Algérie

La nouvelle plaie des cités sans âme


La nouvelle plaie des cités sans âme
En effet, ces derniers jours, des batailles rangées avec armes blanches ont été signalées entre les nuits du 31 décembre 2011 au 5 janvier 2012. Pendant 5 jours, une vive tension a régné particulièrement entre les jeunes, ce qui a engendré, selon nos sources, 3 blessés. A l'origine de ces incidents, on peut citer un certain mal-être et l'absence d'un cadre de vie adéquat. Si les autorités offrent un toit dans les nouvelles cités, il faut reconnaître qu'il y a un véritable problème de mesures d'accompagnement. La partie haute de la cité des habitants des 1600 Logements pose le problème des locaux qui étaient destinés aux activités d'accompagnement et qui sont toujours fermés. Quant aux résidants de Oued Mendil, ils exigent un meilleur aménagement urbain et une amélioration de leur cadre de vie (goudronnage des routes, éclairage public…). Pour calmer les esprits, des rencontres ont eu lieu au siège de la daïra de Birtouta, avant-hier et hier, sous la tutelle du wali délégué de Bir Mourad Raïs et avec l'appui d'un comité des sages. Un véritable travail de sensibilisation a été entrepris pour éloigner les jeunes de la violence aveugle et qui ne peut qu'aggraver la situation. Dans ce cadre, il a été décidé d'organiser des tournois de football et des excursions. Il faut dire que les bagarres généralisées dans les nouvelles cités de la périphérie d'Alger sont de plus en plus fréquentes. Ces localités sont assimilées à  des zones urbaines sensibles, et les nouveaux habitants, surtout ceux qui viennent d'être relogés, se sentent comme des «déracinés». L'évolution a engendré une recomposition sociale des territoires. L'éloignement des zones d'activité a une incidence directe sur la vie quotidienne des familles. La ville s'est modelée par des extensions urbaines, où seul le nombre de logements compte. C'est devenu le mot-clé du secteur de l'habitat. Plusieurs quartiers ont été réalisés et continuent de l'être sous forme de cités-dortoirs, où les structures d'accompagnement, qui vont de pair avec l'habitat ont été reléguées en deuxième position, voire abandonnées. Cette extension de la ville a adopté le logement collectif et le logement individuel autoconstruit comme deux formes opposées d'habitat qui empêchent par leur structuration spatiale toute intensification sociale du quartier. Une ségrégation spatiale entraînant au passage des «conflits d'appropriation et d'exploitation» des équipements et des espaces non bâtis (jeunes autoproclamés gardiens de parkings, marchands à  la sauvette au niveau des rues et ruelles).  Il faut favoriser les occasions et les opportunités d'interaction par la densification des lieux d'échanges, l'amélioration des transports en commun, la promotion de véritables espaces publics, décloisonner les marchés de l'emploi comme les consommations culturelles, en valorisant les identités des lieux, répondre à  la demande sociale contemporaine sur les modes d'habiter et satisfaire les besoins fondamentaux des habitants en améliorant l'attractivité résidentielle dans des quartiers, car il ne s'agit pas simplement de construire des logements.
 
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