Algérie

La nouvelle loi sur les hydrocarbures mettra-t-elle un terme au déclin de la production '



La nouvelle loi sur les hydrocarbures mettra-t-elle un terme au déclin de la production '
Le projet de loi sur les hydrocarbures, en débat actuellement à l'Assemblée populaire nationale (APN), se fixe pour objectif de relancer les investissements nationaux et étrangers dans la recherche de nouveaux gisements et leur exploitation.
Parmi les principales modifications apportées à l'ancienne loi (la loi 05-07 de 2005) figure en bonne place l'assouplissement des conditions d'exercice des activités de prospection, de recherche et ou d'exploitation des hydrocarbures. Il est aussi question dans ce projet de renforcer l'implication de la compagnie nationale Sonatrach dans l'exercice des activités de recherches des hydrocarbures. De nouvelles mesures fiscales incitatives seront également prises pour encourager les activités relatives aux hydrocarbures non conventionnels, aux petits gisements, aux gisements situés dans les zones très faiblement explorées, notamment l'offshore, aux gisements à géologie complexe ou manquant d'infrastructures. Pour les rédacteurs de cet avant projet de loi l'objectif principale réside, à l'avenir, dans le renforcement des réserves en hydrocarbures et surtout mettre un terme à la baisse de la production constatée ces dernières année. Ainsi et concernant la production d'hydrocarbures de l'Algérie, elle était de 212 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep) en 2003. Elle passera à 202 millions de Tep en 2011. Ce qui représente une baisse de 3%. A première vue ce niveau de chute parait assez faible. Mais en tenant compte d'un certain nombre de paramètres ces 3% pèsent lourd dans la balance énergétique nationale. Le paramètre le plus important reste celui de la demande du marché national en hydrocarbures. En 2003, le marché national avait absorbé près de 32 millions de Tep. Cette quantité est passée à plus de 37 millions de tonnes en 2011, soit une croissance avoisinant les 16% en l'espace de neuf ans. Mais la quantité consommée par le marché nationale en 2011 est bien supérieure à ce chiffre cité plus haut. Aux 37 millions d'hydrocarbures, il faudrait rajouter plus de 2,2 millions de tonnes de carburants importés de l'étranger en 2011. Selon les projections d'avenir, une très forte croissance de la demande intérieure en hydrocarbures a été observée en 2012 en raison des chiffres impressionnants des importations de véhicules et autres engins. La demande nationale en gaz naturel sera, elle aussi, de plus en plus importante d'ici à 2017 en raison du gigantesque nouveau plan de constructions de nouvelles centrales électriques. L'autre paramètre concerne les quantités d'hydrocarbures exportées. En raison de la forte croissance de la demande nationale en pétrole et en gaz naturel, les quantités exportées ne cessent de diminuer. En 2003, les quantités d'hydrocarbures exportées par l'Algérie étaient de l'ordre de 130 millions de Tep. En 2011, elles n'ont été que de 111 millions de tep, re. Représentant une baisse de 17% en l'espace de neuf ans. Une chute qui, heureusement, ne c'est pas répercutée sur les recettes des exportations des hydrocarbures en raison du maintien du prix moyen du baril de pétrole à des niveaux élevés ces dernières années. Enfin le dernier paramètre concerne la part des associés étrangers de Sonatrach dans la production des hydrocarbures. Cette part est passée de 42 millions de Tep en 2003 à 59 millions de Tep en 2011, représentant une forte hausse dépassant les 40%. En résumé, la production des hydrocarbures du pays a baissé ces neuf dernières années à un moment où il a été observé une forte croissance de la demande du marché. En parallèle la part des associés de la Sonatrach dans la production totale des hydrocarbures avoisine aujourd'hui les 40%. Ce qui est énorme. Ce constat a ramené le gouvernement à souligner dans l'avant projet de loi que « la priorité sera accordée à la satisfaction des besoins en hydrocarbures liquides et gazeux du marché national, notamment à travers un dispositif obligeant les contractants à céder au prix international une partie de leur production». Une décision qui obligera l'Etat à payer l'écart des prix qui sépare le marché international du marché local. Pourtant le gouvernement est-il certain d'avoir, à l'avenir, les moyens financiers nécessaires pour poursuivre la politique de soutien des prix de l'électricité, du gaz naturel et des carburants ' Mais en attendant le véritable défi que doit relever le pays ne réside pas seulement à prendre les mesures nécessaires pour augmenter les réserves et la production des hydrocarbures à moyen terme mais aussi à rationaliser la consommation des différents produits énergétiques, développer les énergies renouvelables et diversifier l'économie.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)