Adama Barrow s'est placé bien loin devant le président sortant Yahya Jammeh ( 36,6%) qui a reconnu sa défaite. « Vous, Gambiens, avez décidé que je devais être en retrait, vous avez voté pour quelqu'un pour diriger le pays. Je vous souhaite le meilleur », a affirmé Jammeh devant un bureau. Une nouvelle page, fondée sur le respect de l'alternance, s'ouvre pour la Gambie. Elle révèle assurément, aux antipodes des prédictions chaotiques, un modèle de transparence unique en son genre et de stabilité. Ce dernier est favorisé par la forte participation électorale (65%) et l'adhésion des Gambiens affluant dans les rues de Banjul pour vivre « un jour incroyable, un jour d'émancipation pour les Gambiens », selon Maya Darboe, épouse d'Ousainou Darboe, le chef de l'opposition, emprisonné pour trois ans en juillet dernier pour avoir participé à une manifestation. Le réseau internet et les communications téléphoniques internationales, coupés depuis mercredi soir, ont été rétablis vendredi. « C'est une nouvelle Gambie, une nouvelle attitude, pour le changement et le développement de notre pays », a poursuivi l'heureux élu appelant la population gambienne au travail. Outre la légitimité incontestable des urnes, la nouvelle Gambie suscite un soutien international particulièrement manifesté par la Commission économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), l'Union africaine et l'ONU qui, dans une déclaration commune publiée vendredi, ont félicité « le peuple gambien pour l'élection présidentielle pacifique, libre, juste et transparente ». Tout en saluant le président sortant « pour avoir gracieusement reconnu sa défaite ». Le respect de la « volonté du peuple » a été également relevé par les Etats-Unis qui, par la voix du porte-parole de la diplomatie, John Kirby, ont rendu hommage aux Gambiens « pour leur engagement dans un processus démocratique pacifique et la primauté du droit ». Les signes du renouveau démocratique sont perçus, comme l'indique Human Rights Watch), dans « le déroulement du scrutin sans violence ni ingérence politique manifeste ». Tout au long de la campagne électorale, il a été, pour la première fois, relevé l'ancrage d'un pluralisme politique et d'une liberté de ton revendiquant des réformes politiques et la fin de la répression. Au bout de 60 jours, la passation de pouvoir entérine un processus, certes porteur de promesses démocratiques, néanmoins confronté à la dure épreuve des défis qui attendent le nouveau président. C'est en rassembleur que le vainqueur inattendu du scrutin entend fructifier les acquis démocratiques pour amorcer le retour à « l'unité nationale » et relancer la fragile économie du pays. Un gouvernement d'union de transition sera formé pour remettre sur les rails, dans une période de 3 ans, le redressement national. Adama Barrow a promis de remettre d'ores et déjà son mandat dans des élections libres, auxquelles il a promis de ne pas se porter candidat.
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Posté Le : 03/12/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Larbi Chaabouni
Source : www.horizons-dz.com