Algérie

La passion de Amin Malouf



La passion de Amin Malouf
Quand il parle de la maison des Arabes , son directeur ne cache pas une espèce de passion. C'est le cas de le dire, lui qui passe de l'historien qu'il est à l'anthropologue. Une maison des Arabes, se surprend-on à répéter, comme si cela paraissait invraisemblable, ou tout juste un effet de mode. Pas du tout pour M. Rigoberto son jeune directeur qui nous apprendra que les premiers Arabes sont venus avec la conquête espagnole au seizième siècle. Une deuxième vague, puis d'autres encore, venues cette fois du Moyen-Orient comme la Syrie, la Palestine et le Liban. C'était au début du siècle dernier, quand des populations entières fuyaient l'occupant. Ces gens, s'intégreront facilement dans leur pays d'immigration, les plus chanceux devenant même de riches propriétaires. Et d'autres occuperont des fonctions officielles. Le chef de la section du PCC de Pinar Del Rio sera tout content de nous dire que ses parents sont venus de Syrie. Ou encore, ce médecin, premier volontaire à venir en Algérie en 1963, dira que ses parents étaient des maronites.Pas besoin de préciser qu'ils étaient Libanais. C'est dans ce seul pays que l'on trouve des maronites. C'est ce qui a donné des idées au célèbre écrivain libanais, Amine Maâlouf, de se lancer sur les traces de ses ancêtres. Rigoberto nous parlera avec beaucoup d'émotion de sa rencontre avec cet écrivain qui entendait retracer sa généalogie. La maison des Arabes tout comme la maison de l'Afrique sont en voie de réhabilitation, et sont situées dans un quartier lui-même en cours de réfection. Beaucoup d'argent doit être consacré à cette opération, étendue d'ailleurs à d'autres bâtiments, comme ceux qui se trouvent dans leur prolongement, tels les anciens docks du port de La Havane transformés en centre de l'artisanat au grand bonheur des jeunes créateurs. La crise ne les a pas oubliés, mais eux ont agi exactement comme dans le fameux théorème de Lavoisier, « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».Effectivement, bois, cornes, bouts de ferraille, cuir, et argent récupéré de la vaisselle, rien n'est perdu. Et cela donne les objets les plus hétéroclites. Ou encore ces peintres, pour qui Cuba demeure le meilleur des films. Ils ne reproduisent aucun slogan, mais ils rapportent avec une grande chaleur toute sa profondeur et son humanisme, tel un chanteur de blues. « C'est ce qui nous permet d'exister et de vivre » nous chuchotera presque un jeune peintre. C'est ce qui fait aussi bien l'histoire que la culture de ce pays, où « on lit beaucoup »,on visite beaucoup de musées, et on suit avec intérêt le cinéma mondial. D'ailleurs, en ce mois de décembre, les Cubains ont pris d'assaut les salles où étaient projetés les films à l'occasion du 31e Festival du nouveau cinéma latino-américain. Une tradition. Plus que cela, une véritable institution.


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