Algérie

La nouvelle Stratégie de Sécurité Nationale américaine version Trump



Le 18 décembre 2017, le président américain Donald Trump présentait, lors d'un discours d'une demi-heure et dans le style percutant qui est devenu le sien, la nouvelle stratégie de sécurité nationale américaine (National Security Strategy of the United States of America), conçue par son Administration pour servir de cadre théorique à sa vision de politique étrangère conformément à son slogan de campagne et toujours en vigueur : «L'Amérique d'abord ! (America First !)».Dans ce contexte, le président américain a «proclamé» que l'Amérique est «dans la partie et va gagner !», considérant, sans doute, que le monde aujourd'hui peut être réduit à «une gigantesque compétition internationale où les Etats-Unis, pour l'emporter, n'ont d'autre choix que de durcir le ton, militairement, économiquement ou technologiquement».(1)
Le texte de la stratégie de 55 pages, mis en ligne par la Maison-Blanche, détaille la vision américaine d'un monde en perpétuelle compétition, dans lequel les USA veulent continuer à jouer un rôle leader, et détaille les principes et les grands axes d'action à mettre en œuvre avec le reste du monde où les défis et les «rivaux» de l'Amérique sont nombreux, selon les concepteurs de cette stratégie.
D'abord, il y a lieu de signaler que, contrairement à ses prédécesseurs, le président Trump a tenu à présenter en personne la stratégie. Cet exercice formel lui a permis de faire un bilan auto-élogieux de la première année de son mandat et critique à l'égard de son prédécesseur démocrate, le président Barack Obama, dont il tente d'«effacer» les traces de son passage à la Maison-Blanche.
La stratégie de sécurité nationale est un document que chaque président américain est tenu, depuis la loi de 1986, de présenter au Congrès.
La stratégie version Trump, placée sous le slogan «L'Amérique d'abord !», est fondée, selon lui, sur le «réalisme basé sur des principes», notamment celui de souveraineté des nations.(2). Ce document est conçu par les proches conseillers du président au département d'Etat, à la CIA, notamment le Conseil national au renseignement, au Pentagone, au département du Trésor, au Commerce, etc.
La stratégie repose sur 4 piliers intitulés successivement : «Protéger le peuple américain, la patrie et le mode de vie américain» ; «La promotion de la prospérité américaine» ; «Préserver la paix par la force» et «Faire progresser l'influence américaine». S'y ajoutent une partie réservée à l'approche détaillée de la stratégie envers 6 régions et une conclusion.
Dans ce cadre, les défis aux intérêts et aux valeurs de l'Amérique s'appellent les pratiques économiques et commerciales, les arsenaux militaires et les moyens technologiques de la Chine et de la Russie, deux nations «déterminées à rendre les économies moins libres et moins justes, à accroître leurs forces armées et à contrôler l'information et les données pour réprimer leurs populations et étendre leur influence». Ces deux puissances sont taxées de révisionnistes à l'égard de l'ordre mondial tel que le conçoit l'Amérique et de «façonner un monde antithétique aux intérêts et aux valeurs de l'Amérique».
Ensuite, viennent la Corée du Nord avec son arsenal nucléaire et de missiles, l'Iran qui «soutient les organisations terroristes» et son programme nucléaire, le terrorisme djihadiste qui représente «la menace la plus dangereuse pour la nation», les armes de destruction massive, et la criminalité internationale.
La Chine qui, par son potentiel militaire et commercial, menacerait les intérêts américains un peu partout dans le monde, plus particulièrement en Asie (mer de Chine), en Europe, en Amérique latine comme en Afrique, a vite fait de réagir aux «critiques» américaines par la voix du ministère des Affaires étrangères dont le porte-parole a reproché à Washington de «s'accrocher aux concepts datant de l'époque de la guerre froide».(3) Il faut reconnaître que la stratégie chinoise, s'agissant de ses relations extérieures, ne laisse pas indifférent le rival américain, notamment depuis qu'Obama avait imprimé à la politique extérieure de son pays un net virage vers la zone Asie-Pacifique. Contrairement aux USA, la Chine n'entend pas, dans ses relations, propager le «modèle chinois» de développement, «semer» les valeurs chinoises hors de Chine ou interférer dans les affaires internes d'autres Etats, hors de sa proche zone d'influence. Et ce succès inquiète l'Occident, les Etats-Unis les premiers.
