Kamel AmgharLes travaux de réalisation de la pénétrante autoroutière de Béjaïa sont suspendus sur nombre de tronçons depuis plus d'un mois. Les propriétaires terriens, insatisfaits des indemnisations qui leurs sont proposées se dressent sur le terrain après plusieurs protestations infructueuses. Le prix initialement proposé par la direction des domaines pour l'expropriation, compris entre 1 500 et 2 000 dinars le mètre carré, est jugé insignifiant par les intéressés qui comptent se faire dédommager au prix fortement spéculatif du marché réel. Lancé au mois de juin 2013, le chantier confié à un groupement algéro-chinois (Sapta-Crcc), avance très lentement. L'opération de débroussaillage et d'ouverture du couloir, entamée sans encombre sur les domaines agricoles publics d'Amizour, a vite rencontré des écueils à l'abord des propriétés privées. Les premièresprotestations ont été enregistrées au mois de janvier 2014. Les multiplesrencontres, organisées depuis entre les différentes parties impliquées(propriétaires fonciers, wilaya, ministère des Travaux publics, Agence nationale des autoroutes et le maître d'ouvrage), n'ont pas encore débouché sur un accord consensuel. Aux dernières nouvelles, une commission a été mise en place pourréétudier le dossier et examiner l'éventualité d'une réévaluation des indemnisations d'expropriation. Un dossier détaillé aurait été transmis dans ce sens au ministère des Finances, mais aucune décision définitive n'a été rendue publique pour l'instant. Contactée par nos soins, la direction des travaux publics de la wilaya de Béjaïa n'a pas souhaité s'exprimer sur ce sujet épineux.Selon des chiffres rapportés par les médias, ils seraient plus de deux milliers ayants droit dans cette opération d'indemnisation. L'enveloppe primitive de 8,1 milliards de dinars consacrée à cet effet se révèle, désormais, insuffisante pour «calmer» les intéressés. Il va sans dire que les autorités concernéespromettent de faire tout le nécessaire pour permettre à ce projet, structurant et tant attendu, de se concrétiser. La wilaya s'engage à jouer pleinement son rôle dans ce sens. L'Assemblée populaire de wilaya (APW) a récemment appelé à une réévaluation du cours des compensations pour dépasser au plus vite ce litige et limiter les dommages.«Le projet de la pénétrante aboutira», dira, de son côté, un haut responsable du ministère des Travaux publics lors d'une récente visite sur le terrain. Si personne n'a de doute à ce sujet, la question du respect des délais de réalisation taraude l'ensemble des usagers et notamment les opérateurs économiques de la région qui attendent avec impatience la mise en service de cet important équipement. Initialement inscrit dans le plan quinquennal 2005-2010, le projet a connu beaucoup de retards et d'atermoiements. Dix ans plus tard, on en est encore à disserter des oppositions et de l'indemnisation des propriétaires terriens. Cette lenteur exaspère tout le monde à Béjaïa.La saturation du réseau routier de la wilaya engendre de grosses pertes de temps et d'argent pour de nombreuses entreprises. Les particuliers, qui mettent quasiment une journée entière pour faire l'aller-retour Béjaïa-Alger, en pâtissent également. L'Etat doit absolument faire prévaloir l'utilité publique dans ce genre d'entreprises. L'intérêt général doit absolument prendre le dessus sur les petits calculs individuels. Tant d'autres projets (gaz de ville, eau potable, élargissement de routes, développement du réseau électrique) sont également en souffrance à Béjaïa pour les mêmes considérations.K. A.
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Posté Le : 07/05/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com