Les Tunisiens ont démenti s'opposer à la
venue du russo-norvégien VimpelCom qui se retrouverait, en cas de réalisation
de la fusion avec Orascom Telecom, détenteur de 50% de parts dans l'opérateur
Tunisiana. Le débarquement russe ne les enchante pas néanmoins. D'où le
souhait, inexprimé de voir Qtel, l'autre actionnaire de Tunisiana, prendre plus
de place.
La Tunisie ne voit pas d'un bon Å“il
l'entrée de l'opérateur russe-norvégien dans Tunisiana, détenue à 50% par
Orascom Telecom. Mais, volonté de ne pas nuire à son image de paradis des IDE,
le gouvernement reste «contraint dans l'expression» pour reprendre une fameuse
expression d'un ancien chef de gouvernement français. Naguib Sawiris qui doit
faire aux doutes qui s'expriment de la part d'actionnaires importants de
VimpleCom au sujet du projet de fusion ne risque pas de faire face,
officiellement du moins, à une opposition aussi nette que celle exprimée par le
gouvernement algérien. Tout se passe dans le respect du formalisme juridique.
Ainsi, avec l'annonce du projet de fusion, le ministre des Technologies de la
communication, Mohamed Naceur Ammar, a adressé à la direction de Tunisiana un
courrier qui rappelle les règles en vigueur. Le ministre tunisien rappelait que
conformément à la concession accordée à l'opérateur Tunisiana en 2002, tout
changement dans la participation directe ou indirecte dans l'actionnariat de
l'opérateur de téléphonie mobile, doit obtenir l'aval préalable du gouvernement
tunisien. Les journaux algériens ont-ils trop forcé dans l'interprétation en
voyant dans le geste du ministre tunisien l'affirmation d'une sorte de droit de
préemption à l'algérienne ?
L'option Qtel
Certains journaux se sont allés, en
effet, à cette conclusion hâtive. Que le ministre tunisien concerné, soucieux
de ne pas prêter flanc à l'accusation d'entraver des transactions normales,
s'est empressé de démentir. Il a expliqué en substance qu'il ne s'opposait pas
à l'entrée du russo-norvégien dans le capital de Tunisiana mais qu'il s'est
contenté de rappeler les termes de la licence qui lui avait été accordée.
Pourtant, l'information la plus «sensible» est venue de médias spécialisés
tunisiens. Selon eux, l'Etat tunisien préfèrerait que le qatari Qtel qui a
hérité de 50% de Tunisiana après le rachat du koweitien El Wataniya –
propriétaire initial de Nedjma en Algérie – élargisse sa participation. Ce
serait donc un droit de préemption de Qtel qui s'exercerait. Le site financier
Tustex a indiqué que l'affaire Tunisiana aura constitué un des sujets de
discussions, le 8 octobre dernier, avec l'émir du Qatar, Cheikh Hamad Ibn
Khalifa Al Thani. Avec un certain à propos, Tustex notait que la presse
officielle tunisienne avait souligné que les entretiens entre l'émir du Qatar
et Ben Ali ont porté sur «les relations bilatérales, les perspectives de
renforcement de la coopération, l'impulsion de l'investissement et particulièrement
les mégaprojets d'investissement, la promotion du partenariat et le
développement des échanges commerciaux» entre les deux pays. Rien de bien
précis. Il reste que les hésitations des principaux actionnaires de VimpleCom
(voir article de Salim Rabia) pourraient rendre plus forte l'option d'une
cession des 50% des parts de Tunisiana détenues par Naguib Sawiris à Qtel qui
renforcerait ainsi sa présence en Afrique du Nord. A priori, et contrairement à
l'Algérie, la Tunisie ne verrait pas d'objection à ce que Sawiris associe, en
cas de besoin, VimpelCom aux négociations avec Qatar Telecom. La Tunisie a beau
ne pas apprécier un débarquement russe, elle le fait, en douceur, avec sa
petite musique
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Posté Le : 26/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Oussama Nadjib
Source : www.lequotidien-oran.com