Pour sa part, la Russie, accusée de «saper la légitimité des démocraties», d'étendre son influence dans sa région, notamment en Ukraine, et d'user de son potentiel militaire, nucléaire et technologique, notamment par ses «incursions subversives» pour tenter de porter atteinte à l'influence américaine dans le monde et de perturber les relations américano-européennes, a aussi réagi par la voix du porte-parole du Kremlin qui a déclaré que son pays ne pouvait accepter que la Russie soit «considérée comme un danger à la sécurité des Etats-Unis». Il a ajouté avoir constaté quelques «points positifs concernant la disposition des Américains à coopérer dans des domaines qui sont dans leurs intérêts».(4) Il faut rappeler que la veille, le 17 décembre, le président Poutine avait remercié son homologue américain pour les informations communiquées aux Russes par la CIA, au sujet d'une série d'attentats qui allaient se produire à Saint-Pétersbourg. Pour sa part, le ministère russe des Affaires étrangères(5) estime que «la stratégie de sécurité nationale des Etats-Unis”? ne mise pas sur une coopération constructive sur un pied d'égalité avec d'autres pays, mais sur la confrontation». Le retour de Moscou sur la scène internationale, grâce à son potentiel militaire, comme en Syrie, est perçu à Washington comme un «défi existentiel».
Aujourd'hui, Moscou œuvre, en coordination avec l'Iran et la Turquie, au règlement de l'épineux et complexe conflit syrien, avec l'appui de l'ONU, mais sans la participation directe des USA. Cette situation, ajoutée aux interférences supposées de Moscou dans le cours des présidentielles américaines, en faveur du candidat Trump, préoccupe au plus haut point Washington.
S'agissant de la Corée du Nord, le moins qu'on puisse dire est que son régime politique avec son programme nucléaire militaire et ses missiles balistiques, est un véritable cauchemar pour Trump et une préoccupation majeure pour ses alliés à Séoul et Tokyo. La stratégie estime que le régime dynastique et autoritaire à Pyongyang est un régime dictatorial qui ne respecte pas les droits de l'homme et constitue une menace tant pour son entourage en Asie que pour l'Amérique. Les récents contacts entre les dirigeants nord et sud-coréens augurent, peut-être, de meilleures perspectives pour les peuples de la région, si tel est le souhait de Washington et de Pékin.
Par ailleurs, la stratégie traite de la stratégie américaine au Moyen-Orient.
Pour comprendre la vision actuelle de Washington du Moyen-Orient telle que présente dans la stratégie et dans les faits, il faut se remémorer les engagements électoraux de Trump à ce sujet qui s'identifient à un alignement sans faille sur la politique israélienne, une opposition systématique au régime iranien et un rapprochement intéressé avec les monarchies arabes de la région. La lutte antiterroriste et la promotion des intérêts stratégiques et commerciaux de l'Amérique étant la toile de fond sur laquelle repose concrètement cette vision.
La stratégie indique que, pour Washington, l'«ennemi à abattre» est le régime iranien. Donc c'est à juste titre que le ministère iranien des Affaires étrangères a estimé dans un communiqué que «la stratégie américaine est une stratégie irresponsable qui mènera sans doute le monde vers plus d'insécurité, augmentera l'instabilité et développera le terrorisme».(6) Il n'est pas nécessaire de s'attarder dans cette contribution sur la nature des relations américano-iraniennes actuelles dans le contexte d'un Moyen-Orient en proie aux pires menaces d'instabilité et de tension. Néanmoins, les récentes manifestations populaires, depuis le 28 décembre 2017, dans certaines régions d'Iran, se présentent comme une «aubaine» pour que l'Administration de Trump pousse le zèle jusqu'à provoquer une réunion urgente du Conseil de sécurité au motif que ces manifestations, qui ont entraîné la mort de 21 personnes, constituent «une grave menace à la paix et la sécurité mondiales» ! Fort heureusement pour les dirigeants iraniens, les 14 autres membres du Conseil, en particulier la Russie, n'ont pas suivi Washington dans sa logique guerrière, estimant que la gestion de ces troubles relève de la souveraineté iranienne.
La Russie comme beaucoup d'autres pays est consciente de la volonté déstabilisatrice américaine à l'égard de l'Iran dont les difficultés économiques et sociales ne proviennent pas toutes de la politique économique libérale mise en œuvre par le gouvernement Rohani, mais essentiellement des sanctions économiques américaines qui privent le pays des capitaux et de la technologie dont il a besoin des banques et entreprises américaines et non américaines et dont certaines ont été sévèrement sanctionnées par l'Administration américaine pour n'avoir pas respecté les sanctions encore en vigueur, malgré l'accord international sur le programme nucléaire.
