Algérie

La onzième tripartite a pris fin vendredi matin



Encore un échec de l?UGTA J?espère que cette amitié va nous permettre de grignoter quelque chose avec vous. » Cette phrase a été lancée sur un ton ironique, jeudi matin, par le secrétaire général de l?UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, à l?adresse du chef du gouvernement et des représentants du patronat algérien à l?occasion de l?ouverture de la 11e session de la tripartite tenue à la résidence El Mithaq (Alger). Se référant au discours prononcé par le président de la République le 24 février dernier, Sidi Saïd a exprimé son souhait d?arracher le principal objectif l?ayant conduit à cette rencontre : l?abrogation de l?article 87 bis relatif au salaire national minimum garanti (SNMG).Mais il n?en fut rien. Les représentants de la centrale syndicale sont sortis déçus, après vingt-deux heures de débat. La rencontre entamée jeudi à 10h n?a pris fin qu?hier à 6h30. L?UGTA a subi un autre échec, après celui essuyé lors de la bipartite d?octobre 2004 concernant le dossier de la Fonction publique. En octobre 2004, rappelons-le, l?UGTA est partie à la rencontre de Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement, pour arracher un statut de la Fonction publique, mais en est revenue bredouille. Ce week-end, elle est repartie à la tripartite pour demander l?abrogation de l?article 87 bis de la loi n°90-11 et n?a pas réalisé une bonne performance. L?organisation des travailleurs algériens a réclamé la comptabilisation du SNMG sur la base de 10 000 DA sans que soient incluses les indemnités et les primes. Elle était confrontée à un chef de l?Exécutif et des représentants de patronat plus récalcitrants et intransigeants. Et Sidi Saïd n?a rien grignoté finalement. Le gouvernement et le patronat ont opposé un niet catégorique à la revendication de l?UGTA. Alors que les concertations entre les trois partenaires avançaient à petits pas et qu?un consensus a été trouvé sur les six premiers points, l?examen du septième (relatif à cet article) a suscité une vive contestation, les obligeant à faire une pause. Il était 4h du matin. Les membres du secrétariat national de l?UGTA et ceux du patronat sont descendus dans le hall de la résidence El Mithaq. « Ce n?est pas possible, on veut ruiner l?Etat. Avec l?annulation de cet article, on sera contraint de verser 540 milliards de dinars, soit l?équivalent de 7 milliards de dollars, en une seule année », déclare Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale des patronats algériens (CNPA). Les responsables de l?UGTA, quant à eux, attendaient dans l?inquiétude la reprise des travaux de la réunion. Deux heures plus tard, la rencontre s?achève et l?UGTA n?a pas atteint son objectif. Les propos tenus par Abdelkader Malki, secrétaire national chargé des relations publiques à l?UGTA, avant même l?annonce des résultats finaux, expriment le désespoir de ses pairs. « Il n?y a rien », affirme-t-il. Le patronat : deuxième perdant Pour justifier ce refus d?accorder une demande à un partenaire social qui a pourtant beaucoup cédé au profit du gouvernement, notamment l?acceptation du nouveau projet de loi sur les hydrocarbures, Ahmed Ouyahia argumente : « C?est vrai que l?article en question véhicule une injustice à réparer pour améliorer la situation socioprofessionnelle des travailleurs. Mais il est difficile de payer 540 milliards de dinars en une année. Cette somme sera versée par l?Etat à hauteur de 500 milliards de dinars et les autres 40 milliards de dinars seront assumés par les entreprises publiques. Conséquence : 75% de ces entreprises vont disparaître et l?inflation augmentera de 2%, ce qui entraînera une baisse du pouvoir d?achat. » Le deuxième perdant dans cette tripartite est le patronat. Le gouvernement a réussi à imposer le désengagement de l?Etat concernant le paiement des allocations familiales et « le retour à la norme universelle », la reprise de ces charges par l?employeur. Selon les termes du communiqué commun, « les trois parties ont décidé de discuter du calendrier applicable pour la reprise des dépenses liées aux allocations ». S?agissant du foncier industriel, Ahmed Ouyahia a invité ses vis-à-vis à investir en dehors des grandes villes. Enfin, la tripartite a décidé de créer une commission chapeautée par les trois partenaires pour l?élaboration du pacte national économique et social qui prendra en charge tous les autres points inscrits à l?ordre du jour.


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