandat. Cependant, les travailleurs insistèrent pour me proposer, justifiant leur choix par le fait que je possédais les aptitudes et le temps les plus adéquats pour ce rôle. J’ai fini par accepter, à une condition, qui fut la suivante. Une fois élu par les travailleurs (avec, cependant, l’hostilité minoritaire de certains professeurs de l’Institut, qui me voyait comme une menace pour leurs privilèges), voici comment j’agissais. Contrairement au représentant syndical précédent, je tenais régulièrement l’assemblée des travailleurs chaque mois. Durant la rencontre, j’enregistrais sur la page gauche d’un cahier les doléances des travailleurs. J’agissais donc comme simple secrétaire. Puis, le jour suivant, j’allais trouver le directeur de l’Institut auquel je présentais le cahier, en lui demandant de répondre aux doléances sur la page de droite du même cahier. Bien entendu, ce directeur (qui, par ailleurs, se déclarait soucieux du «peuple» et représentant de l’Etat «démocratique et populaire») fournissait des réponses totalement inadéquates. Alors, durant l’assemblée mensuelle suivante des travailleurs, je les informais du résultat négatif. Ainsi, ils comprenaient que le directeur en question n’était qu’un technocrate-bureaucrate pour lequel seuls comptaient son salaire et ses privilèges, et, pour en bénéficier, il appliquait servilement les directives d’un État qui se révélait être une oligarchie étatique, malgré les déclarations en faveur du peuple.
Résultat : après quelques mois de ce genre d’assemblée avec les travailleurs, la hiérarchie syndicale me destitua de mon poste syndical pour «agitation subversive», et la direction de l’Institut décida mon déplacement dans un centre de formation professionnel sous le prétexte que je n’étais plus «utile» à l’Institut(5). Ajoutons à ce fait que les «soutiens critiques» du régime, partisans du PAGS, partageaient les décisions dont j’étais victime.
Cet exemple démontre deux faits. D’une part, mettre ses propres connaissances au service du peuple est simple : il suffit de se cantonner à être le porte-voix honnête de ses revendications légitimes, par l’intermédiaire d’une organisation sociale où ce peuple librement s’assemble, débat, se consulte, prend ses décisions de manière démocratique et majoritaire, enfin choisit de la même manière un représentant pour formuler ses revendications à la personne étatique chargée de les examiner et de les satisfaire. Le second fait que montre cette expérience est le suivant : tout représentant d’une autorité étatique refusera, sous n’importe quel prétexte fallacieux, de satisfaire les revendications légitimes du peuple, tant que ce représentant est l’émanation d’une autorité étatique qui est en réalité une oligarchie dominant le peuple. Par conséquent, ce même représentant étatique trouvera le moyen d’éliminer tout représentant authentique du peuple. Donc, seul un représentant authentique du peuple est en mesure de satisfaire ses droits légitimes. Et, pour être authentique, il faut que ce représentant soit l’émanation du choix réel du peuple, et non d’une oligarchie dominante qui le nomme à ce poste, pour la servir.
Représentation authentique du peuple
De l’exemple précédent découlent les observations suivantes.
De la plus petite organisation populaire de base jusqu’à l’organisation appelée Etat, en passant par les organisations intermédiaires sous toutes leurs formes (territoriales et d’activité sociale), la démocratie réelle ne peut se concrétiser qu’aux conditions suivantes :
que le représentant de la communauté sociale (comité, association, assemblée, etc.) soit élu de la manière la plus démocratique, donc libre, égalitaire et solidaire ;
que ce représentant se cantonne à formuler les revendications légitimes de ses mandataires auprès du représentant correspondant de l’autorité étatique ;
que ce dernier réponde de manière claire, complète et positive aux revendications populaires formulées, autrement il ne peut se prévaloir de représenter le peuple, et doit, par conséquent, se démettre de sa fonction pour la laisser à un représentant authentique du peuple.
Oui ! Ce système organisationnel est possible de la base locale au centre national. Notons qu’ici le mot «sommet» n’est pas employé, parce qu’une organisation réellement démocratique exclut la hiérarchie autoritaire pour ne pratiquer que la coopération consensuelle.
