La paix est encore loin

La crise syrienne a bouclé hier six ans de violences meurtrières qui ont fait plus de 320 000 morts et poussé plus de 11 millions à quitter leur domicile. Six ans de guerre, un régime de Damas toujours debout mais un pays en ruine où le terrorisme de l'autoproclamé Etat islamique (Daech), tout comme celui d'Al-Qaïda ont ajouté leur lot de victimes civiles et de destruction d'un pays réduit en ruine. Qualifiée par l'ONU de "pire catastrophe provoquée par l'homme depuis la Seconde Guerre mondiale", la crise syrienne a également divisé le monde et fait les intérêts des grandes puissances régionales et étrangères. Ces dernières se livrent en effet une guerre par procuration, se rangeant soit du côté d'une opposition politico-armée syrienne disparate, incapable de parler d'une seule voix, soit en se mettant du côté du président syrien Bachar al-Assad que l'appui de la Russie lui a permis de reprendre progressivement les choses en main. Aujourd'hui, la crise est encore là, et le processus de paix onusien est toujours au point mort, malgré les multiples tentatives de le relancer à Genève où un quatrième round est prévu pour le 23 mars, sans réel espoir de sortie du tunnel. Aussi, ce sixième anniversaire coïncide avec l'ouverture, lundi, d'un troisième cycle de pourparlers de paix sur la Syrie au Kazakhstan, mais en l'absence des rebelles dits modérés et soutenus par des pays du Golfe (Arabie Saoudite et Qatar) et des puissances occidentales (France, Etats-Unis et Grande-Bretagne). Sur le terrain militaire, les troupes de Bachar al-Assad gagnent du terrain face à Daech et à Al-Qaïda, mais aussi contre les "rebelles" dans plusieurs villes du pays. Pour rappel, la guerre en Syrie est le résultat de manifestations populaires, dans le sillage de ce qui est communément appelé le "Printemps arabe" qui a provoqué un changement de régime en Tunisie et en Egypte, ce qui n'est pas le cas en Syrie ni au Yémen où la guerre fait des ravages aussi depuis 2013.Lyès Menacer