Algérie

La Notion De Syllabe Et La Théorie Cinético-impulsionnelle Des Phonéticiens Arabes



La syllabe telle que l’ont conçue les Grecs a été connue des Arabes par la traduction des ouvrages de l’Antiquité. Mais il a existé bien avant ce contact gréco-arabe, une conception de la dynamique verbale, entièrement originale, basée sur les notions de harf et de haraka. Le harf est le segment minimal de la chaîne parlée. Il possède d’après al-Khalil (8e s.) deux qualités : un timbre (gars) et une force impulsive (sarf). Ce dernier terme est explicité par le mot haraka. Celle-ci serait d’après de nombreux auteurs, le mouvement acoustico-physiologique nécessaire, en même temps, à la production séquentielle du harf et au passage à l’articulation suivante. Ceci est confirmé par la rythmique conçue par les musicologues et les métriciens arabes. Ces derniers ont retenu le sabab comme molécule articulaire minimale ; or le sabab correspond à la « syllabe longue ». En effet, la chaîne parlée dans un débit normal ne comporte pas de divisions syllabiques comme le montre l’observation instrumentale et la seule unité actualisable en syllabe est la portion verbale qui peut être effectivement isolée, c’est-à-dire celle qui peut être limitée par deux sukun-s (Vs haraka). L’auteur a proposé de traduire haraka par kinème, l’état du segment avec haraka : kinèse et son contraire akinèse. Les concepts exprimés par les termes : kinéisé et akinéisé lui semblent plus adéquats que les concepts saussuriens : explosif, implosif.


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