Pour rappel, un des engagements de la campagne électorale de Trump a été la révision, voire le rejet de l'accord nucléaire obtenu par Obama et les autres membres du Conseil de sécurité plus l'Allemagne avec l'Iran le 14 juillet 2015. Cette éventualité étant encore aléatoire, la stratégie de sécurité nationale accuse l'Iran de poursuivre son «ambition» de se doter de l'arme nucléaire, malgré l'accord précité et les dénégations de l'AIEA. Ce reproche qui s'adresse à un pays qui «aurait la volonté» de se doter de l'arme nucléaire ne concerne évidemment ni les Etats-Unis ni Israël qui en disposent déjà . Contrairement à ce qui semblait peu probable, Donald Trump vient d'annoncer le 12 janvier 2018 la prolongation de la suspension des sanctions économiques à l'égard de l'Iran, «pour la dernière fois», a-t-il précisé. Par la même occasion, il a lancé aux autres parties à l'accord avec l'Iran un «ultimatum» de 120 jours pour corriger, a-t-il dit, les «terribles défauts» dont souffre cet accord. L'Iran est aussi accusé de semer l'instabilité dans la région et d'attiser les revendications sectaires, faisant allusion aux tensions entre chiites et sunnites et les conflits en cours au Moyen-Orient, plus précisément au Yémen, en Syrie et en Irak. Face au diktat de l'Amérique de Trump et la complicité de la majorité de ses alliés occidentaux, est-il étonnant que l'Iran se tourne vers la Chine et l'Inde et d'autres partenaires fiables à l'image de la Turquie et de la Russie '(7) Pour rappel, le succès d'Obama avec l'accord nucléaire avait fait penser que les USA entamaient un rapprochement avec l'Iran. Ce qui avait fait craindre le pire chez les rivaux sunnites du Conseil de coopération du Golfe. Ce rapprochement devait permettre aux USA d'atteindre un certain équilibre entre les puissances régionales «ennemies», en l'occurrence la sunnite Arabie Saoudite et l'Iran chiite, pour consacrer davantage de moyens à la rivalité avec la Chine, en zone Asie-Pacifique. Aujourd'hui, en lisant la stratégie américaine – version Trump — on est enclin de croire à un retour à la case initiale de la diplomatie américaine, dans la région du Moyen-Orient.
Dans ce contexte, le sommet ayant réuni à Ryadh, les 20 et 21 mai 2017, Donald Trump avec des leaders du monde musulman constitue un indicateur fiable de la stratégie américaine actuelle dans la région. Le communiqué final du sommet met l'accent sur «le péril iranien»(8) qui menacerait la région, consacre une grande part à la «menace terroriste» et omet de mentionner le martyre des Palestiniens. Mais, au-delà des déclarations, c'est surtout la «bonne affaire commerciale» réalisée par Trump à l'issue de ce premier déplacement dans la région qui en donne l'exacte teneur. En effet, en cette période de baisse du prix du pétrole et donc des rentrées en devises des pays exportateurs, dont en premier l'Arabie Saoudite, Trump est rentré chez lui avec des contrats pour 380 milliards dont pas moins de 110 de ventes militaires à l'Arabie Saoudite !
Pendant que Trump «sablait le champagne (sans alcool) avec ses hôtes saoudiens», son secrétaire d'Etat, Rex Tillerson, expliquait que ces accords «visent à contrer la mauvaise influence iranienne». Ce qui n'avait nullement empêché Trump de «confondre» ses hôtes arabo-musulmans en leur faisant croire que terrorisme rime fatalement avec Islam. Voulant sans doute se démarquer de l'esprit des croisades de son prédécesseur républicain George W. Bush, mais avec le même esprit manichéen, il a tenu à rassurer son auguste auditoire qu'«il n'y a pas de guerres de religions, mais une guerre entre le bien et le mal»(9), et d'ajouter, tel un messie, que «la voie du salut du terrorisme commence dans cette région. Chassez les terroristes de vos terres et de vos sociétés, faites-les sortir de là !»
Comment évoquer le Moyen-Orient sans parler de la Palestine et d'Israël ' Concernant la Palestine, l'annonce faite le 6 décembre 2017 par Donald Trump de déplacer l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, reconnue ainsi «capitale» de l'entité sioniste, a été unanimement critiquée, non seulement par les Palestiniens, principale victime de ce crime contre la légalité internationale et leurs droits fondamentaux, mais aussi et y compris par ses fidèles alliés occidentaux comme la Grande-Bretagne et la France. L'alibi de Trump portant sur «une nouvelle approche du conflit israélo-palestinien et sur la nécessité de reconnaître une réalité» ne tient pas.
Cette décision illustre, en fait, la méconnaissance avérée de Trump des véritables «et complexes enjeux de la question ainsi que la double symbolique et politique de Jérusalem». De même, elle reflète la conviction de Trump, comme celle de son «ami» Netanyahou, que seule la politique du fait accompli et violent paie. Et au diable la légalité internationale !
