Algérie

La part du lion à la Palestine


Les allocutions des chefs d'Etat au second jour du Sommet auront été l'occasion de constater le délabrement de la nation arabe, à travers des propos assez durs, faut-il le relever, pour qualifier la situation qui prévaut dans de nombreuses contrées, tant au plan politique, social, qu'humanitaire. Le tableau dressé par le président palestinien est, pour le moins, dramatique. Mahmoud Abbas qui, au passage a salué l'initiative algérienne de réunir les 14 factions de la résistance palestinienne, a dit à ses pairs arabes la souffrance d'un peuple, dont les cris ne sont actuellement entendus par personne, parmi les nations qui comptent à l'échelle mondiale. Reprenant les mêmes termes que le président Tebboune, le président palestinien a évoqué les expropriations, le déplacement forcé des populations, les expulsions et les meurtres perpétrés contre les jeunes Palestiniens. La Palestine, «coeur battant de la nation arabe», aura «trôné» sur le Sommet arabe et mis les dirigeants face à leurs responsabilités politique, historique et humaine. Objectivement, il ne devait pas y avoir de question palestinienne en raison des deux résolutions de l'ONU qui conditionnent l'adhésion d'Israël à l'ONU en sa qualité de membre permanent. Ces deux résolutions oblige l'Etat hébreu à reconnaître les frontières de 1967 et dédommager les familles exilées de force. Mais cette communauté internationale voit sa propre légalité foulée aux pieds par un Etat colonialiste qui fait l'exact contraire de ce qu'il a été convenu.Le drame palestinien est une vérité blessante pour l'humanité entière et plus précisément pour les chefs d'Etat arabes réunis à Alger qui ont religieusement écouté les plaintes de Mahmoud Abbas. Ce dernier à qui on accorde une politique «trop pacifique» avec Israël évoque la nécessité de «changer de fusil d'épaule» et revoir les relations de l'Etat qu'il représente au Sommet arabe d'Alger, à réviser ses relations avec Israël qui «refuse de se soumettre au droit international en continuant son travail expansionniste, tout en massacrant le peuple palestinien». Il n'y a pas de menaces dans le propos de Abbas, mais juste une décision mue par le ras-le-bol face à la léthargie d'une communauté internationale qui préfère regarder ailleurs et laisser un peuple en quasi-situation d'extinction. C'est toute la problématique d'une cause que le Sommet d'Alger entend défendre et porter aux plus hautes instances internationales, seulement pour appliquer le droit international. La Déclaration d'Alger qui endosse le plan de paix saoudien, entend traduire l'aspiration des Palestiniens de vivre en paix à l'image de tous les pays de la planète. Et adhérer en tant qu'Etat de plein exercice à l'Assemblée générale de l' ONU.
La question palestinienne a certes pris la part du lion au Sommet, mais elle n'était assurément pas le seul point à l'ordre du jour. Les dirigeants arabes ont soulevé d'autres souffrances, celles des Somaliens, Djiboutiens, Syriens et Libyens.
Et pour cause, «ce Sommet d'Alger est une étape charnière dans l'histoire de la coopération entre les peuples arabes», défend le président égyptien. Sissi a mis en évidence la nécessaire «sécurité des peuples arabes» qui, dirait-t-il «est une ligne rouge que nous devons préserver». Mais à voir l'état des lieux dans certains pays, on est forcé de constater que le travail à abattre pour faire respecter la ligne rouge est on ne peut plus important.
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