Algérie

La peur de l'avenir



La peur de l'avenir
Bouche-trou - Pour la plupart des jeunes chômeurs, travailler dans le cadre du dispositif du pré-emploi n'est rien d'autre qu'un moyen de gagner de l'argent de poche en attendant des lendemains meilleurs.Ces derniers tentent de décrocher des emplois stables, tout en assurant un emploi temporaire, afin de se mettre à l'abri du besoin et surtout de ne pas être contraint de solliciter leurs parents, dont le pouvoir d'achat est déjà dépassé par la cherté de la vie.
15 000 dinars par mois est, certes, une somme qui reste loin de couvrir les frais des jeunes (transport, vêtements et autres besoins), mais cette allocation leur permet de «respirer» un tant soit peu. Sans plus.
Cependant, avec la réalité du marché de l'emploi en Algérie et la faiblesse du tissu économique, ces jeunes universitaires se retrouvent, malheureusement dans une situation de précarité.
«Maintenant, j'ai une allocation de 15 000 DA avec laquelle je garantis au moins mon argent de poche. Mais de quoi sera fait demain ' Il me reste seulement six mois avant l'expiration de mon contrat et je ne sais plus comment faire après ! Aucune opportunité d'emploi stable ne se profile à l'horizon, bien que j'aie passé plusieurs concours et déposé des dizaines de demandes au niveau des administrations et des entreprises aussi bien publiques que privées.
Croyez-moi, je ne cesse de penser à mon avenir au point que je risque de faire une dépression», déclare Hamid, 26 ans, technicien supérieur en informatique et qui exerce dans le cadre du DAIP, à Boumerdès.«Personnellement, j'ai même participé à des concours de recrutement dans plusieurs wilayas du pays avec de faux certificats de résidence.
Il semble que le sort s'acharne sur moi, car tous mes efforts se sont, jusque-là, avérés vains», se désole, de son côté, Tahar, licencié en langue française.
Ce dernier ne comprend pas l'attitude du ministère de l'Education nationale qui «ouvre des postes d'emploi au compte-gouttes, alors que des centaines d'écoles manquent d'enseignant en langues étrangères à l'intérieur et surtout au sud du pays».
La peur d'un avenir incertain hante, donc, les esprits de ces jeunes otages d'une politique d'emploi «boiteuse», comme tiennent à la qualifier nos deux interlocuteurs.
Ce qui agace davantage ces derniers consiste en le recrutement de nouveaux employés à des postes stables au sein même des administrations où entreprises où ils exercent dans le cadre du pré-emploi, alors qu'en principe ils doivent être prioritaires. «C'est clair, le recrutement ne se fait pas sur la base des compétences, mais plutôt à travers le favoritisme et le clientélisme.
Un responsable administratif ou un patron d'entreprise n'a, bien évidemment, aucun intérêt à embaucher des pauvres malheureux, et de surcroît, sans épaule», regrettent-ils, appelant les pouvoirs publics à la nécessité de prendre des mesures vigoureuses contre les dépassements constatés dans ce domaine.
«Si notre niveau intellectuel et nos compétences sont en dessous du profil exigé, nous acceptons la situation, mais que des gens moins compétents que nous soient recrutés, c'est inadmissible. Nous sommes tous des citoyens, non '», insistent encore les concernés, espérant que ces pratiques maladroites disparaissent dans les meilleurs délais. L'égalité des chances est aussi un droit...


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