ABEBA - Le continent africain pourrait gagner 84 milliards de dollars par an s'il parviendrait à exploiter de façon durable ses ressources halieutiques, a indiqué mercredi à Addis Abeba, Jean Bakole, directeur du bureau régional de l'ONUDI en Ethiopie.
"L'Afrique perd énormément de profits à cause de la surpêche et la mauvaise gestion des ressources halieutiques", a souligné ce responsable lors d'une table ronde sur les ressources halieutiques au service du développement de l'Afrique, organisée en marge du 8ème Forum pour le développement de l'Afrique (FDA).
Ce Forum tente de mettre en évidence la gouvernance des ressources naturelles dans les processus de transformation sociale et économique en Afrique pour favoriser la croissance et réduire la pauvreté.
M. Bakole a estimé le manque à gagner de l'Afrique, du fait d'une mauvaise gestion des ressources halieutiques, à 84 milliards de dollars par an, un budget que peut contribuer à l'élimination de la malnutrition dans le monde.
En outre, la surpêche fait perdre à l'économie mondiale 2 millions de tonnes de poissons dont un million de tonnes à l'Afrique, soit l'équivalent de 10 millions de vaches laitières.
Le continent "doit réfléchir sérieusement à ce problème parce qu'il y va à l'encontre de la pérennité de l'environnement et de la sécurité alimentaire de beaucoup de pays africains", a suggéré M. Bakole.
Les intervenants à cette table ronde ont relevé le manque de données scientifiques sur les réserves et les ressources halieutiques en Afrique, ce qui accentue le danger sur la durabilité de ces ressources.
Ils demandent aussi de réguler l'accès des opérateurs étrangers à l'exploitation de ces ressources et d'améliorer les capacités des Africains pour qu'ils puissent gérer leurs ressources et négocier les accords de capture avec les pays étrangers.
Autres facteurs contribuant à l'épuisement des ressources halieutiques, les subventions accordées aux pêcheurs, la hausse de la demande mondiale de poisson et l'augmentation de l'effort de pêche.
Pour remédier à cette situation, l'Afrique a besoin d'un centre d'excellence qui contribuera à améliorer ses compétences et ses capacités techniques afin que ces ressources puissent profiter au développement économique et social du continent.
La FAO estime que 11 des 15 principales zones de pêche mondiales et 69% des principales espèces de poissons du monde sont en déclin et nécessitent une prise en charge urgente.
En Afrique, 791 espèces de poissons d'eau douce sont menacées tandis que la production de poisson par habitant en Afrique a diminué de 14% entre 1990 et 2002, chutant à 6,7 kg par an et par personne en 2006 et ce taux devrait revenir à 6,5 kg d'ici à 2020.
D'après les chiffres de cette organisation, plus de 7,5 millions de tonnes de poissons sont pêchés dans les écosystèmes marins, les eaux intérieures et les exploitations piscicoles d'Afrique, fournissant des revenus annuels de près de 5 milliards de dollars et assurant l'emploi et les moyens de subsistance de quelque 3,6 millions de personnes.
L'industrie de la pêche contribue à hauteur de 15% dans le PIB de certains pays côtiers. Par exemple, les exportations de produits de la pêche représentent 86% et 46,9% des exportations agricoles du Sénégal et de la Mauritanie, respectivement.
Les exportations de poisson de l'Afrique ont augmenté durant les années 1980 et 1990 pour atteindre 2,7 milliards de dollars en 2001, soit environ 5% du commerce mondial de poisson.
D'après cette organisation onusienne, 20 pays africains ont enregistré un excédent de plus de 3,2 milliards de dollars en 2009. L'excédent des pays d'Afrique du Nord résultant du commerce du poisson a atteint 0,5 milliard de dollars jusqu'en 2010 avant de décliner de 60%.
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Posté Le : 24/10/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : ADDIS
Source : www.aps.dz