À l'origine de ces perturbations, la réduction du quota de poudre de lait accordé à la wilaya de Bordj Bou-Arréridj par l'Onil (Office national interprofessionnel du lait), précisent les spécialistes de la filière.Depuis des années, une vive tension sur le lait en sachet est enregistrée dans plusieurs communes de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Trouver un sachet de lait ordinaire à 25 DA n'est pas chose aisée. Toutes les localités sont touchées par cette "crise" qui persiste. En effet, d'interminables chaînes sont formées quotidiennement par les habitants qui sollicitent l'intervention du wali de Bordj Bou-Arréridj, puisque les responsables au niveau local n'ont pu trouver des solutions à un phénomène qui prend de l'ampleur à l'ombre d'une impunité qui ne donne aucun éclaircissement, puisque les citoyens se sentent durement sanctionnés.
"Nous sommes presque en 2018 et nous n'avons pas réglé le problème du sachet de lait", dira un père de famille. "Dites aux nouveaux élus de se pencher sur la malvie des citoyens qui n'arrivent pas à avoir normalement un sachet de lait. Rapportez nos propos pour que tout le monde sache que des gens se sont battus pour un sachet de lait", peste un autre citoyen. Selon des spécialistes de la filière lait, ce ne sont pas les capacités de production des laiteries locales qui font défaut : "La laiterie de Medjana, par exemple, peut à elle seule subvenir aux besoins de la wilaya si elle est approvisionnée correctement en poudre de lait et en lait cru." "À l'origine de ces perturbations, il y a la réduction du quota de poudre de lait accordé à la wilaya de Bordj Bou-Arréridj par l'Onil", précisent-ils, en ajoutant que d'autres wilayas limitrophes bénéficient d'une quantité plus que celle destinée à Bordj Bou-Arréridj. L'autre point soulevé par les producteurs et qui vient accentuer la crise est celui du manque du lait cru et sa commercialisation dans le circuit informel. Ce lait qui échappe aux contrôles, surtout sanitaire, est un risque supplémentaire pour le consommateur. "Le lait cru non pasteurisé est un danger pour la santé publique", dira le président de l'association de défense du consommateur, Hamid Zaïdi, qui ajoute que des éleveurs vendent leur lait dans le circuit informel pour échapper aux différents contrôles sanitaires exigés par les vétérinaires, comme les prélèvements sanguins, les tests, les analyses... Pour les éleveurs des vaches laitières, la sécheresse, les prix très élevés des aliments de bétail, les assurances, les banques et le manque de main-d'?uvre les ont poussés, pour certains, à vendre aux bouchers leurs vaches et pour d'autres à augmenter le prix du litre de lait et le vendre dans le circuit informel. "Je n'ai pas le choix, pour faire nourrir la vache, je dois vendre mon lait à 60 DA et empocher l'argent sur place", dira Bachir, un éleveur de vaches laitières qui ajoute qu'il a réduit son cheptel à moins de la moitié. "Je ne peux pas garder toutes mes vaches. Elles exigent beaucoup de dépenses." En attendant une vraie action, la solution, selon les spécialistes de la filière lait, réside dans l'intervention du wali et des directions de l'agriculture et du commerce, pour augmenter le quota du lait en poudre de la wilaya et exiger des éleveurs de vendre le lait localement, pas hors wilaya.
Chabane BOUARISSA
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Posté Le : 30/11/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : BOUARISSA Chabane
Source : www.liberte-algerie.com