Algérie - A la une

La nouvelle affaire qui agite le pays



Tunis, Mohamed Kettou
Dans d'autres circonstances, cela n'aurait pas valu plus qu'un fait divers. Mais vu les conditions qui prévalent en Tunisie, il a été élevé au rang d'une affaire politique qui a occulté les questions brûlantes de l'heure et qui pourrait avoir des incidences aux niveaux local et international.
Il s'agit du creusement d'un tunnel à partir d'une maison située à la Marsa (banlieue de Tunis) vers, indique-t-on, la résidence de l'ambassadeur de France. L'événement a été rendu public par des médias locaux, avant d'être confirmé par le ministère de l'Intérieur et faire l'objet d'une enquête diligentée par la Garde nationale.
L'affaire, si banale au départ, a été prise à bras le corps par les autorités supérieures, en particulier le président de la République Kaïs Saïed. En recevant en audience le ministre de l'Intérieur, le chef de l'Etat, qui s'était déplacé sur les lieux, a saisi l'occasion pour rappeler aux pays «frères et amis» que la Tunisie «reste un pays sécurisé grâce à son armée et à sa police».
C'était une occasion pour anticiper toute réaction étrangère, sachant qu'il s'agit d'un tunnel qui aurait comme destination finale une représentation diplomatique étrangère. Kaïs Saïed n'a pas caché le caractère «criminel» du creusement de ce tunnel, qui constitue une opération menée par les «ennemis de la Tunisie». Sans les nommer, il a fait allusion à ses détracteurs que tous les Tunisiens connaissent. Ces derniers s'agitent dans toutes les directions pour rendre la situation explosive et en faire endosser la responsabilité à celui qui, le soir du 25 juillet dernier, a pris en main les pouvoirs exécutif et législatif.
Pour Kaïs Saïed, il y a des informations et des recoupements faisant état d'un plan préparé pour commettre des crimes qui seraient confirmés par les services concernés.
L'ambassadeur de France, qui a été contacté par une chroniqueuse, Maya Ksouri, a dit tout ignorer de cette affaire qui relève de «la rumeur», jetant, ainsi, le discrédit sur les déclarations des officiels tunisiens.
À l'analyse, il semble que le diplomate français aurait préféré taire l'événement pour éviter une éventuelle détérioration des relations bilatérales. Cependant, l'information fournie par le ministère de l'Intérieur et confirmée par le chef de l'Etat en personne, aurait-elle chez le citoyen plus de crédibilité que celle du «courrier empoisonné» adressé à la présidence de la République et dont on n'a plus parlé ' Les informations sont si foisonnantes, si incontrôlables et difficilement vérifiables, que le citoyen finit par s'en détourner, n'accordant d'intérêt qu'à sa vie quotidienne qui ne lui procure aucun répit et encore moins de quiétude.
M. K.


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