Sa déclaration qu'il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour «sceller un accord de paix» israélo-palestinien(10) n'engage que lui. Pour preuve, la stratégie nationale nie la réalité qui fait que le conflit israélo-palestinien soit «le principal obstacle à la paix et à la prospérité du Moyen-Orient» et considère que les «menaces des organisations terroristes djihadistes radicales et de l'Iran» prouvent qu'Israël n'est pas à l'origine des problèmes de la région. Le document ajoute que «de plus en plus, des Etats trouvent des intérêts communs avec Israël dans la confrontation de menaces communes». La stratégie fait sans doute référence à la déclaration du Chef d'état-major israélien Gadi Eizenkot au site saoudien Elaph dans laquelle il disait : «Nous sommes prêts à échanger des renseignements avec les pays modérés pour stopper le danger iranien.»(11)
Le message a sans doute été bien reçu à Riyad. Outre le génocidaire Netanyahou qui a salué ce «jour historique», la décision de Trump a, sans doute, exaucé le vœu du lobby juif en Amérique et ailleurs, ses électeurs évangélistes et le courant radical républicain au Congres lié au lobby juif américain. L'alignement unilatéral sur Israël discrédite les USA en tant que médiateur, alimente le désespoir palestinien, ouvre la voie grande à l'extrémisme et au radicalisme et dessert les régimes autocratiques arabes liés aux USA, comme l'Arabie Saoudite et l'Egypte. Ces dernières ont été «biens servies» par les révélations du déjà best-seller Fire and Fury de Michael Wolff, notamment sur le «rèle de la Maison-Blanche dans le ''coup d'Etat de Mohamed Ben Selmane» et la «bienveillance complice du régime du Caire à l'idée que Ramallah soit la capitale de Palestine au lieu de Jérusalem Est» !
A la réprobation internationale et la colère et l'inquiétude de la rue arabe, notamment en Palestine, Trump réagit en brandissant la menace de couper l'aide américaine aux Palestiniens ! Pour rappel, les USA ont versé en 2016, via l'agence Usaid, 319 millions de dollars et 304 millions d'assistance aux programmes onusiens dans les territoires palestiniens. Dans ce cadre, il a déclaré : «Nous versons aux Palestiniens des centaines de millions de dollars par an sans reconnaissance ou respect (de leur part). Puisqu'ils ne sont plus disposés à parler de paix, pourquoi devrons-nous leur verser des montants massifs, à l'avenir '»(12) Trump allume l'incendie et crie au feu !
La stratégie souligne que «les USA coopèrent avec ceux qui partagent nos aspirations à la paix et à la prospérité» ! Avant de parler de paix, intéressons-nous brièvement aux moyens militaires et sécuritaires que met en œuvre l'Amérique pour «faire progresser son influence, dissuader et, si nécessaire, défaire les agressions contre les intérêts des USA et assurer la paix», selon la stratégie.
Pour rappel, il convient de signaler que ce document indique qu'aujourd'hui, les USA sont engagés, plus que jamais, dans une compétition permanente pour l'influence, où la capacité militaire est un élément essentiel. D'où la nécessité de revoir la politique de réduction des effectifs et moyens militaires qui, au contraire, devraient être renforcés et modernisés. L'industrie militaire est sollicitée pour palier à «près d'une décennie de pause dans la passation des marchés». Le lobby de l'industrie militaire qui domine l'actuelle Administration avec ses généraux actifs et retraités rappelés au service a de quoi se satisfaire de cette stratégie à la conception de laquelle le Pentagone et les services de la «communauté du renseignement» ont grandement contribué. Alors que la stratégie mise sur la réduction du budget fédéral, notamment dans son volet social concernant les plus démunis, les dépenses militaires, pour l'armée la mieux équipée du monde sont appelées à croître et les effectifs en hommes aussi, malgré l'usage de technologies sophistiquées qui permettent de mener des guerres à distance.
En 2015, les dépenses militaires ont atteint 596 milliards de dollars, soit 35% des dépenses mondiales.(13) A la même date, sur les 15 principales firmes d'armement dans le monde, on comptait 8 américaines. Cela ne semble pas satisfaire pleinement les généraux et industriels militaires qui réclament davantage de financement. Récemment, le chef d'état- major de l'armée américaine, Marc Milley, et le secrétaire de l'armée, Robert Speer, avaient sollicité du Sénat une rallonge du budget du Pentagone de 6,9 milliards de dollars pour un total de 137,2 milliards ! La raison en serait la nécessité de contrer efficacement» les menaces provenant de la Chine, la Russie et des organisations terroristes dans le monde et de «faire face aux menaces à la source».
Augmentation du budget militaire, donc des moyens humains et technologiques, mais aussi renforcement des capacités nucléaires des Etats-Unis, à l'heure où il est question d'empêcher la prolifération d'armes de destruction massive, notamment nucléaires, et dissuader l'augmentation des capacités des 5 pays nucléaires membres du Conseil de sécurité de l'ONU, y compris les USA, dans la perspective d'un désarmement nucléaire mondial. Loin de là , la stratégie version Trump rappelle plutôt que durant 70 ans, l'arme nucléaire a joué «un rôle vital dans la stratégie de sécurité nationale» en permettant de «préserver la paix et la stabilité en tant que force de dissuasion». Aussi, est-il question que «les Etats-Unis maintiennent une force nucléaire qui réponde à nos besoins et aux imprévus».
Et pourtant, le Pakistan et l'Iran, les deux pays musulmans ayant une réelle capacité nucléaire, militaire pour le premier, et la Corée du Nord sont un sujet de «préoccupation» pour l'Administration Trump qui ne mentionne jamais le potentiel nucléaire militaire d'Israël, principal facteur de tension au Moyen-Orient.
