Algérie

La négligence fait craindre le pire à Boumerdès



La recrudescence des cas de contamination au nouveau coronavirus dans la wilaya de Boumerdès ne semble pas inquiéter beaucoup de monde.Avant-hier, cinq morts ont été enregistrés à l'EPH de Thénia et deux autres à l'EPH de Bordj Menaiel, a-t-on appris de source médicale.
Les services dédiés à la prise en charge des patients atteints de Covid-19 affichent «complet» depuis plusieurs jours. Malgré cela, la majorité des citoyens ne respectent pas les mesures sanitaires. Chaque jour, des cortèges nuptiaux croisent les cortèges funéraires.
Si dans d'autres wilayas, des décisions ont été prises par les walis pour stopper la propagation de la pandémie, à Boumerdès, les autorités sont toujours dans l'attentisme. En effet, hormis la fermeture du marché de Kherrouba par le P/APC, aucune autre mesure notable n'a été prise pour imposer le respect des mesures sanitaires et stopper la propagation de la pandémie.
Les marchés couverts ainsi que les braderies et les centres commerciaux comme ceux de Boudouaou et Bordj Menaiel sont bondés de monde à longueur de journée.
Alors qu'elles devaient être interdites, les fêtes de mariage se poursuivent avec parfois zorna et barouds et des regroupements fastidieux, où les mesures barrières sont rarement respectées. Le tapage est toléré même au niveau des barrages des services de sécurité.
«Qu'est-ce qu'on attend pour interdire les fêtes et suspendre l'établissement des actes de mariage. La situation diffère d'une région à une autre. Il ne faut pas attendre qu'il y ait une instruction du Premier ministre pour agir.
A Béjaïa, le wali a interdit toute consommation à l'intérieur des cafétérias, des restaurants et des pâtisseries. Gouverner c'est anticiper. Et la lutte contre la pandémie nécessite des décisions courageuses à la hauteur des dangers qui planent sur la santé publique», dira un médecin à l'EPH de Thénia. Celui-ci parle d'un flux sans précédent de malades.
«L'hôpital est saturé. Avant-hier, une femme est décédée aux urgences. Le scanner a révélé que 75% de ses poumons étaient atteints par le virus», a-t-il rapporté, précisant que 30% des patients reçus à l'EPH sont venus de la wilaya d'Alger. Hormis les cas présentant les difficultés respiratoires, les autres malades sont traités en ambulatoires.
«On a fait près de 50 scanners en une journée. Et 80% présentent des symptômes avérés de Covid-19, mais on n'a pas suffisamment de lits pour les garder à l'hôpital», ajoute-t-il. En sus de l'insuffisance des lits de réanimation (8), le personnel médical se plaint aussi du manque de manomètres. Contacté, le directeur de la santé, Saïd Ouabbas, parle «de l'ouverture de nouveaux services d'isolement au niveau des trois hôpitaux de la wilaya».
Toutefois, indique-t-il, «il ne sert à rien d'augmenter nos capacités d'accueil, si les mesures de prévention ne sont pas respectées. Le port de bavette est la moindre des choses qu'on puisse faire pour limiter la contagion du virus. Malheureusement, la plupart de nos concitoyens ne la mettent pas», déplore-t-il.
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