Algérie

La note qui agace les patrons



La note qui agace les patrons
La banque d'AlgérieAmbiguë, la note de la Banque d'Algérie est sujette à toutes les interprétations et, à ce titre, elle ne laisse pas indifférentes les organisations patronales.Au moment où le gouvernement disserte à longueur de jours sur la nécessité de rééquilibrer le commerce extérieur en encourageant l'offre exportable et l'exportation, la Banque d'Algérie, dont le patron, Mohamed Loukal, a été récemment installé en remplacement de Mohamed Laksaci, vient d'agacer les patrons. Dans une note émise par la Banque d'Algérie, une modification de la règle de gestion des devises des importations jusque-là en vigueur, a été notifiée de sorte à serrer davantage la ceinture sur les exportateurs. Selon cette note, le règlement financier de l'importation des matières premières «dans le cadre de l'admission temporaire pour le perfectionnement actif est assuré sur les propres avoirs en devises de l'opérateur économique concerné, logés dans son compte devises «personne morale»». Jusque-là, les entreprises achètent les matières premières qu'elles utilisent en dinars convertibles et, à chaque opération d'exportation, elles perçoivent 50% du montant généré par la transaction en devises et 50% en dinars. Cette situation était déjà peu tenable pour nombre d'entreprises puisque à peine quelques centaines arrivent à se maintenir dans l'exportation et, encore, modestement. Mais, désormais, les importateurs de matières premières sont tenus de régler leurs achats exclusivement en devises et sur les fonds propres de leurs entreprises. Qu'est-ce qui motive une telle décision' Cette décision est-elle défavorable aux entreprises productrices et exportatrices'«La question est en débat à notre niveau et nous n'arrivons toujours pas à avoir une idée précise sur la note de la Banque d'Algérie et son mode d'application. Nous allons prendre attache avec les autorités afin de prendre connaissance dans le détail. Ceci dit, telle qu'elle a été présentée, elle va faire avorter la politique gouvernementale de promotion des exportations», estime un exportateur. «Il existe très peu d'entreprises exportatrices et parmi elles, il n'y en a pas une seule qui peut payer toutes ses importations en matières premières en devises sur ses fonds propres. Donc tout dépendra de son mécanisme d'application,» nous a expliqué Laïd Benamor, président de la Caci, qui estime que la Banque d'Algérie vise, à travers cette note, à «réduire l'utilisation des devises». De son côté, Saïda Neghza, présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes, a estimé qu'il est encore tôt pour parler de cette note puisque la Cgea et ses membres n'ont pas été saisis officiellement et que même les banques primaires ne savent toujours pas comment y réagir. «Nous avons vu la note de la Banque d'Algérie, mais elle est générale et nous ne savons pas exactement sur quoi elle porte.Beaucoup de nos membres qui en sont directement concernés ont soumis la question au bureau exécutif de notre organisation et, à présent, nous sommes en train de l'étudier», a-t-elle indiqué. Boualem Mrakech, président de la Confédération algérienne des patrons, a lui aussi estimé qu'il n'est pas encore possible pour la CAP de se prononcer sur la question en l'absence d'éléments précis. «On n'a pas d'éléments précis sur la note de la Banque d'Algérie. On comprend qu'il y a volonté de réduire l'utilisation des devises, mais nous n'avons pas d'idées précises sur les mécanismes d'application de la note. Et les patrons et les banques primaires sont désemparés face à cette note, c'est pourquoi, nous avons écrit au P-DG de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, pour nous fournir des explication et des détails quant à la mise en application de cette note», a-t-il dit. La note de la Banque d'Algérie, ambiguë jusque-là, laisse toute les organisations patronales dans l'expectative. Tout le monde attend l'explicitation de ses mécanicismes d'application, mais tout le monde craint, en même temps, que son objectif soit de pomper les devises des exportateurs avant de les promettre à la faillite.


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