Algérie

La parabole de l?éléphant



L?Algérie est devenue ces dernières années un marché florissant pour l?industrie automobile mondiale. Des dizaines de milliers de véhicules neufs arrivent chaque année sur les routes algériennes et leur nombre pourrait s?élever à plus de 200 000 exemplaires en 2007. Cette hausse plus que significative a des avantages et des inconvénients. Elle est sans doute un indice de croissance et de confort. Dans le même temps, on peut considérer que l?accès au véhicule a été largement démocratisé par le système des crédits bancaires et des facilités octroyées par les concessionnaires qui ont pu doper les ventes. La voiture n?est plus regardée, dans de telles conditions, comme un luxe. Le revers de la médaille est que ces milliers de véhicules neufs s?ajoutent au parc roulant déjà existant en Algérie sans que l?environnement routier ne soit réellement adapté à l?énormité des flux induits par la circulation automobile. On est là dans le paradigme de l?éléphant qui tente de passer par le chas d?une aiguille. L?évolution du marché de la voiture impose donc aujourd?hui à la puissance publique des mesures rapides et radicales de modernisation des infrastructures routières et cela entraînera des investissements pharaoniques à l?échelle d?un aussi grand pays que l?Algérie. A plus forte raison encore lorsqu?il est évident que l?impulsion déjà forte qui caractérise le marché automobile va connaître une poussée plus marquée à travers le jeu de la concurrence acharnée que se livrent les marques pour capter des parts sur ce marché. C?est en fait une guerre des prix qui se dessine et à terme, elle conduira à amplifier l?accès au plus grand nombre de demandeurs possibles à la voiture. Cela n?est ? d?ores et déjà ? pas sans risques, car la voiture est à la source de nombre d?accidents mortels ou invalidants à des degrés divers. Ceci pour souligner que la problématique de la voiture se rapporte à l?économie, à la démographie, mais aussi à la médecine qui aura à connaître en Algérie de ce types de cas accidentogènes et devra s?équiper des technologies et des méthodologies psychologiques les plus aptes à y faire face. A cet égard, les estimations actuelles évaluent les routes et le parc roulant en Algérie comme parmi les plus meurtriers au monde. C?est peut-être lié au fait que la conduite automobile est dans une large mesure un fait culturel qui implique des aptitudes, une capacité à préserver sa vie et celle des autres sur les routes. Ce n?est pas le souci des constructeurs qui n?ont en vue, et c?est la règle du genre, que le profit. En Algérie, l?évolution exponentielle du marché automobile s?est faite sans réelle transition et surtout sans l?indispensable prise en compte du cadre bâti. Car toutes ces voitures, neuves et anciennes, roulent dans des villes moyennes et sur des circuits dont le tracé vient à peine d?être revu et corrigé par l?émergence d?un ambitieux programme algérien d?autoroutes à plusieurs voies qui aideront à décongestionner et fluidifier une circulation qui est devenue une épreuve cauchemardesque. Et pas seulement pour les automobilistes.


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