Algérie

La pauvreté dans les pays riches : cas de la France



Selon un rapport officiel publié ce vendredi, l?obésité continue de progresser aux Etats-Unis, passant d?environ 24% de la population adulte en 2005 à plus d?un Américain sur quatre en 2007.

L?obésité est la plus forte chez les femmes noires, près de quatre sur dix d?entre elles étant obèses. Les diplômés d?université sont les moins susceptibles d?être obèses. Aucun Etat ne semble être près d?atteindre l?objectif officiel de faire descendre l?obésité à 15% de la population d?ici 2010. Le Mississippi est l?Etat le plus pauvre des Etats-Unis, où le taux d?obésité est le plus élevé du pays, avec 32%, tandis que le Colorado a le taux le plus bas avec 18,7%. C?est le seul Etat où le taux d?obésité est inférieur à 19%.

Mais la grande nouvelle de ce vendredi est venue du Continent où les accords internationaux sur le changement climatique, la sécurité alimentaire et l?énergie pourraient « être mis en péril » si les négociations du cycle de Doha sur le commerce international échouaient, a assuré le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson. Interrogé par le Financial Times sur la réunion de négociations sur la libéralisation des échanges mondiaux, le 21 juillet à Genève, il appelle à un accord car «l?économie mondiale fait face à un grand nombre de problèmes». «Cela apporterait de la confiance au monde économique, qui en a certainement besoin actuellement ». Rappelons que le cycle de négociations de Doha, visant une plus grande ouverture des marchés, est au point mort depuis son lancement en 2001. Ce cycle aurait déjà dû être achevé avant la fin de 2004, mais les discussions ont achoppé sur un différend agricole entre pays du Nord et du Sud.

Tout aussi alarmiste est la nouvelle enquête 2006 sur les revenus en France (**). La moitié des habitants ont un niveau de vie annuel (***) inférieur à 17.600 euros, soit 1.470 euros par mois. Les 10% les plus aisés ont un niveau de vie d?au moins 33.190 euros par an, soit 2.765 euros par mois.

Le niveau de vie de 7,9 millions de pauvres, soit 13,2% de la population, est «inférieur à 880 euros par mois», et le revenu des 10% les plus pauvres est constitué «à 42% de transferts sociaux» (principalement les allocations familiales et de logement). A titre de comparaison, ajoutent les auteurs de cette étude, « le plafond du RMI pour une personne seule est de 433 euros par mois et de 650 euros par mois pour une personne seule avec un enfant ou un couple sans enfant. Ainsi, la moitié des 7,9 millions (de personnes) a un niveau de vie inférieur à 720 euros par mois.

Plus de 1,6 million de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Ce sont essentiellement (85% des cas) les familles monoparentales, constituées d?une mère et de ses enfants. Parmi les personnes vivant au sein d?un couple avec au moins trois enfants, 20% sont confrontées à la pauvreté.

Cette étude indique aussi: « La structure familiale n?est pas le seul facteur de différenciation de la pauvreté, la zone de résidence est aussi un élément important. Les taux de pauvreté les plus forts (15,4%) se trouvent dans les unités urbaines (U.U.) de plus de 20.000 habitants, hors agglomération parisienne. Dans cette dernière, 10,5% des personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Il est bon pour notre lecteur - pas toujours au fait des méthodes des économistes - d?élargir sa culture en lui fournissant quelques définitions dans ce domaine :

- Ménage: ensemble des occupants d?un même logement sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté (en cas de cohabitation, par exemple). Un ménage peut être composé d?une seule personne.

- Niveau de vie: est égal au revenu disponible (voir ci-dessous) du ménage divisé par le nombre d?unités de consommation. Les unités de consommation (UC) sont calculées selon l?échelle d?équivalence dite « OCDE modifiée », qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans. Ainsi, un ménage de deux personnes ayant un revenu deux fois supérieur à celui d?une personne vivant seule aura un meilleur niveau de vie, en raison des «économies d?échelle» - par exemple l?achat d?équipement pour la maison - que lui procure la vie en couple. Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d?un même ménage.

- Niveau de vie médian: est celui au-dessus duquel se situe une moitié de la population, l?autre se situant en dessous. Tous les niveaux de vie sont déflatés de l?évolution des prix.

- Revenu disponible: comprend les revenus déclarés au fisc (revenus d?activité, retraites et pensions, indemnités de chômage et certains revenus du patrimoine), les revenus financiers non déclarés et imputés (produits d?assurance vie, livrets d?épargne, logements... exonérés) et les prestations sociales. Tous ces revenus sont nets des impôts directs (impôt sur le revenu, taxe d?habitation, contribution sociale...).

- Pauvreté monétaire: un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté.

- Seuil de pauvreté: est calculé par rapport à la médiane de la distribution nationale des niveaux de vie. C?est le seuil à 60% du niveau de vie médian qui est privilégié.

- Taux de pauvreté: correspond à la proportion d?individus dont le niveau de vie est inférieur à ce seuil (soit 880 euros par mois en France pour 2006).

 
 
* Economiste 


** Les niveaux de vie en 2006, Insee Première, n°1203, juillet 2008, par Luc Goutard (Insee Bretagne), Jérôme Pujol (division Revenus et patrimoine des ménages, Insee), avec pour sources les enquêtes Revenus fiscaux et sociaux de Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA (http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1203/ip1203.pdf).

Ce type d?enquêtes manque cruellement aux chercheurs algériens, alors que ceux de nos pays voisins en possèdent du fait de traditions de collaboration entre l?INSEE, TNT-Sofres et autres Instituts de sondage et d?enquête avec les « locaux », jamais rompues ! Est-ce parce qu?ils n?ont pas été colonisés ou parce que nous avons été « dévoyés » (comme disait Ferhat Mekki Abbès, notre premier Président, au GPRA: 1958-61) ? Ou que, me suggère-t-on, que nos décideurs ne veulent point de transparence dans ce domaine ? Quand va-t-on appliquer nos lois anti-corruption ? 


*** Les statistiques présentées sont issues des enquêtes Revenus fiscaux de 1996 à 2005 et des enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2005 et 2006. Ces opérations annuelles s?appuient sur les déclarations fiscales d?un échantillon représentatif de 36.000 ménages issus de l?enquête Emploi de l?Insee. Le champ retenu est celui des personnes vivant en France métropolitaine et appartenant à des ménages ordinaires dont la personne de référence n?est pas étudiante et dont le revenu déclaré est positif ou nul. Il exclut donc les personnes en institution, ainsi que les personnes sans-domicile qui sont les plus en difficulté.






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