Algérie

La nouvelle loi sur les hydrocarbures ne priverait pas l'Algérie de son droit de préemption



Mustapha Hanifi, directeur des Hydrocarbures au ministère de l'Energie, a assuré, hier dimanche à Alger, que la nouvelle loi régissant les activités des hydrocarbures, au menu du Conseil des ministres, d'hier dimanche, ne priverait pas l'Algérie de son droit de préemption. «L'avant-projet de loi sur les hydrocarbures a été élaboré par des compétences nationales. Pas une seule partie étrangère ou multinationale n'y était associée », a-t-il indiqué.S'exprimant au Forum du quotidien El Moudjahid, Mustapha Hanifi a estimé que l'Amendement de la loi sur les hydrocarbures est une nécessité incontournable. «Le partenariat avec l'étranger devient aujourd'hui une nécessité incontournable, la loi sur les hydrocarbures datant de 2013 doit être révisée», a-t-il dit, faisant observer que les amendements de la loi en 2013 n'ont fait que compliquer la situation. «Depuis cette date nous n'avons signé que quatre gros contrats», a-t-il relevé. Pour ce responsable, le système fiscal Algérien est l'un des plus complexes au monde, considérant que la seule alternative qui reste est d'amender cette loi pour attirer et élargir l'investissement en Algérie. «Sonatrach souffre actuellement d'un déficit financier et d'un déficit en main-d'?uvre. Sonatrach ne peut pas investir sans partenariats étrangers», a poursuivi Mustapha Hanifi, faisant remarquer que .la production ne cesse de reculer. «Nous avons besoin d'autres découvertes et Sonatrach n'a pas la technologie pour le faire seule», a ajouté ce responsable.
Pour sa part, le directeur du laboratoire de valorisation des hydrocarbures à l'Ecole polytechnique d'Alger, le Pr Chems-Eddine Chitour, a considéré, hier dimanche, à Alger, que l'examen de l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures n'a pas lieu d'être. Tant, a-t-il indiqué, cette nouvelle loi engage l'avenir du pays. «Ce n'est pas le moment», a-t-il dit. Intervenant sur les ondes de la radio nationale Chaîne III dont il était l'invité de la rédaction, le directeur du laboratoire de valorisation des hydrocarbures à l'Ecole polytechnique d'Alger a estimé que l'énergie ne représente qu'un sous-ensemble d'une stratégie globale visant à développer le pays. Alors que, dit-il, nous n'en prenons pas le chemin. «Si le pays en est arrivé à ces extrémités, c'est parce que il a perdu sa faculté d'innovation et de savoir-faire, bradés à partir des années 80, notamment des suites des importations débridées, au détriment de la production nationale, pour gagner la paix sociale», a-t-il observé encore.
De son côté, le Professeur des universités, expert international, Abderahmane Mebtoul a plaidé, hier dimanche, l'ajournement de l'examen de cette nouvelle loi sur les hydrocarbures pour, a-t-il indiqué, éviter des tensions sociales inutiles. En cette période, dit-il, difficile, avec de fortes pressions sur nos forces de sécurité et l'utilisation, à des fins de propagande et à des fins idéologiques, de cette loi. «Pour éviter des tensions sociales inutiles, à la veille de l'élection présidentielle, où, en plus, l'actuel gouvernement déjà largement décrié par l'immense majorité de la population des 48 wilayas, n'ayant pas su communiquer sur un projet qui relève de la sécurité nationale, il serait souhaitable d'ajourner cette loi.
Ou tout autre dossier qui engage l'avenir du pays qui doit être contenu dans le programme du futur président et de son gouvernement, seul habilité du fait de sa légitimité d'engager les véritables réformes», a-t-il considéré. Notons enfin que des centaines de citoyens s'étaient donné rendez-vous hier dimanche devant le siège de l'Assemblée populaire nationale (APN) pour dénoncer le nouveau projet de loi sur les hydrocarbures, au menu du Conseil des ministres prévu durant la même journée. Répondant à un appel lancé sur les réseaux sociaux, les citoyens ont scandé des slogans hostiles au gouvernement accusé de chercher à « acheter la bienveillance des grandes puissances» en bradant la souveraineté économique du pays. «Non au projet de loi sur les hydrocarbures, non à l'hypothèque de l'avenir des futures générations», criaient à tue-tête les manifestants.


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