Par «base» s’entend toute association qui réunit des citoyens autour d’une activité spécifique : habitat, travail, études, loisirs, etc. Dans ce schéma sont considérées toutes les formes d’association sociale, y compris les activités politiques, judiciaires, administratives, policières, militaires, culturelles, spirituelles, etc. Cela signifie que le principe fondamental est le suivant : élection libre et démocratique (sur une base majoritaire et impérative) de tout représentant à une fonction sociale, en excluant toute forme de nomination ; cette dernière est toujours susceptible de créer une oligarchie dominatrice. C’est cela la radicalité, autrement dit régler les problèmes sociaux à la racine. Autrement, on reste dans le bricolage, toujours favorable à une forme d’oligarchie, au détriment du peuple.
Coopération solidaire contre hiérarchie autoritaire
Bien entendu, la conception sociale ici présentée sera rejetée par toute mentalité obsédée par l’autorité et son complément, la hiérarchie. De fait, toute personne jouissant de privilèges sociaux, même en se proclamant «démocrate» ou, plus encore, «révolutionnaire», bénéficie de cette structure autoritaire hiérarchique, parce que cette personne y vit et en jouit. Cette personne ne peut donc pas scier la branche sur laquelle elle est assise. Il s’ensuit que cette personne présente tous les prétextes (généralement enjolivés de «science», «raison», «pragmatisme», «sagesse» et même de «marxisme» ou de «volonté divine») pour dénoncer l’auto-organisation populaire comme «inadéquate», «illusoire», «archaïque» et même anarchiste dans le sens de désordre. En occultant un fait : le réel désordre social est celui basé sur l’exploitation-domination de l’être humain par son semblable, tandis que l’authentique ordre social exclut cette tare, en la remplaçant par la coopération solidaire entre tous les êtres humains sans distinction.
Cependant, l’expérience historique des peuples montre que la conception opposée à celle autoritaire hiérarchique, à savoir celle coopérative consensuelle, fut et demeure possible, que c’est même l’unique conception en mesure d’établir un système social d’où est exclue toute forme d’injustice sociale, laquelle est caractérisée par trois fléaux : exploitation économique, domination politique et conditionnement idéologique.
Ceci dit, il faut reconnaître que la néfaste (pour le peuple) mentalité autoritaire hiérarchique est dominante dans le monde entier, y compris dans le marxisme − ne l’oublions jamais ! − au point d’avoir fait faillir toutes les révolutions jusqu’à aujourd’hui apparues sur la planète, à commencer par celle bolchevique. Oui ! Il est indispensable de le rappeler pour démasquer l’imposture et l’occultation à ce sujet, et ne pas risquer d’en voir une autre édition en Algérie ou ailleurs. Cela ne signifie en aucune manière la légitimité de cette mentalité autoritaire hiérarchique, même et surtout parée de la «bonne» intention de «servir le peuple». A-t-on jamais vu une oligarchie dominante, quelle que soit son idéologie, déclarer autre chose que de «servir le peuple» et la «nation» ?
Le problème est que les peuples ne sont pas encore parvenus à mettre définitivement fin à ce genre d’idéologie manipulatrice démagogique, pour établir une société de coopération consensuelle. Cette dernière forme de société devrait arriver ou, alors, c’est la fin de l’espèce humaine par une apocalypse nucléaire. Car la mentalité autoritaire hiérarchique est toujours et par nature source de conflits sanglants, pouvant aller jusqu’à la dernière guerre sur cette planète, dernière parce qu’elle supprimera l’espèce humaine(6).
Paroles de Larbi Ben M’hidi
Larbi Ben M’hidi a dit : «Jetez la révolution dans la rue, le peuple s’en emparera.» Dans le contexte actuel cela signifie : que le peuple se crée ses propres organisations-assemblées de base, partout et dans toutes les secteurs d’activité sociale, qu’il débatte de manière libre et égalitaire en ce qui concerne ses intérêts (qui sont ceux de la nation), qu’il prenne ses décisions de manière démocratique (sur base majoritaire), qu’il désigne ses représentants avec mandat impératif… Alors, et seulement alors, des élections (et une Constitution) auront leur sens véritable, seront l’émanation de la volonté populaire, parce que ce peuple aura suffisamment débattu des enjeux réels de la patrie qu’il habite.
On objectera avec raison : mais entretemps, comment diriger le pays ? Quelle que soit la forme choisie, une seule condition est impérative : que les dirigeants provisoires du pays permettent (leur demander d’encourager serait peut-être trop, à moins qu’ils aient un esprit autogestionnaire) l’instauration de ces débats populaires libres, égalitaires et solidaires, dans le but d’arriver aux élections qui, elles aussi et alors, seront libres, égalitaires et solidaires. Alors, de ces élections émaneront les représentants légitimes, de la périphérie au centre du pouvoir populaire. Autrement, le mouvement populaire, en Algérie comme cela fut toujours et partout ailleurs, accoucherait à son insu d’une nouvelle forme de domination oligarchique, quelles que soient les déclarations que ses membres feraient. Ce fut le cas depuis la Révolution française de 1789 jusqu’à toutes les «révolutions» contemporaines, sans aucune exception.
