La nouvelle "croisade" de Mezouar

Le ministre marocain ne se retient plusLe chef de la diplomatie marocaine qui n'a vraisemblablement toujours pas digéré la dernière résolution du Conseil de sécurité qui oblige le Maroc à rétablir pleinement la Minurso a «craché» son venin.Le discours est somme toute classique. Notre voisin de l'Ouest a par le passé fait preuve de plus de férocité. Surtout lorsqu'il s'agit d'attaquer l'Algérie. Sauf que cette fois-ci il s'en prend en même temps aux Etats-Unis qualifiés de soutien indéfectible du royaume, il n'y a pas encore trop longtemps. Du jamais-vu' L'administration Obama aurait-elle tourné le dos à Rabat, notamment en ce qui concerne la question du Sahara occidental' A entendre les déclarations du ministre marocain des Affaires étrangères il faut croire que oui!Le chef de la diplomatie marocaine qui n'a vraisemblablement toujours pas digéré la dernière résolution du Conseil de sécurité qui oblige le Maroc à rétablir pleinement la Minurso a «craché» son venin. «Le Royaume du Maroc regrette que le membre du Conseil de sécurité (Les Etats- Unis, Ndlr) qui a la responsabilité de la formulation et de la présentation du premier projet de résolution, ait introduit des éléments de pression, de contraintes et d'affaiblissement, et agit contre l'esprit du partenariat qui le lie au Royaume du Maroc», avait déploré le département de Mezouar après l'adoption de la résolution présentée par les Etats-Unis et adoptée par le Conseil de sécurité qui exige du Maroc le rétablissement du mandat de la Minurso qui a expulsé 75 de ses membres au mois de mars. Un revers qui est resté en travers de la gorge du patron de la diplomatie marocaine.Il est revenu à la charge la semaine dernière à l'occasion de la tenue du congrès extraordinaire du RNI, sa formation politique. Il dénoncera l' «ingérence de parties internationales dans le conflit artificiel autour du droit du Maroc dans son Sahara et ce, en le plaçant dans un cadre géostratégique» ciblant les USA, sans jamais les citer. Comme il réservera sa part d'accusations à l'Algérie, sans cependant la nommer. «Certains aveuglés par l'illusion du leadership régional» jouent cette carte «pour affaiblir le royaume», affirmera-t-il faisant probablement allusion au récent rapport de la société américaine privée Stratfor, spécialisée dans le domaine du renseignement qui a fait constater que «L'Algérie a modifié l'équilibre des forces militaires dans la région, en particulier avec le Maroc...» (L'Expression du 7 mai 2016). «Il y a certains qui n'acceptent pas que le Maroc soit un Etat respecté, influent et très apprécié dans la région» ajoutera-t-il dans ses propos rapportés par la presse du royaume. Il ne terminera pas son discours sans une fanfaronnade. «Nous avons mis les points sur les 'i'' à New York et dévoilé clairement les manoeuvres de Ban Ki-moon et son entourage...» se vantera-t-il. Avant d'annoncer qu'il compte prendre son bâton de pèlerin pour sceller de nouvelles alliances qui attestent que les relations entre Rabat et Washington ne sont plus au beau fixe. «S. Mezouar a évoqué la nouvelle orientation du Maroc consistant à diversifier et à consolider son partenariat, notamment avec la Russie, la Chine, l'Allemagne et les pays du Golfe», souligne le site marocain 360.ma. «Je reprendrai mon bâton de pèlerin après le voyage en Chine» où se trouve actuellement le souverain marocain qui y effectue une visite officielle.«La Chine nous soutient. Avec Moscou, on est en train de construire un partenariat politique et économique progressif», a soutenu Salah Eddine Mezouar. Bye Bye Washington... Bonjour Pékin et Moscou. Qui aurait parié un dirham que la «djellaba royale» virerait un jour au rouge...