Le syndrome du 11 septembre 2001 étant encore vivace dans l'esprit des dirigeants américains, il n'y a pas de quoi être surpris par le ton guerrier de cette stratégie et son porte-étendard, Donald Trump. Les intérêts du milliardaire président et de ses alliés objectifs civils et militaires, l'action du lobby juif dans le monde et de la droite conservatrice et surtout l'islamophobie avérée du Président aidant, la lutte contre le «terrorisme islamo-djihadiste» est érigée en dogme absolu pour justifier la haine dont est l'objet le monde musulman.
Est-il nécessaire de se demander encore qui a créé ou aider à créer Al Qaïda, les talibans, les Shebab, Daech, Al Nosra et autres organisations terroristes dont les victimes désignées sont le plus souvent musulmanes ' La réponse est évidente.
La sécurité n'étant pas exclusivement de nature militaire, la stratégie mentionne clairement que la compétitivité économique du pays «constitue un sujet de sécurité nationale». La stratégie parle de «relations économiques libres et équitables». Mais alors, de quelle compétitivité s'agit-il lorsqu'à compter du 6 juin 2013, Edward Snowden, ex-cadre de la NSA (National Security Agency), révélait «l'espionnage pratiqué par l'agence de renseignement au détriment des firmes pétrolières, de sociétés de haute technologie, d'organismes financiers”?» au profit des USA '
Et de quelle compétitivité (saine) peut se targuer l'Administration américaine lorsqu'on sait que le 29 juin 2015, les documents divulgués par Wikileaks indiquaient la nature répréhensible de l'espionnage économique mené par les USA, par le biais du programme «Echelon», contre d'autres nations, y compris alliées ' Aujourd'hui, la stratégie accuse les concurrents comme la Chine de «voler des brevets américains pour des milliards de dollars» ' Qui veut-on duper ' L'espionnage économique est vieux comme le monde, notamment moderne, et les USA n'ont pas de leçons de morale ou d'équité à donner à quiconque dans ce contexte. Pour mieux sonner le glas de la coopération multilatérale, Trump menace de réexaminer ou de retirer son pays d'un certain nombre d'accords de coopération comme le Traité de libre-échange transpacifique (TTP), l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) ou le Traité de libre-échange transatlantique (Tafta), voire même le traité avec certains pays sud- américains, ou Cafta.
En agissant de la sorte, le président Trump, comme tout républicain, révèle que sa vision et celle de ses proches conseillers est «purement économique dans un monde qu'il voit comme un immense champ d'opportunités et de risques»,(14) une sorte d'entreprise dans un monde concurrentiel.
Par ailleurs, la nouvelle stratégie expose la vision de l'Amérique sur deux thèmes économiques et sociaux importants : l'énergie-climat et l'immigration. Pour ce qui est du premier point, c'est la vision Obama qui est entièrement remise en cause. En effet, alors que la dernière stratégie nationale de l'Administration Obama en 2015 qualifiait le réchauffement climatique de «menace planétaire et de défi pour Washington», la stratégie indique que les USA seront «pour la première fois une nation énergétique dominante» et précise que le monde en développement aura besoin, à l'avenir d'énergies fossiles et autres pour promouvoir ses économies et lutter contre la pauvreté. Autre preuve, si besoin en est, a été l'autorisation de construction des oléoducs de Keystone et du Dakota du Nord. Le premier avait été bloqué par le président Obama et le second avait vu son tracé dévié par les écologistes et les autochtones amérindiens.
Ainsi, la voie est grande ouverte aux énergies conventionnelles et non conventionnelles américaines pour inonder le marché mondial d'hydrocarbures, à la satisfaction du lobby des énergies fossiles, polluantes.
Le réchauffement climatique serait une simple vue de l'esprit même si les tornades et les tempêtes de neige frappent sévèrement les Etats-Unis, de temps à autre. La décision du président Trump, le 1er juin 2017, de retirer son pays de l'accord de Paris sur le climat est la preuve de son absurdité, lorsqu'on sait que les USA sont le 2e plus gros émetteur de gaz à effet de serre dans le monde, après la Chine, et qu'ils avaient fixé l'objectif de réduction de 28 à 26% d'ici à 2025.
La question de l'immigration aux Etats-Unis a fait couler beaucoup d'encre d'autant que les décisions de Trump en la matière revêtent un caractère raciste et islamophobe incontestable au point d'être rejetées, non seulement par les Etats des 7 pays musulmans ou à majorité musulmane concernés, mais aussi par la justice et la société civile américaines. Le motif invoqué par la Maison-Blanche, à savoir «protéger la nation contre l'entrée de terroristes étrangers aux Etats-Unis», ne convainc personne, y compris dans les rangs des parlementaires républicains.
