Bien que la laiterie de Draâ Ben Khedda, qui alimente une grande partie de la wilaya, ait rassuré à maintes reprises que la quantité produite est satisfaisante pour assurer la consommation de la wilaya, le lait en sachet se raréfie de jour en jour.À quelques jours du mois de Ramadhan, le lait pasteurisé se fait toujours désirer dans la wilaya de Tizi Ouzou, où les consommateurs font face, depuis déjà plusieurs mois, à une crise récurrente en la matière.
Dans les localités du sud de la wilaya, comme dans tout le reste du territoire de Tizi Ouzou, ce produit de première nécessité se fait tellement rare qu'il fait l'objet de vente sous le manteau chez certains commerçants, de vente concomitante chez d'autres et soumis à des hausses de prix vertigineuses chez d'autres encore. Les scènes des longues files qui se forment devant les magasins de produits alimentaires dès l'aube sont désormais visibles partout. Si les premiers arrivent à se faire servir, les derniers arrivants retournent souvent bredouilles.
Bien que la laiterie de Draâ Ben Khedda, qui alimente une grande partie de la wilaya, ait rassuré à maintes reprises que la quantité produite est satisfaisante pour assurer la consommation de la wilaya, le lait en sachet se raréfie de jour en jour. "Pour avoir quatre sachets de lait, il faut se lever vers cinq heures du matin et faire la chaîne devant ce laitier. Chez les magasins d'alimentation générale, impossible d'avoir un sachet de lait, car celui-ci est vendu encore sous le manteau, comme au temps des grandes pénuries", se plaint un habitant à Draâ El-Mizan. "Notre quota est réduit de moitié. Et puis, le livreur ne passe qu'une fois à deux fois par semaine. À son arrivée, il faut avoir des nerfs d'acier pour faire face à la pression des consommateurs. Parfois, même si je le rationne à raison de deux sachets par personne, je dois encaisser les diatribes et les insultes de certains clients", se désole, pour sa part, un commerçant de la même ville, qui avoue vouloir suspendre la vente de ce produit dans son magasin car, dit-il, en plus des pertes qu'il subit, le comportement des clients est devenu insupportable.
Certains commerçants soulignent même qu'ils n'ont pas eu leur quota depuis belle lurette, et les habitants précisent que lorsqu'ils arrivent à mettre la main sur un sachet de lait, celui-ci est cédé entre trente et trente-cinq dinars. "Lorsque le lait est disponible, son prix est au moins de cinq dinars de plus, mais on préfère cela que le lait de substitution qui est à des prix inabordables. Un paquet de lait en poudre de cinq cents grammes est à plus de 400 dinars. C'est de quoi préparer au plus trois litres de lait", explique un client, qui venait de faire, en vain, tout le tour de la ville de Tizi Ouzou dans l'espoir de se procurer au moins un seul sachet.
La situation devient de plus en plus intenable à l'approche du mois sacré, où la demande augmente encore sensiblement. Et beaucoup de personnes interpellent les services concernés à l'effet d'intervenir et d'interdire la vente de ce produit subventionné aux cafetiers et aux pâtissiers. "Un nombre important de sachets part chez les cafetiers. Je vous assure que ces derniers prennent une quantité qui permettrait de couvrir de nombreux foyers", signale un autre consommateur. Un fait dénoncé même par une représentante de l'association des consommateurs qui a été, jeudi 1er avril, l'invitée de la radio locale. Pour leur part, les distributeurs continuent d'affirmer que la quantité produite demeure très en-deçà de la demande.
O. Ghilès
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Posté Le : 03/04/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ghilès O
Source : www.liberte-algerie.com