Tout fout le camp en Algérie, tout se dégrade. L'impasse est absolue. Imagine-t-on le gangster Al Capone interpeller le président des Etats-Unis ' Imagine-t-on un criminel de la trempe de Himmler donner des leçons de morale à un honorable juge du tribunal de Nuremberg 'Le terroriste Madani Mezrag, ancien chef de l'AIS, symbolise ces cas de figure. Dans une Algérie officielle qui lui a pardonné ses horreurs, ses viols de femmes, il avait tout intérêt à raser les murs et à se faire oublier. Mais il s'est cru devenir puissant par la grâce d'un système qui a fait d'un criminel un homme fréquentable, reçu dans les plus hautes sphères de l'Etat.Au point qu'il s'est permis de faire du chantage au président de la République parce que ce dernier a refusé à l'ancien «émir» le droit de créer un parti. Il s'est sans doute fait taper sur les doigts et, dans un excès de larbinisme, il a enfoncé le clou en laissant entendre que le chef de l'Etat ne contrôle rien et que d'autres écrivent ses messages à sa place.Et pour tenter de retrouver sa place dans le sérail présidentiel, il s'attaque à un homme qu'il considère comme un adversaire de Abdelaziz Bouteflika, l'ancien Premier ministre Ali Benflis, qu'il a accusé de faire «un faux témoignage».Cela fait mal de voir cette Algérie qui a été un exemple pour le Tiers-Monde tomber si bas, au point qu'un assassin comme Madani Mezrag se permet d'être menaçant ? «il n'y aura pas de réaction violente», dit-il ? et de franchir des lignes rouges qu'aucun criminel de bon sens n'oserait franchir.C'est que tous les terroristes se comportent aujourd'hui comme s'ils étaient en terrain conquis et qu'ils avaient soumis l'Algérie à leur merci. Comment expliquer qu'un individu comme Hammadache, agent patenté du wahhabisme, se permet de rester assis lors d'un meeting au moment où l'hymne national retentissait.Personne ne s'était levé pour lui dire de débarrasser les lieux immédiatement. Dans sa quête effrénée pour consolider son pouvoir à tout prix, l'actuel équipe dirigeante n'a pas hésité à se compromettre avec tous ces mercenaires qui ont mis l'Algérie à feu et à sang durant la décennie 1990.Des gens honorables se sont mis à rencontrer clandestinement des Hattab et consorts pour consolider le système Bouteflika. «La paix à tout prix» était le leitmotiv de nos dirigeants.La compromission avec le crime organisé était en marche, malgré les cris de douleur des familles des martyrs du terrorisme, des Patriotes, des gendarmes, des policiers, des militaires qui ont empêché l'Algérie de sombrer dans le chaos et disparaître de la carte, comme le souhaitent surtout les monarchies arabes. Des privilèges étaient accordés aux tueurs du GIA et de l'AIS alors que les sauveurs du pays étaient interdits de manifester pour leurs droits légitimes.Depuis, les chefs terroristes ont pensé qu'ils n'avaient pas à se pencher pour ramasser le pouvoir. Ils sont devenus arrogants et de plus en plus exigeants. Au point qu'aucune institution, aucun haut responsable n'échappent aujourd'hui à leur vindicte. Le pays paye le prix de la réconciliation nationale.
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Posté Le : 17/10/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Tayeb Belghiche
Source : www.elwatan.com