En tentant d'empêcher certains ressortissants musulmans d'entrer légalement aux Etats-Unis, en compliquant la procédure d'octroi des visas, en limitant le regroupement familial et en durcissant la procédure d'expulsion à l'encontre des migrants, le président Trump fait mine d'ignorer qu'à l'exception des Amérindiens autochtones, tout le reste de la population américaine, y compris lui-même et sa famille, est d'origine immigrée. En clamant qu'«une nation sans frontière n'est pas une nation», il a fait part de sa volonté de construire un mur le long de la frontière avec le Mexique pour, dit-il, endiguer l'immigration irrégulière. Mais le projet semble voué à l'échec, dans la mesure où l'idée de faire payer le Mexique les frais de construction de l'ouvrage a été abandonnée par Trump lui-même à l'issue d'une rencontre avec le président mexicain qui l'avait auparavant rejetée, alors que le «Congrès rechigne à allouer des fonds pour ce projet».(15) Il ne faut pas oublier qu'il s'agit, une fois encore, d'effacer le legs d'Obama dont la politique migratoire est jugée laxiste par Trump.
Enfin, s'agissant de l'Afrique, la stratégie reproche à la Chine d'étendre sa présence à travers ses pratiques commerciales et d'investissement «déloyales», la «corruption des élites» et de saper le développement des pays africains à travers un endettement insoutenable. Le document ajoute que les peuples exigent des comptes de leurs gouvernements et «moins de corruption», et souligne que, le cas échéant, les USA préféreraient suspendre leur aide plutôt que de la voir entre les mains d'élites corrompues et travailleront avec les pays qui cherchent, «au-delà de l'assistance, le partenariat».
Mais en réalité, les Etats-Unis s'accommodent parfaitement bien des régimes autocratiques et corrompus africains et arabes tant que la sécurité de leurs intérêts est assurée et que la «stabilité» perdure. Leurs préoccupations sont ailleurs. Selon le Washington Post, les USA ont perdu leur place de premier partenaire commercial de l'Afrique au profit de la Chine. A titre d'illustration, le journal indique qu'en 2015 les exportations chinoises ont atteint 103 milliards USD, contre 27 pour les USA. Néanmoins, ces derniers demeurent le premier pays investisseur en Afrique.
Voilà exposé l'essentiel de la trame sur laquelle est bâtie la nouvelle stratégie de sécurité nationale version Trump. En l'absence de l'adversaire identifié que fut le communisme, dans un monde bipolaire, la stratégie américaine considère que la menace existentielle provient du terrorisme et plus précisément du «terrorisme djihadiste-islamiste». Quand bien même la suprématie américaine est contestée par de nouvelles puissances économiques et militaires comme les pays du groupe dit des Brics, notamment la Chine et la Russie, sans oublier les «dragons» asiatiques, la stratégie considère que les Américains doivent vivre dans le cadre d'«un équilibre non pas de la terreur — comme ce fut les cas durant la guerre froide — mais de la sécurité».(16) Le corollaire premier de la sécurité est l'armée dont les moyens humains et matériels doivent être renforcés afin, non seulement pour contrer la menace extérieure ou intérieure, c'est la théorie de la «sanctuarisation du territoire»(17) qui permet de mettre en œuvre une stratégie défensive «avancée» (Forward Defence) et basée non plus seulement sur la dissuasion nucléaire, mais sur la «triade défense-dissuasion-coercition».(18)
Et l'on se demande ce que ferait Trump de plus qu'Obama, s'agissant de la présence militaire américaine en Syrie, en Afghanistan ou ailleurs. Dans ce dernier pays, Trump envisagerait même de renforcer ses troupes qui se chiffrent à 8 400 hommes par l'envoi de 3 à 5 000 hommes de plus.
En mentionnant que la Corée du Nord, l'Iran et les organisations terroristes mettent en péril la sécurité nationale et que la menace doit être endiguée à la source, la stratégie version Trump épouse la vision théorisée et mise en pratique en Afghanistan et en Irak notamment par le républicain va-t-en-guerre G.W. Bush sur la «guerre préventive».
