Le développement des techniques de dépistage par tests virologiques et sérologiques est sans nul doute un élément clé dans le processus de lutte contre la propagation du Covid-19. Bien qu'en Algérie, le nombre de personnes testées par jour ait nettement évolué par rapport au début, il n'en demeure pas moins que cela reste «insuffisant».Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Revenant sur la difficulté qui accompagne la détection du Covid-19 dans notre pays, Kamel Djenouhat, professeur en immunologie, a attiré l'attention sur les lacunes liées à l'absence des équipements nécessaires, mais également sur le manque de la ressource humaine. Ce chef de service de biologie médicale à l'hôpital de Rouiba a signalé, hier mercredi, lors d'une rencontre scientifique autour de la pandémie, que, pourtant, «l'Algérie disposait bel et bien d'appareils de dépistage PCR».
Toutefois, «une bonne partie ne fonctionnait pas», donc obsolète. Il a, en outre, relevé le fait que si le nombre de décès dus au virus augmente, c'est parce que les Algériens, souvent, s'y prennent trop tard pour se faire dépister. «La plupart arrivent au dernier stade, c'est-à-dire quand ils ont des difficultés respiratoires», observe-t-il. Dans ce sillage, le professeur insiste sur deux symptômes qui sont révélateurs dans un tel contexte, à savoir : «la perte du goût et de l'odorat». Des signes, selon lui, qui sont encore peu médiatisés. Il affirme d'ailleurs que les deux tiers du nombre de cas confirmés présentent ces symptômes. Deux éléments à prendre absolument en considération, selon lui. Evoquant la place des différents tests de diagnostic du Covid-19, le professeur Djenouhat s'est d'abord rappelé que le système immunitaire ne réagit «que si l'organisme est agressé», précisant qu'il fait la différence entre «un élément nocif et inoffensif». Approfondissant son intervention, il fait savoir que le système immunitaire réagit de deux manières. La première est «innée», elle intervient instantanément quand l'organisme est infecté les premiers jours, mais elle ne garde pas la mémoire. C'est-à-dire, la personne pourra être infectée une deuxième fois par le même virus, mais celle-ci ne reconnaîtra pas ses caractéristiques (virus). En revanche, la seconde, qui est «adaptative» et qui réagit plus lentement, se différencie de la première car «elle, bénéficie d'une mémoire immunologique», a-t-il indiqué. Revenant sur les tests sérologiques, le spécialiste note qu'ils sont réduits à un rôle «complémentaire», dans quelques indications précises et sur ordonnance. Ces tests sanguins recherchent la présence d'anticorps indiquant si une personne a été confrontée au Covid-19. Dans ce sens, il fait part de l'existence de deux catégories. «Nous avons les tests automatisables (de type Elisa), réalisés à partir d'une prise de sang, et les tests unitaires dits «rapides», dont le résultat est rendu directement, en quelques minutes», précise-t-il. Kamel Djenouhat a, par ailleurs, énuméré une série d'indications sur lesquelles ces tests peuvent contribuer à lutter contre la pandémie de Covid-19. Indications, précise-t-il, qui viennent accompagner les tests RT-PCR.
Un test sérologique ne peut être donc réalisé que si «nous avons assez de tests de prélèvement de kit PCR, que les résultats de RT-PCR sont connus le jour même ou 24H après, mais surtout, en tenant compte de la cadence du dépistage par PCR.
M. Z.
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Posté Le : 09/07/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Massiva Zehraoui
Source : www.lesoirdalgerie.com