Algérie

LA NOUVELLE ASSEMBLEE INSTALLEE Ziari, l'alliance et les autres


Le gouvernement de Abdelaziz Belkhadem a démissionné hier, comme celaétait prévu, et le président de la République a accepté la démission.Le chef du gouvernement ainsi que plusieurs ministres sont chargésd'expédier les affaires courantes et ont reçu également mandat pour assurerl'intérim des ministères dont les titulaires ont été élus à la députation.  Mais avant tout, il fautconstater que Abdelaziz Belkhadem est chargé d'assurer l'intérim. Il n'est pasmandaté pour former le nouveau gouvernement. Cela signifie que la questionn'est pas définitivement tranchée au niveau du président de la République ausujet de la reconduction ou non de Abdelaziz Belkhadem. Théoriquement, le FLN,disposant du plus grand nombre de sièges au Parlement, est le mieux habilité àdiriger la chefferie du gouvernement, mais le chef de l'Etat, depuis 1999, n'apas respecté cette règle. La « majorité » au parlement -que le FLN n'a plusdans cette APN - n'a pas entraîné de désignation automatique, AbdelazizBouteflika considérant comme une anomalie, voire une aberration qu'il y ait ungouvernement qui se référerait à un programme autre que le sien.  En se contentant de demander àAbdelaziz Belkhadem d'assurer l'intérim, sans le reconduire à son poste, leprésident de la République laisse donc ouvertes les spéculations sur le nom dufutur chef du gouvernement. Ce pourrait être Abdelaziz Belkhadem, mais ilpourrait également choisir de ne pas désigner un responsable de parti à ceposte. Tout en effet dépend de l'évaluation que Abdelaziz Bouteflika fait dumouvement massif d'abstention lors du scrutin législatif du 17 mai. S'il n'yvoit que l'expression d'un mécontentement des Algériens à l'égard des partis,il pourrait accompagner cette expression par le choix d'un « non-partisan ». Detoute façon, le choix qu'il fera donnera une idée de la lecture qu'il fait del'abstention du 17 mai dernier et des conséquences qu'il en a tirées. Va-t-ilreconduire les chefs des partis de l'Alliance, même à des ministères d'Etatsans portefeuille, alors qu'ils ont bien essuyé une sanction à travers l'abstention? Après tout, le constat est établi que ces partis n'apportent pas un surcroîtde popularité à l'exécutif. Mais d'un autre côté, en dégageant les chefs departi d'une fonction ministérielle, cela pourrait - c'est assez hypothétiquemais c'est une évolution que le système ébranlé par l'abstention pourraitconsidérer comme réponse - redonner un peu de couleur à une vie partisane dontle moins qu'on puisse dire est qu'elle est sans intérêt. Mais cela est-ilpossible avec la reconduction d'une « alliance » contraignante qui alittéralement étouffé même un semblant de vie politique dans le discourscérémonieux de soutien au programme du Président ?  Le second élément à noter estqu'a priori, rien n'empêchait, en terme de droit, que les ministres qui ontconcouru à la députation puissent assurer eux-mêmes l'intérim jusqu'à la formation du gouvernement. Il faudrait y voir sans doute un signe qu'ilsne seront pas reconduits dans le prochain gouvernement. Dans ce cas, on auraitconfirmation du départ d'Aboubakr Benbouzid, pratiquement inamovible de lafonction ministérielle. C'est Abdelaziz Belkhadem qui assure en personnel'intérim de l'Education nationale. En somme, nous avons un chef degouvernement intérimaire, dans l'attente que le chef de l'Etat tranche entrereconduire Belkhadem ou choisir quelqu'un d'autre...
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