L'adversaire qui est un ennemi potentiel n'a pas besoin de proférer des menaces ou d'exprimer ses intentions de nuire aux Etats-Unis, il suffit qu'il en est la simple capacité (arme de destruction massive) pour être l'objet de «représailles anticipées» américaines.(19) Par conséquent, le souci des Etats-Unis n'est pas seulement de prévenir et de faire face à une menace, mais bien de dissuader les adversaires d'agir et de faire en sorte qu'aucune autre puissance ne s'élève au-dessus de l'Amérique. Or, nous constatons que depuis la chute de «l'empire soviétique», les USA ne sont pas parvenus à un imposer un monde unipolaire en leur faveur. Par contre, les échecs militaires successifs en Afghanistan, en Irak et en Syrie, notamment, sont suivis d'une perte de «terrain» sur le plan économique, face à la Chine. Dans ce contexte, le ton belliqueux de la stratégie de sécurité nationale – version Trump — ne pourra jamais couvrir la réalité qui veut qu'aujourd'hui, «la politique étrangère américaine est impulsive, chaotique et privée de lignes stratégiques».(20) A cela s'ajoute la volonté de Trump de réduire de 30% le budget du secrétariat d'Etat ! Au plan idéologique, le pragmatique Trump, conservateur et républicain par «accident», veut se situer au-dessus du lot des partis, sans y parvenir car il a besoin d'un Congrès majoritairement républicain. Mais, contrairement à G.W. Bush, il cherche à défendre les «valeurs» américaines, pas à les imposer, s'agissant notamment de la démocratie et des droits de l'homme. A Riyad, il avait déclaré : «Nous ne sommes pas ici pour donner des leçons, nous ne sommes pas ici pour dire aux gens comment ils doivent vivre, ce qu'ils doivent faire, ce qu'ils doivent être ou comment prier.»(21) Une année de mandat vient de s'écouler pour Trump, le Président «mal élu», car le vote populaire avait préféré sa rivale H. Clinton et le système «aristocratique» de vote «The Winner Takes All» des Grands électeurs l'a élu. Il ne se passe pas une semaine ou parfois un jour sans que le «tonitruant» président provoque indignation, colère ou stupéfaction, lui qui, au lieu de la communication directe «humaine», préfère l'«inhumain» moyen technologique de Tweeter pour s'adresser autant à ses compatriotes qu'au reste du monde. S'il donne l'impression d'être fidèle à son programme électoral en publiant ses décrets controversés, la réalité nous apprend que cette tâche n'est pas aisée. Qu'on en juge par le décret sur l'immigration qui en est à sa 3e version, la loi sur la couverture maladie connue sous le nom d'Obama Care, une priorité électorale, qui patauge au Sénat où les républicains, pourtant majoritaires, n'arrivent pas à voter son abrogation partielle, faute de consensus, ou le «mur» avec le Mexique qui attend d'être entamé. Le président «atypique» défie les institutions mais n'a jamais enfreint la Constitution américaine. Il a réussi à faire raviver la combativité de la société civile et les institutions du pays qui se sont opposées à certaines de ses décisions. Il est «l'ennemi» juré de la majorité de la presse qui le ridiculise à l'image du Washington Post qui écrit : «Personne ne croit que Trump ait lu la stratégie de sécurité nationale (àcommencer elle est longue de 55 pages) ou, si on l'a lue pour lui, qu'il serait en mesure de l'expliquer » (22). Enfin, J. Goldsmith du The Atlantic écrit que «jamais un président n'a été si mal renseigné sur la nature de sa fonction, n'a menti avec autant d'aplomb”?» «Trump est un monstre», ajoute-t-il.(23)
Les critiques ne concernent pas seulement le Président, mais également «sa stratégie» comme l'écrit le quotidien britannique The Guardian le 19 décembre 2017 : «Oubliez le titre. Ce n'est pas vraiment une stratégie et elle ne garantit pas la sécurité nationale de l'Amérique.»(24) D'autres considèrent que la stratégie version Trump constitue «un sinistre avertissement pour l'humanité par l'impérialisme américain».(25)
L'incohérence des décisions de Trump n'a d'égale que celle de ses propres remises en cause. Après avoir déclaré le retrait de son pays de l'accord de Paris sur le climat, le voilà qui, récemment, annonce que si cet accord était amélioré ('), il reviendrait sur le retrait. Soufflant le chaud et le froid avec la Corée du Nord, le voilà qui engage des pourparlers indirects avec Pyongyang, via Séoul. Il a désarçonné ses partenaires européens au sein de l'OTAN. Les scandales se succèdent impliquant des proches collaborateurs dont de hauts fonctionnaires et conseillers à la sécurité nationale comme Michael Flynn en février 2017 et Steve Bannon, un «extrémiste sectaire» et ex-DG de la campagne électorale de Trump, en août de la même année, pour ne citer qu'eux. Dans le livre Fire and Fury paru, il se déclare un «génie», sans doute mal compris par son siècle. Il reste tout de même empêtré dans le scandale sur l'interférence supposée de la Russie en sa faveur lors de la campagne électorale. Après une année d'exercice à la Maison- Blanche, on peut conclure que, malgré tout, Donald Trump a tenu bon quoiqu'il faille préciser que la majorité républicaine au Congrès ne lui a pas posé de problèmes majeurs à ce jour.
Qu'en sera-t-il après les «midterm elections» ou élections de mi-mandat prévues le 6 novembre 2018, lorsque les électeurs américains auront à élire l'ensemble des 435 membres de la Chambre des représentants et le tiers des 100 membres du Sénat ' La gestion chaotique de Donald Trump ne devrait pas jouer en faveur du courant républicain qui risque de perdre sa majorité. A cette occasion, les «enquêtes d'opinion semblent annoncer ce qui pourrait se transformer en une véritable déferlante démocrate».(26)
Si tel est le cas, la tâche sera certainement plus ardue pour Trump qui devra composer avec ses adversaires démocrates qui rêvent, sans doute, de tout faire pour que Trump échoue et que le 46e président américain, en 2020, soit démocrate.
