Hier, à l'issue du procès en cassation, l'ombre planant sur le mobile du
crime de la forêt de M'sila, en 2002, demeurait entière. Pour quelle raison le
client, militaire au grade de caporal de son état, avait-il tué le taxi
clandestin qui l'emmenait à sa caserne nichée sur les hauteurs du mont
Murdjadjou ? Sauf quand il s'agissait de la question concernant le motif de son
acte, l'accusé, un grand gaillard au visage timide, avait son franc-parler à la
barre. Il a tout avoué, sans détour, sans la moindre hésitation. Une
spontanéité qui lui a valu la peine de mort au terme des délibérations. Les
faits remontent au 29 octobre 2002. Comme d'habitude, le client «abonné», J.A.,
quadragénaire, fit appel en fin de journée à son transporteur, taxi clandestin,
la cinquantaine bien entamée, pour le transporter d'Es-Sénia à son quartier
militaire qui culmine dans les hauteurs de la montagne Murdjadjou.
Chemin emprunté, la route de la
forêt de M'sila via «Cocacola». A mi-chemin, à l'orée des bois, dans des
circonstances qui demeurent plutôt mystérieuses, le client, qui se tenait à l'arrière
de la voiture, une Peugeot 505, asséna deux coups de couteau au chauffeur, le
tuant sur place.
Il se débarrassa aussitôt du
corps de la victime en le jetant du haut d'un ravin. Il prit la voiture et se
rendit à Sidi El-Houari. Pour effacer les traces du sang, il décida d'emmener
la P-505 dans une station de lavage. Mal lui en a pris. C'était là la gaffe de
trop. Voyant les tâches de sang un peu partout dans l'habitacle du véhicule, un
des employés de la station avertit par téléphone les gendarmes. L'accusé fut
cueilli en douceur.
Dès le début, il déballera
tout... ou presque puisque le mobile de l'assassinat reste indéterminé. Le vol
? Discutable, voire insoutenable comme thèse. Pour la simple et bonne raison
que l'auteur n'a pas pris les documents de la voiture ni une somme d'argent de
3.400 DA qui étaient dans la boîte à gants. Un acte «inconscient», dans un état
de démence, sous l'effet d'alcool ? C'est possible, mais très difficile à
soutenir. Le représentant du ministère public s'est indigné contre cet acte,
qu'il a vertement condamné. Il a requis la peine capitale. Sentence qui sera
bel et bien prononcée contre l'accusé pour homicide volontaire avec
préméditation et guet-apens et vol qualifié.
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Posté Le : 21/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com