Il semble que tout sépare Abdelhamîd Ibn Bâdîs, le chef du mouvement réformiste en Algérie et Mustafa Kémal Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne. Le premier fonde son action sur une rénovation de la pensée religieuse. Le second écarte la pensée religieuse pour rénover la pensée politique.
Or, en rapprochant les idées exprimées par l’un et l’autre, on est surpris de relever une relative convergence des points de vue, même s’il y a incontestablement une limite que ne franchiront pas les réformistes qui, tout en apportant leur soutien à l’action du leader turc, contrairement à la majorité de l’élite religieuse égyptienne du Caire ou marocaine de Fès, n’adhèrent pas aveuglément à toute sa politique.
C’est à partir des idées exprimées sur les questions du Califat et de la laïcité, qui ont quelque peu secoué le monde musulman au cours des premières décennies du XXème siècle, que nous essaierons de comprendre la démarche de chacun de ces deux hommes au niveau de leur pensée politique et religieuse respective tout en observant l’interaction entre le religieux et le politique à l’épreuve du nationalisme en situation coloniale et en quoi Ibn Bâdîs et Atatürk se rapprochent et sur quoi ils se séparent.
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Posté Le : 09/02/2024
Posté par : einstein
Ecrit par : - Mahieddin Mohamed N
Source : Insaniyat Volume 4, Numéro 2, Pages 65-73 2000-08-30