Ainsi, la stratégie de sécurité nationale version”? 2017 promet de «bouleverser l'univers» autour de l'Amérique. Espérons que ce ne soit pas le cas car avec moins de punch, deux autres présidents américains républicains et «atypiques», qui ont précédé Donald Trump, ont causé énormément de dégâts aux relations internationales. Cette stratégie comporte un relent d'impérialisme ou néo-impérialisme mais ne constitue en aucun cas une vision impériale et réaliste du monde. De par de nombreux indices, cette stratégie est le reflet du caractère et de la personnalité du 45e président américain dont la 1re année de mandat n'a laissé personne indifférent, tant parmi ses fans que parmi ses détracteurs, que ce soit aux Etats-Unis même ou ailleurs. Un personnage controversé, Trump ' Un peu plus que cela, sûrement.
Il nous paraît néanmoins utile de rappeler que la Constitution américaine dispose que «le Président, le vice-président et tous les fonctionnaires civils des Etats-Unis seront destitués de leurs charges sur mise en accusation et condamnation pour trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs». Il est tout de même permis d'”? espérer.
M.'z.
1-http://www.liberation.fr/planete/2017/12/18/la-chine-et-la-russie-epinglees-le-climat-oublie-trump-devoile-sa-strategie-securitaire_1617591'xtor=rss-450
2-http://www.lemonde.fr/ameriques/2017/12/19/l-amerique-va-diriger-a-nouveau-promet-donald-trump 5231658 3222.htlm
3- https://fr.sputniknews.com/international/201712211-defense-chine-mentalite-guerre-froide-usa/
4- https://fr.sputniknews.com/international/2017/12/19-usa-supposee-menace-russe-moscou-repond/
5- https://fr.sputniknews.com/international/2017/12/19-russie-strategie-us-reaction/
6- https://fr.isna;ir/news/l-iran-condamne-la-nouvelle-stratégie-de-securité-nationale-des-etats-unis
7- «L'Occident a tenté de vendre des illusions à l'Iran», Anis Macache in El Wantan du 9.1.2018
8-https://www.tunisienumerique.com/sommet-arabo-islamo-americain-de-riadh-artifice-politique-guerre-religieuse-contrat-commercial
9- https://www.tsa-algerie.com/a-riad-trump-appelle-les-musulmans-a-sopposer-a-liran
10- https://www.nouvelobs.com/monde/20171206/donald-trump-recommait-jerusalem-comme-capitale-d-israel.html
11- https://www.tsa-algerie.com/arabie-saoudite-silence-et-craintes-des-pays-arabes
12-https://www.nouvelobs.com/monde/20180103/trump-menace-de-couper-l-aide-financiere-americaine-aux-palestiniens
13- http://www.milkipress.fr/2016604-26-commerce-mondial-des-armes-chiffres-acteurs-et-enjeux.
14- http://www.tsa-algerie.com/20170116/donald-trump-annonce-changement-de-doctrine-face-à-leurope/
15- Courrier International n°1409 du 2 au 8 novembre 2017, «Trump le démolisseur».
16- «Penser la stratégie américaine de la stratégie du territoire national» par Davis Grondin, http : //www.afri-ct.org/wp-content/uploads/2006/03/grondin2003.pdf
17- D. Grondin et B. Gagnon La sanctuarisation du territoire national américain, in Charles-Philippe David «Repenser la sécurité : nouvelles menaces, nouvelles politiques». Fidès – La Presse Montréal 2002.
18- http://xxx.defenselink.mil/news in “nuclear posture Review”.
19- F. Gagnon et J.P. Racicot : Lavenir de la puissance militaire américaine , in Ch. P. David idem
20- http://fr.sputniknews.com/presse/20171220/usa-strategie-nationale-trump
21-http://www.tsa-algerie.com/20170129/decision-trump-suscite-colere-indignation-a-travers-monde-liran-applique-reciprocite
22- https://washingtonpost.com/blogs/right-turn/wp:forget-trumps-national-security-strategy-pay-attention-to-clapper-instead
23- «The Atlantic» - Washington - Jack Goldsmith, publié le 01.10.2017, Courrier International, cite.
24-https://www.theguardian.com/commentisfree/2017/dec/ 19/ the-guardian-view-on-trumps-national-security-strategy-a-venner-of-credibility
25- http://le-blog-sam-la-touch.over-blog.com/2017/12/la-strategie-nationale-de-securite-de-trump-signifie-un-retour-aux-conflits-militaires-entre-grandes-puissances-wsws
26- http://www.rfi.fr/ameriques/20180101-elections-,i-mandat-defaite-republicain-ameericain-2018-trump.


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