Afin d’éviter ce néfaste résultat, il est vrai que l’action populaire sera ardue, mais elle ne sera pas compliquée ni empêchée, et cela à trois conditions.
D’abord, le peuple doit être (ou parvient à être) suffisamment conscient des enjeux en cours, au-delà des slogans formulés durant les manifestations de rue. Cela implique qu’il connaisse tous ses droits, sache comment les concrétiser de manière réellement démocratique (libre, égalitaire et solidaire), et déjoue toutes les manipulations internes et externes.
Ensuite, l’institution militaire, qui détient désormais le pouvoir étatique, devrait consentir à la volonté populaire de réaliser le changement radical du système social. A ce sujet, M. Gaïd-Salah, chef d’état-major de l’armée, a déclaré : «Nous soutiendrons le peuple jusqu’à ce que ses revendications soient entièrement et totalement satisfaites.» Pour sa part, le peuple a répété, dans les rues : «Chaâb Djeich, Khawa Khawa» (peuple, armée : frères, frères)… Cependant, le peuple doit se rappeler que ce sont d’abord et principalement ses manifestations pacifiques et résolues qui sont à l’origine du commencement de la fin du système inique qui a dominé le pays jusqu’à aujourd’hui, et que l’institution militaire, après des atermoiements, a fini par suivre le mouvement populaire en le soutenant. Cette dernière soutiendra-t-elle le peuple jusqu’à lui permettre vraiment «que ses revendications soient entièrement et totalement satisfaites» ? Là serait alors la révolution tant désirée par Larbi Ben M’hidi et par le peuple, dont l’armée serait alors réellement son émanation authentique.
Enfin, il faut que toute personne et toute organisation, se considérant démocrate en Algérie, non seulement se reconnaissent et se réunissent pour œuvrer ensemble(7), mais encore que ces personnes et organisations rejoignent le peuple, pas uniquement durant ses manifestations de rue, pas pour le «diriger», mais pour l’aider, en se cantonnant à fournir au peuple leurs connaissances, afin qu’il s’auto-organise de manière libre, égalitaire et solidaire. Le peuple a mis les démocrates devant leur responsabilité : se servir du peuple ou le servir. Juger cette considération comme étant du «populisme», ainsi que le déclareraient certains dirigeants de partis politiques ou membres de l’«élite intellectuelle», se déclarant pourtant démocrates, est simplement une manière de vouloir chapeauter le mouvement populaire à leur seul bénéfice. Comme l’hydre, la mentalité autoritaire hiérarchique, donc oligarchique, a plusieurs têtes, dotées de masques divers. Il est vital pour le peuple de s’en rendre compte pour ne pas passer d’un dominateur à un autre, plus subtil, parce que moins brutal, mais néanmoins dominateur.
Désormais, l’énergie populaire dépensée à manifester hebdomadairement dans les rues − qui a abouti victorieusement à l’élimination du «roi» du système mafieux − devrait, pour ne pas être récupérée par une oligarchie dominante inédite ou s’essouffler inutilement, se transformer le plus vite possible en énergie consacrée à autoconstruire quotidiennement les organisations populaires autonomes. Elles seules, et uniquement elles, sont les bases d’édification d’une république authentiquement démocratique, laquelle n’a pas besoin de «sauveur», celui-ci étant le peuple lui-même, à travers ses organisations et ses représentants authentiques. Et que vive l’Algérie d’un peuple libre, égalitaire et solidaire !
Cet idéal anima les moudjahidine qui lui donnèrent l’indépendance nationale, en espérant que leur sacrifice aboutirait à l’établissement d’une communauté de liberté, d’égalité et de solidarité. Le peuple algérien réussira-t-il là où, malheureusement, tous les autres peuples de la planète, malgré leur admirable courage, leur splendide intelligence et leur magnifique générosité, furent finalement vaincus et dominés par une oligarchie nouvelle, et cela depuis 1789 ? La réponse appartient à la capacité du peuple, d’abord et, ensuite, à celle de ses réels amis, civils et militaires.
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Posté Le : 15/04/2019
Posté par : walidzegrar
Source : internet