La Palestine toujours meurtrie

51 civils palestiniens ont été blessés et suffoqués samedi lors d'affrontements avec les forces d'occupation israéliennes dans les localités de Beita et Qusra au sud de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée, selon une source locale citée par l'agence Wafa.Un responsable du Croissant-Rouge palestinien à Naplouse, Ahmed Jibril a rapporté que les 42 citoyens ont été asphyxiés suite à l'inhalation du gaz lacrymogène et 7 autres ont été blessés lors des confrontations au mont Jabal Sabih, près du village de Beita au sud de la ville.
Depuis deux mois maintenant, les Palestiniens de Beita et des villages voisins organisent des manifestations presque quotidiennes contre la construction par Israël d'un avant-poste de colonie illégale, Eviatar, sur le mont Jabal Sabih qui est adjacent au village, rappelle la même source. Et d'ajouter : plusieurs manifestants palestiniens ont été tués et des dizaines blessés par les forces d'occupation israéliennes soutenant les colons illégaux au cours des dernières semaines.
La semaine dernière, les colons israéliens ont évacué l'avant-poste illégal en vertu d'un accord avec le gouvernement israélien qui permettra à l'avant-poste de rester intact et sous la surveillance permanente de l'armée d'occupation israélienne, malgré sa construction non autorisée, indique en outre le même média. Dans ce contexte, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Michael Linke, a lancé, vendredi, un appel à la communauté internationale pour que les colonies israéliennes soient classées comme des "crimes de guerre" conformément au statut de Rome qui a été adopté en 1998.
"Les colonies de peuplement israéliennes violaient l'interdiction absolue imposée à la puissance occupante de transférer une partie de sa population civile dans les territoires occupés", a fait valoir Linke dans un communiqué . "Pour Israël, les colonies ont deux objectifs connexes. Premièrement, veiller à ce que les territoires occupés restent sous le contrôle permanent d'Israël. Le deuxième objectif est de veiller à ce qu'il n'y ait jamais un véritable Etat palestinien.
C'est la raison pour laquelle la communauté internationale a accepté d'interdire l'implantation de colons lors de l'élaboration de la quatrième Convention de Genève de 1949 et du statut de Rome de 1998", a-t-il ajouté. Il a déclaré que "les colonies de peuplement israéliennes étaient le moteur de l'occupation israélienne de 54 ans, la plus longue occupation du monde moderne". Il y a actuellement près de 300 colonies de peuplement et plus de 680 000 colons israéliens à Jérusalem-Est occupée et en Cisjordanie.
M. Link a déclaré que l'illégalité des colonies de peuplement israéliennes était l'une des questions les plus résolues et non controversées du droit international moderne et de la diplomatie. Leur illégalité a été confirmée par le Conseil de sécurité, l'Assemblée générale, le Conseil des droits de l'homme, la Cour internationale de justice, le Comité international de la Croix-Rouge, les Etats parties à la quatrième Convention de Genève et de nombreuses organisations internationales et régionales de défense des droits de l'homme.
"Il s'agit d'un paradoxe tragique et, bien que les colonies de peuplement israéliennes soient clairement interdites par le droit international, la communauté internationale est manifestement réticente à appliquer ses propres lois", a-t-il déclaré. Dans ce sillage, l'ancien Secrétaire général Ban Ki-moon a déclaré, la semaine dernière, que c'est l'absence de toute responsabilité juridique internationale qui a permis à Israël d'ignorer les résolutions de l'ONU. "Une nouvelle approche fondée sur le droit international est le seul moyen de mettre fin équitablement à cette occupation permanente", a-t-il estimé.

A. R.