Publié le 27.11.2023 dans le Quotidien Le Soir d’Algérie
Par B. HENINE
Bouadaoud Bellaredj signe là une fresque historique dont l’héroïne est la région de Aïn-Sefra. Depuis la préhistoire à l’époque moderne, l’auteur livre huit récits se déroulant dans la capitale des monts des ksour sur différentes périodes.
Le nouvel ouvrage de Boudaoud Bellaredj, dédié à la capitale des monts des ksour, Aïn-Sefra, surnommée la Perle du désert, nous plonge dans l’histoire de cette région dont les racines remontent au néolithique.
En effet, les découvertes des gravures rupestres représentant des chasseurs, des éléphants, des béliers, des lions ainsi que du tumulus, des ossements de dinosaures végétariens, illustrent la grande richesse archéologique et historique de Aïn-Sefra.
La perle du désert est un livre composé de huit récits historiques qui se sont déroulés dans la région du sud-ouest de l’Oranie, en particulier la ville de Aïn-Sefra. II revient sur tous les événements qui ont marqué et secoué la région et nous fait découvrir comment la ville de Aïn-Sefra a été créée. «Au XIIIe siècle, la tribu des Béni-Amer devint propriétaire des terres de Aïn-Sefra et de ses environs. Vers 1515, vint de Zemmoura (Relizane), Sidi Mohammed Ben Houcine Ben Choïb dit Abou Dakhil qui s’installe au ksar de Arbaouat (El-Bayadh). Après sa mort vers 1565, son fils Sidi Mohammed Lokmane avait acquis une parcelle de terrain à Aïn-Sefra (actuellement Ksar-Sidi-Boutkhil) et d’autres parcelles pour l’agriculture des Beni-Amer qui quittèrent la région pour s’installer aux environs de Sidi-Bel-Abbès…»
L’auteur avance plus loin jusqu’à arriver à la lutte anticoloniale depuis le XIVe siècle pour finir à la guerre d’indépendance, citant dans ce contexte, les héros et les personnages historiques qui ont combattu et laissé leurs empreintes dans cette lutte, à l’exemple de Cheikh Bouamama qui a mené quelque 34 batailles dans une insurrection qui a duré un quart de siècle.
Une lutte qui avait fait couler beaucoup d’encre, notamment des reporters européens dépêchés sur les lieux des événements sanglants, à l’exemple de la journaliste-reporter et légendaire Isabelle Eberhardt, décédée, rappelons-le, suite à la catastrophe de la crue de l’oued Séfra, le 21 octobre 1904.
M. Bellaredj cite également des témoignages des rescapés de la Première Guerre mondiale de 1914-1918 ; l’assassinat cruel de Ould Sbaa ; la disparition des deux frères Moulay ; l’odyssée de la religieuse (une sœur blanche) du Sahara ; le destin de Daoui Larbi, tué le 14 juillet 1953 à Paris, et enfin une étude anthropologique sur les gnawas, le diwan des adeptes de Sidi-Blel, etc.
Le livre La perle du désert, écrit d’abord en langue française, est désormais traduit en six langues : anglais, allemand, italien, espagnol, portugais et russe.
Pour rappel, Boudaoud Bellaredj est l’auteur de plusieurs articles de presse dans les deux langues (arabe et français) parus dans la presse nationale et internationale, ainsi que des romans dont Le brasero à Benjoin (Edilivre, 2013), traduit en italien ; Fuoco e cenere (Alpine Studio, 2017), Algeria, ainsi que les romans Love Amidst Turmoil : the Dark Decade of Terrorism (Babelcube. USA, 2021) et La Guerre d’Algérie : La ferme caserne (éditions Dar Wamda, 2021).
B. Henine
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 28/11/2023
Posté par : rachids