Algérie

La parade des ventres creux



D'abord une donnée de base qui échappe à M. Zerhouni ou M. Bouteflika, deux exemples parmi les échappés du peloton de tête des 31 millions de marathoniens du pays : le coût de la vie en Algérie est sensiblement le même qu'en Europe, viande, fruits, immobilier ou voitures, pour des salaires dix fois plus bas. A partir de là, comment résoudre cette équation diabolique qui consiste à vivre décemment avec un salaire indécent ' La parade des pauvres est simple, manger des pâtes, abandonner les lentilles, trop chères, de la Hamoud à la place des fruits, manger de la viande pendant l'Aïd si l'on a un ami mouton qui veut bien se laisser sacrifier pour rien. Prendre le bus, s'habiller avec des cartons et habiter chez ses parents.La parade des classes moyennes ' Peu de viande ou de fruits, une voiture à crédit, un appartement en location, pas de sortie et des vacances à Tixeraïne. Les riches ne sont pas concernés par cette équation, à savoir que les hauts fonctionnaires de l'Etat n'ont pas ce genre de problèmes, ce qui explique peut-être qu'ils ne voient pas le problème. Ce qui explique aussi que chaque syndicaliste ou gréviste qui s'approche trop des centres du pouvoir pour demander plus de pouvoir d'achat sont systématiquement arrêtés et tabassés, devant la Présidence, le siège du gouvernement ou très loin en bas du bureau blindé du Premier ministre. La dialectique est d'ailleurs absurde ; un élément des forces antiémeute est payé 15 000 DA, il doit tabasser un médecin qui touche 50 000 DA.Logique de l'affrontement, si le policier est blessé, c'est le médecin qui va le soigner, gratuitement. Si c'est par contre le médecin qui est blessé, c'est un autre médecin qui va le soigner. Mais si tous les médecins sont blessés, qui va les soigner ' M. Zerhouni, PDG de la police et M. Bouteflika, PDG des PDG, ont trouvé la parade. Ils se soignent à l'étranger.


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