Algérie

La patate chaude du gouvernement



La question des subventions publiques revient au-devant de la scène politique nationale. Alors que les pouvoirs publics avaient annoncé, il y a de cela quelques mois, l'intention de revoir les dispositions actuelles de la loi sur les subventions publiques, une polémique avait pris place au sujet des voies et moyens devant aboutir, à cette refonte envisagée. Annoncée au mois de mai écoulé et reportée à une date ultérieure, non encore communiquée, l'installation de la Commission nationale chargée de la révision du système des subventions, suscite encore des remous et des incompréhensions au sein des observateurs.En effet, tant auprès de la communauté des spécialistes et experts des questions socio-économiques, qu'auprès des partis politiques et autres opérateurs économiques, concernés par cette révision, le débat continue de susciter un vif intérêt. Bien que le président de la République,Abdelmadjid Tebboune, relayé par le ministre, a, à plusieurs reprises, réitéré son attachement à l'aspect fondamentalement social de l'Etat algérien, conforme aux principes fédérateurs du premier novembre, les appréhensions des uns et des autres semblent perdurer, tant il est vrai que les contours de cette révision ne sont pas encore connus, pour le moment.
«Les subventions au profit des classes vulnérables et moyennes étaient irréversibles, en ce sens qu'elles représentent l'un des principes de l'Algérie indépendante, consacré dans la Déclaration du 1er-Novembre», devait souligner le président Tebboune. Ceci étant dit, l'installation d'un dispositif national de compensation monétaire, comme stipulé lors de l'annonce de cette révision, reste le seul indicateur et élément probant, jusque-là annoncé par les promoteurs du projet de révision. Une révision qui devra, ainsi, sceller le passage du système de subventions généralisées à des subventions orientées aux véritables bénéficiaires. Il faut dire que, tant du côté des responsables, qu'au niveau du paysage politique et des experts, les paradoxes du système actuel des subventions ont été, maintes fois, soulignés. Le président de la République et le Premier ministre ont relevé cette «injustice dans la répartition de ce soutien public», et ont fini par introduire une clause portant révision de la politique des subventions publiques à travers un mécanisme national, dans la loi de finances 2022.
Aujourd'hui, la principale question qui taraude les esprits reste celle relative aux aspects organisationnels et pratiques de cette révision de loi sur les subventions. Alors que le deuxième semestre vient d'être amorcé, les réflexions et les interrogations au sujet du programme de refonte du système des subventions ne cessent de prendre de l'ampleur.
Englobant plusieurs secteurs ministériels, la révision des subventions publiques qui a donné lieu à des craintes, somme toute, légitimes, n'a pas encore dévoilé tous ses contours et clauses. D'où ces supputations et spéculations, dont certaines, sciemment entretenues par des cercles connus, alimentant ce climat de suspicions autour de la suppression des aides et subventions de l'Etat aux plus démunis. Incontestablement, ce qui a pesé lourd sur la balance, c'est l'absence d'un fichier national des personnes démunies et des familles nécessiteuses, afin de peaufiner le ciblage des catégories sociales les plus déshéritées. Encore faut-t-il arrêter les paramètres exhaustifs déterminant le pauvre ou encore la pauvreté. L'un des secteurs qui détiennent les clés de ce travail de fourmi, la Solidarité nationale, reste très loin de ces objectifs, malgré les immenses ressources et moyens dont il dispose. Du coup, les responsables à charge du dossier des subventions gagneraient à communiquer autour de cette problématique majeure de l'année 2022. L'annonce de la mise en place de la commission devant statuer sur cette révision, élargie aux syndicats, membres des deux chambres du Parlement, les partis politiques dont une majorité a donné son aval, et les forces vives de la nation, comme annoncé par le président de la République, se doit de profiter instamment de nouvelles échéances calendaires, adossées à cette question. De quoi rassurer un front social déjà en butte à certaines difficultés quotidiennes chroniques.


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