Le tribunal criminel de Constantine avait à statuer, hier, pour la troisième fois, sur une affaire de dilapidation de deniers publics au sein de l'OPGI de la «ville des ponts». Selon l'arrêt de renvoi, il s'agit d'un détournement effectué entre les années 1997 et 2001. G. Mabrouk, caissier, procédait par à-coup, en empochant différentes sommes d'argent remises par des locataires pour régulariser leurs arriérés de loyers ou des tranches déposées pour les achats de logements individuels et de locaux commerciaux. L'accusé remettait au client l'original de la quittance, en mentionnant le montant exact déposé, mais portait un autre chiffre, inférieur, sur la souche de celle-ci. Après plusieurs réclamations des citoyens, une plainte a été finalement déposée par l'administration de l'OPGI qui a, d'ailleurs, ordonné une expertise. Après les contrôles, il s'est avéré que le montant détourné s'élevait à 5.148.940,38 DA. Acculé par ses collègues, Mabrouk a été contraint de rembourser 243 millions de centimes, expliquait-il au jury. En 2002, il a été condamné à 4 ans d'emprisonnement et le remboursement de la somme détournée. Ayant purgé sa peine, Mabrouk a été libéré en juillet 2006. Entre temps, le parquet s'était pourvu en cassation, et l'affaire est retournée, hier, devant le tribunal. Au prétoire, le mis en cause a narré les faits saillants de cette histoire «qui lui ont coûté une carrière de 25 ans de loyaux services». Il «regrette d'avoir cédé à la tentation». Le représentant du ministère public a axé son réquisitoire sur l'expertise effectuée et le montant détourné, qui a porté un préjudice certain à une entreprise publique. «Les pièces justificatives sont là, accablantes» déclare-t-il. Il requit une peine de 7 ans d'emprisonnement ferme, assortie de 1.000.000 de DA d'amende. L'avocat de la défense, commis d'office, a tenté d'expliquer au tribunal que son mandant a été honnête en reconnaissant sa faute, pour preuve, expliquait-il, «aujourd'hui, il s'est présenté devant votre honorable tribunal sans son avocat. Il s'est repenti. Il a suffisamment payé pour cela. C'est un primaire, il n'a jamais eu de problème avec la justice, donc je sollicite que vous lui accordiez des circonstances atténuantes. C'est un père de 5 enfants», a conclu la robe noire. Après délibérations, Mabrouk a été reconnu coupable de détournement de deniers publics, dans l'intention d'en faire un usage personnel. Il n'a pu bénéficier des circonstances atténuantes prévues à l'article 53 du code pénal. La première sentence, soit 4 années d'emprisonnement a été confirmée. Mabrouk est rentré chez lui, après avoir passé 4 ans et trois mois en détention.
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Posté Le : 10/04/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : RC
Source : www.lequotidien-oran.com