Algérie

La part des choses



Nouvelle poussée de fièvre syndicale, hier, à la Maison du peuple, où des milliers de travailleurs de la zone industrielle de Rouiba ont fait une véritable démonstration de force, même s'ils s'en défendent. Et, pour une fois, dans pareille manifestation, il n'a pas été question d'augmentation des salaires. Mais d'un appel, voire d'un avertissement quant au respect du libre exercice syndical.
Certains gestionnaires, confondant visiblement entre devoir d'autorité et tentation de tyrannie, notamment dans des entités privées situées dans cette zone, auraient tendance à mettre des bâtons dans les roues des représentants syndicaux au cours de leurs activités. Ces derniers accusent aussi les 'patrons' de ne pas toujours donner suite aux décisions de justice quand elles sont rendues en faveur des travailleurs, alors que dans le même temps, cette justice est souvent actionnée par l'administration contre les travailleurs fautifs.
Comme l'a si bien rappelé hier Sidi-Saïd, le droit syndical est quelque chose de 'non-négociable'. Cela étant dit et souligné, ce droit imprescriptible ne doit pas pour autant se transformer en autorisation d'ingérence du syndicat dans les prérogatives de l'administration, en l'occurrence les SGP, lesquelles sont comptables uniquement devant leur tutelle, seule habilitée à les juger et à évaluer leur gestion. Chacun son métier et les vaches sont bien gardées.
Et si les travailleurs, soucieux de la pérennité de leur outil de production, sont en devoir d'alerter les pouvoirs publics, ils ne sont, en revanche, nullement fondés à exiger le départ d'un tel ou tel autre responsable. Car ce serait dans ce cas-là un usage abusif et dévoyé de ce fameux droit syndical. Il faut que la part des choses soit faite sans démagogie.
Au demeurant, cette 'démonstration de force' des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba, épicentre national du syndicalisme, dont le message n'est pas très transparent, faute de revendications palpables, ne semble pas être tout à fait dénuée de velléités politiciennes. Le contexte s'y prête, il est vrai.
O. O.




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