Au-delà de son intérêt stratégique pour le développement économique, la pénétrante de l'autoroute Est-Ouest peut avoir aussi un impact de désenclavement sur la wilaya de Jijel, surtout qu'elle va lui offrir la possibilité d'avoir un accès plus facile vers d'autres wilayas. Sauf que ce projet de pénétrante est toujours en chantier et rien n'augure qu'il va être livré dans des délais proches, alors que les travaux ont été lancés il y a sept ans. Aucun tronçon de ce projet n'a pu être achevé à ce jour. Ce qui a accentué son isolement.La preuve : pour parcourir 350 km entre Jijel et Alger, il faut encore mettre au moins 8 heures de temps, voire plus. Les étudiants en connaissent déjà un bout dans leurs péripéties avec cette longue durée à passer sur la route pour rallier leurs facultés. Pour les malades qui ont des rendez-vous de soins à Alger, c'est encore pire, car contraints de supporter les contraintes d'un long voyage quand ils ne sont pas confrontés aux coupures épisodiques des routes du côté de Béjaïa.
Avec l'ouverture de cette pénétrante, les citoyens de Jijel mettront à peine une heure pour arriver à Sétif avant de prendre l'autoroute Est-Ouest pour relier Alger, en 5 ou 6 heures. Il faut dire que le déplacement de Jijel vers Béjaïa, sur un parcours de 96 km, s'effectue dans des conditions moins éprouvantes, notamment depuis l'extension de la RN43 reliant ces deux wilayas quoique, en été, avec le rush des estivants, la circulation y devient infernale.
D'où, selon certains, la nécessité de songer au doublement de cette voie pour permettre une meilleure fluidité de la circulation tout au long de la corniche avant d'atteindre les fameux tunnels, à l'entrée est de Béjaïa, à la lisière de ses limites administratives avec Jijel. Plus à l'est, en direction de Skikda, les quelque 150 km séparant ces deux wilayas sont parcourus en trois heures de temps, voire plus. Sur la RN43 qui a subi des travaux d'extension il y a quelques années, le parcours reste assez long.
D'où la nécessité d'élargir cette voie pour faciliter le déplacement des voyageurs. Sauf que cette option est loin d'être à la portée des moyens du pays, du moins dans le contexte de cette crise financière qu'il traverse. Une crise qui est d'ailleurs mise en avant pour justifier le gel de l'opération du doublement de la RN 27, reliant El-Milia aux limites administratives avec la wilaya de Mila sur 18 km. "Les conditions financières du pays ne permettent pas de lancer cette opération", confie le directeur des travaux publics de la wilaya de Jijel, qui refuse toutefois d'admettre le concept d'isolement de cette wilaya. "Entre El-Milia et Mila, il n'y a que 18 km, au-delà de ces limites administratives, ce n'est plus Jijel", poursuit-il.
Cette circulation est encore plus difficile sur le tronçon de la RN 27 allant en direction de Grarem Gouga avant de bifurquer sur une autre route vers Mila. Dans une autre direction, au sud, la wilaya de Jijel a un accès sur la RN 77 pour atteindre Mila et Sétif. Un parcours en une seule voie qui reste à moderniser, car il ne permet pas d'assurer une circulation dans les meilleures conditions. Si des tronçons de cette route ont subi des aménagements du côté de Jijel, son extension n'est pas à l'ordre du jour.
Et c'est le DTP qui le confirme, en soutenant : "On ne peut pas réaliser un tel projet alors que la pénétrante est prévue pour faciliter la circulation dans cette direction." Logique raisonnement si seulement ce projet s'achèverait dans les meilleurs délais pour permettre à Jijel de se désenclaver dans toutes les directions.
Amor Z.
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Posté Le : 21/02/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amor ZOUIKRI
Source : www.liberte-algerie.com