Au moins 6000 personnes ont été arrêtéesIl est fait état à Ankara de l'arrestation de 2745 juges et procureurs et 2839 militaires pour la tentative de coup d'Etat.Le monde entier s'inquiète de la situation en Turquie. Les médias internationaux sont branchés sans cesse sur ce qui vient de se passer à Ankara et Istanbul. Recep Tayyip Erdogan est dépeint par certains comme le «héros». Il vient de faire échec à un coup d'Etat. En une nuit sanglante, plus de 200 personnes ont été sacrifiées, essentiellement des militaires dont on témoigne que certains ne savaient même pas pourquoi avaient-ils reçu l'ordre d'occuper la rue, on compte des centaines de blessés, des arrestations de militaires et de juges par milliers.Le coup d'Etat a échoué au petit matin. Ce qui s'est passé pendant cette nuit, seul le président turc et ses alliés islamistes le savent, mais ce n'est pas à ses partisans dans la rue qu'il va l'avouer. Ceux-là même qui ont décapité des soldats, sont sortis dans la rue à l'appel du président de la Turquie et s'adonnent à de graves actes de répression. En laissant faire, Erdogan dénigre l'armée de son pays et discrédite la justice par une vague impressionnante d'arrestations de magistrats. En effet, après avoir repris la situation en main, on fait état de l'arrestation de 2745 juges et procureurs pour la tentative du coup d'Etat et 2839 militaires dont de hauts gradés.L'homme fort d'Ankara n'a pas hésité à donner l'ordre d'interpeller son propre conseiller militaire, tout en priant ses disciples et fidèles de rester dans la rue. Au moins 6000 personnes ont été arrêtées. N'écartant pas le fait que la situation prend un nouveau revers, Erdogan incite à l'occupation permanente de la rue, dans une attitude qui amène à penser que le président turc est pris de panique. Cette peur a forcément une explication. Le «monarque», comme le qualifient déjà des observateurs qui connaissent bien la Turquie, n'est pas encore rassuré et agit dans l'anarchie la plus totale.On se rappellera que sous son règne, des journalistes ont été jetés en prison, des chaînes de télévision ont été fermées et des arrestations arbitraires ont été opérées complétant le décor d'une démocratie à la turque.Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, a réclamé le respect de l'Etat de droit en Turquie, refusant tout «chèque en blanc» au président Erdogan qui a lancé une vaste purge au lendemain du coup d'Etat manqué. Le président américain Barack Obama a appelé le gouvernement turc à faire preuve de retenue et éviter toute forme de violence. La Russie s'est exprimée via son ministre des Affaires étrangères pour avertir «il faut éviter tout affrontement meurtrier», et d'ajouter «les problèmes de la Turquie doivent être résolus dans le respect de la Constitution». Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev estime quant à lui que «la tentative de coup d'Etat en Turquie a créé une division profonde entre le peuple et l'armée, il faut restaurer l'ordre constitutionnel, afin que tous les droits et libertés garantis par leur législation soient respectés». Pour la chancelière allemande Angela Merkel «la tentative avortée du coup d'Etat soulève des doutes sur l'accord concernant les exemptions de visas pour les ressortissants turcs». Mais on constate qu'Erdogan est devenu paranoïaque. Il voit des ennemis partout. Il ne s'agit plus d'une chasse contre les putschistes, mais d'un véritable règlement de comptes. Des médias rapportent même que les mandats d'arrêt étaient signés avant même le coup d'Etat. Erdogan en faisant ce grand ménage, aussi arbitraire qu'il soit, tente de consolider son pouvoir quasi absolu sur le système politique de son pays. Il ne cache même pas son intention de rétablir la peine de mort, pour, certainement, décapiter tous ceux qui s'opposent à ses desseins hégémoniques. «Il est en train d'éliminer son pays», estiment de nom-breux observateurs de la scène turque. Que va-t-il se passer dans la rue turque les jours à venir'Cette rue qui a rassemblé les partisans islamistes, mais aussi syriens! Beaucoup d'analystes, des stratèges et experts craignent un bain de sang. Car s'il ya 52% qui ont voté pour lui, il reste que 48% forment la masse des opposants.
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Posté Le : 19/07/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ikram GHIOUA
Source : www.lexpressiondz.com