Algérie

La part des entreprises



 11 % du Pib qui permet de soutenir des produits de large consommation comme le lait, la semoule et garantir des pensions à des catégories de citoyens. Ce n’est pas dans tous les pays du monde où les étudiants bénéficient de bourses et où le ticket de restaurant se vend à un prix aussi dérisoire. Ce rôle des pouvoirs publics s’est accru et s’est révélé encore plus indispensable alors que les prix se sont libérés progressivement et que  l’offre d’emploi s’est rétrécie au fil des ans. A vrai dire, l’Etat providence renaît un peu partout même dans les pays où le credo libéral était la bible des dirigeants. Les budgets sociaux gonflent partout à la mesure de la précarité qui s’installe même au cœur de l’Europe. Les revendications sur l’amélioration du pouvoir d’achat cachent l’ampleur de l’action sociale. Cette redistribution a peut-être montré ses limites, fait l’objet de révision régulière pour l’adapter aux besoins et aux attentes. Le ramadhan, présenté partout comme le mois de l’entraide et de la rahma, est aussi une occasion propice pour le mouvement associatif de prendre part à cette action qui vise à soulager les plus pauvres. Il y a certes les actions des pouvoirs publics mais le pays compte aussi des fortunes qui peuvent intervenir pour compléter. Le mouvement est perceptible à vrai dire durant le mois de ramadhan. Les entreprises privées mettent un point d’honneur à distribuer des produits, à consentir des baisses des prix. Cet apport est loin d’être négligeable et permet surtout de montrer un attachement à des valeurs comme la solidarité et la fraternité qui fondent la personnalité algérienne. Il est d’autant plus nécessaire que les vents de la modernité tendent à leur substituer d’autres, fondées sur l’égoïsme et l’individualisme. Dans les moments d’incertitude et de désarroi, les liens traditionnels  de solidarité ont été toujours le recours.  D’ailleurs, les mouvements islamistes ont compris cela depuis fort longtemps.On se souvient des marchés Errahma des années 90 et de leur omniprésence pour s’impliquer dans les actions collectives d’entraide. Ils sont à l’affût lors des grandes catastrophes ou dans les quartiers de fragilité sociale. Ils n’ont pas pourtant le monopole du cœur et d’autres associations, moins soucieuses de récupération politique de la détresse, peuvent investir également ce terrain. Alors que le mois sacré du ramadhan permet à toute une faune de commerçants de se «sucrer», de fouler au pied les enseignements de ce mois de piété, il existe  heureusement d’autres personnes qui réhabilitent des valeurs ancestrales. Ce sont ces restaurateurs qui ouvrent pour soulager les hommes de peine, ou ces entrepreneurs qui mettent la main à la poche pour aider leur prochain. Beaucoup parmi eux ont compris que cette action ne doit pas se limiter au ramadhan mais s’étaler sur toute l’année et concerner des domaines aussi divers que le sport, la réalisation de projets collectifs. L’entreprise a aussi une image sociale à entretenir. Pas seulement des bénéfices à garantir. 


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