Algérie

La petite lucarne qui cache le désert !



La petite lucarne qui cache le désert !
Le temps file trop vite. Tout le monde en manque. La modernité ne laisse décidemment aucun répit aux hommes. Le train de vie des gens prend des allures infernales. Aujourd'hui, rares sont ceux qui prennent, chaque jour, le temps qu'il faut pour déjeuner correctement. On est, aussi, négligeant quand il s'agit de soigner les petits bobos, de rendre visite aux parents et proches, de s'offrir un semblant de vie sociale' On a l'impression que tout l'environnement est affreusement stressé par cette course continuelle. Sans cesse bousculés par les aléas des temps présents, les adultes en souffrent intimement. Les enfants grandissent dans l'indifférence. Très souvent, les parents ne font pas tellement attention à eux pour les guider sur le chemin tortueux de la vie. À l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance, on se rappelle, une fois par an, qu'ils sont là, silencieux et pas du tout à l'aise dans leur peau. On ne les sort que très rarement. Ils ont peu de loisirs. On ne les écoute pas. Faute d'alternative, ils prennent, comme nous autres, leur mal en patience.Pourtant, ils doivent être bien outillés, pour faire face à ce monde impétueux qui leur donne déjà le tournis. Un enfant a besoin de rire, de s'amuser, de faire des découvertes et d'apprendre, pour affronter cette dure épreuve du vécu quotidien. Le sport, la culture et l'évasion participent, évidemment, à son épanouissement naturel. Peu de familles, à travers le monde, ont les moyens et la disponibilité nécessaires pour cela. En Algérie, c'est visible à l''il nu, les enfants vieillissent trop vite. Ils apprennent assez tôt la dure réalité de la vie et héritent précocement des soucis de l'âge adulte. Les ménages, majoritairement modestes, «n'arrivent pas à assurer» convenablement. Balloté de toutes parts par les difficultés du quotidien, le cadre familial est visiblement trop dépassé pour se charger de la bonne instruction des enfants.Quant à l'école, faute d'une orientation pédagogique pertinente et de programmes réellement adaptés aux besoins, elle cumule, aussi, les déficits en la matière. Plusieurs projets, initiés en collaboration avec le ministère de la Culture (réhabilitation de la lecture, initiation aux arts et cours d'animation culturelle) n'ont pas portés les fruits escomptés. En partenariat avec le département de la Jeunesse et des Sports, des initiatives similaires ont connu le même sort. L'absence d'un encadrement spécialisé et motivé, le manque d'espace dans le planning, déjà surchargé, des écoliers et le peu d'intérêt accordé à ce type de matières -pourtant indispensables à l'éveil de l'élève- ont réduit toutes ces initiatives à des v'ux pieux.Déjà si peu présents, les établissements culturels ne s'intéressent pas tellement au jeune public. Le peu de spectacles dédiés à l'enfance sont produits dans trois ou quatre grandes villes du pays. Et encore, la programmation se limite à quelques jours de vacances seulement. Le mouvement associatif, faute de fonds et de spécialisation, se limite aux commémorations et autres anniversaires. Son action conjoncturelle n'a presque aucun impact réel sur la catégorie ciblée.En définitive, les enfants n'ont que la télévision pour s'instruire, se défouler, voyager et rêver. C'est trop demander à la petite lucarne !
K. A.




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