Algérie

La négligence administrative menace les Algériens


Le drame de la cité universitaire de Tlemcen risque malheureusement de se reproduire dans d'autres wilayas, menaçant des millions de personnes quand des avaloirs béants menacent d'engloutir des enfants, des pylônes d'électrocuter des passants sans oublier l'absence de passerelles au péril de la vie des piétons.
C'est l'alerte donnée par des spécialistes qui citent les «graves négligences» enregistrées depuis les années 1990. Nos interlocuteurs évoquent d'emblée la fermeture des issues de secours de plusieurs salles de cinéma et de spectacle au cours des années 1990 «par mesure sécuritaire». «Plusieurs années après, les issues de secours sont toujours condamnées et les spectateurs risqueraient de se retrouver prisonniers si par malheur un incendie éclatait sur les lieux», expliquent-ils.
«Dans la salle de cinéma où je travaille, l'issue de secours avait été fermée, en effet, dans les années 1990. C'était pour empêcher l'introduction d'engins explosifs à l'intérieur de la salle», explique un agent. «Nous ne disposions pas d'assez d'éléments pour assurer la surveillance de l'issue, alors sa condamnation a été décidée», ajoute-t-il.
Pourtant, les fermetures d'issues et autres modifications sur des bâtisses ont été faites sans l'association des commissions de sécurité compétentes, et également de la Protection civile dont l'avis est pourtant d'une importance capitale. De même, Sonelgaz ou la SEAAL sont rarement consultées, selon les spécialistes. C'est ainsi que la législation et les normes de sécurité sont bafouées des décennies durant, menaçant sérieusement la vie de très nombreux citoyens.
Les écoles sont autant menacées que les cités universitaires, ajoutent nos interlocuteurs. Assemblées populaires communales (APC), daïras, et une partie de l'administration locale sont mises en cause par les spécialistes. La «négligence» ou du moins «le non-respect» des normes est illustrée, d'autre part, par la durée courte prise dans les études architecturales.
«Même dans des projets de réalisation de cités ou quartiers par des OPGI et EPLF, les études d'architecture durent parfois une quinzaine de jours, ce qui est largement insuffisant pour contourner les éventuelles difficultés qui pourraient menacer ultérieurement les habitants, comme la nature et la situation du terrain», expliquent les spécialistes qui évoquent «un problème de planification».
Pas seulement ça. Nos interlocuteurs croient que «la cession des biens de l'Etat, depuis l'année 1981, a fait que des centaines de cités sont abandonnées sans entretien ni prise en charge». La détérioration du bâti pourrait constituer un réel problème, en particulier si des modifications urbanistiques sont apportées sans l'avis de la Protection civile et autres intervenants.
L'administration refuse d'accuser réception
De plus en plus d'administrations refusent, depuis quelque temps, d'accuser réception du courrier. Cette situation ne pourra nullement aider à lutter contre les menaces pesant sur les citoyens, comme les chutes de pylônes ou autres dangers. «Imaginez le responsable d'une structure qui voudrait adresser un courrier à une administration locale pour intervenir en cas de court-circuit ou autre problème.
Il ne peut déposer son document puisque l'administration, dans la plupart des cas, refuse d'en accuser réception. Il peut être dissuadé, découragé, et donc, la menace n'est pas écartée et l'administration ne rendra aucun compte en cas d'accident puisque n'ayant pas accusé réception du document attirant l'attention sur le danger», expliquent les spécialistes.
C'est... la «foire» à la FIA
Cela peut être valable quand des citoyens voudraient déposer un courrier à l'APC ou autre administration locale attirant l'attention sur l'absence d'une passerelle dans une voie très fréquentée par des véhicules. Souvent, des arrêts de bus sont installés le long de l'autoroute, sans qu'une passerelle soit érigée, obligeant par là les piétons à risquer leur vie, explique-t-on.
C'est une autre forme de négligence qui, malheureusement, a coûté la vie à de nombreux piétons. Dans la ville, les regards, dont les tampons ou couvercles ont été volés ou enlevés, ont, eux aussi, causé le décès de plusieurs personnes, dont des enfants en bas âge. Même chose quand des pylônes laissent traîner des fils électriques qui, au contact de l'eau de pluie, ont malheureusement électrocuté nombre de personnes. Le danger est là. Preuve en est, les trois pylônes se trouvant à l'entrée de la SAFEX,
où se tient actuellement la Foire internationale d'Alger (FIA). Les trois pylônes se trouvant tout près d'un guichet de vente de tickets pour les visiteurs à la FIA illustrent cette négligence décriée. L'un des trois pylônes laisse traîner des fils électriques, l'autre est gagné par la rouille et le troisième coulé dans du carrelage. C'est... la «foire», commentent nos interlocuteurs.


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