Algérie

La nécessité d'un vaste ménage dans les structures Comité olympique algérien et fédérations sportives



Photo : Sahel
Par A. Lemili
«Si la médaille d'or nous a donné beaucoup de joie, elle nous interpelle également parce qu'on n'a plus le droit de descendre de ce seuil», propos tenus par le président du Comité olympique algérien au lendemain de Londres-2012. Il termine sur «Une médaille en vermeil est une évolution positive mais sur le plan du nombre des athlètes participants, on a régressé par rapport à Pékin en passant de 63 à 39. Il est vrai aussi que les qualifications sont devenues rigoureuses et difficiles». Descendre au-dessous de ce seuil relèverait de la tragédie d'abord. Ensuite affirmer que les qualifications sont devenues rigoureuses (sic) et difficiles (resic) est du domaine du ridicule tout simplement. Mais cela étant, ce que ne dit ni le président du COA, ni les fédérations c'est que la situation est bien loin du satisfecit et du sauvetage à la Pyrrhus obtenu grâce à la médaille de Makhloufi qui a, malheureusement, permis à des dirigeants de fédérations cuirassés d'audace de revenir et de passer par pertes et profits leurs errements. Mais saurait-il en être autrement quand, dans l'euphorie de sa désignation, le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports vient annoncer l'avènement d'un' texte de loi d'éminemment important ' Cet avant-projet de loi a été préparé par un comité d'experts durant des mois et des mois sur la base des expériences précédentes et vient compléter et remplacer la loi de 2004 alors que logique aurait voulu que soient nettoyées de toutes leurs scories les structures satellitaires qui sont sous couvert de la voie hiérarchique même si elles relèvent, dans le cadre de leur fonctionnement, de la volonté d'assemblées générales, élues. Le ministre ajoutera : «Aujourd'hui, nous avons invité l'ensemble des partenaires du mouvement sportif, national pour enrichir ce document. Les participants se sont constitués en groupes de travail et j'espère qu'à la fin de la journée nous aurons des propositions d'enrichissement de ce document qui est éminemment important puisqu'il vient conforter la place du sport dans la société algérienne et constitue l'un des points du plan du gouvernement.» Ne faudrait-il pas d'abord s'interroger sur la nature et la consistance même de ces acteurs du mouvement sportif, national et s'étonner ensuite que l'on puisse, en l'espace de quelques heures, cogiter sur un document dont chacun est en droit de se demander d'ailleurs qui en est le concepteur et l'enrichir par des propositions qui iraient dans le sens d'importantes dispositions dont l'aboutissement conforterait la place du sport dans la société algérienne ' Même du temps du parti unique, il ne semblait pas possible de faire dans la même approche paternaliste, voire infantile pour inciter ceux qui doivent faire leur travail à l'accomplir et laisser les coudées franches aux acteurs sportifs, concernés d'assumer leurs responsabilités et les assurer là où ils sont attendus. Autour du ministre étaient, évidemment, présents le président du Comité olympique algérien (COA), les présidents des fédérations sportives algériennes, les directeurs
techniques nationaux (DTN), du président de la Ligue de football professionnel (LFP), M. Mahfoud Kerbadj, et de plusieurs figures du monde du sport algérien. Autrement dit, les mêmes figures qu'on retrouve à partager des instants de convivialité autour de petits fours et qui n'arrêtent pas de s'entredéchirer, par médias interposés, une fois à l'extérieur. Chacun se prévalant de la vérité vraie au détriment de la pratique sportive en générale et des athlètes livrés à eux-mêmes jusqu'à leur extinction sportive. Alors quand le président du COA parle de «qualifications rigoureuses et difficiles», il serait vraisemblablement plus avisé de se poser la question en premier sur les raisons qui font que ces qualifications sont rigoureuses et difficiles alors que des sportifs préparés dans des conditions normales les passent le doigt dans le nez. Les responsables de la Fédération handisport, qui ne se sont jamais acoquinés au reste des fédérations, traduisent autrement leur sens des responsabilités en allant à chaque évènement qui se présente faire glaner aux athlètes algériens leur lot de récompenses. Londres-2012 a encore été une fois un bon cru. Pourtant nul ne sait dans quelles conditions ces athlètes se préparent comme nul n'ignore les moyens qui sont mis à leur disposition. A telle enseigne qu'ils sont obligés de faire du «porte à porte» pour pouvoir doter les membres de la délégation qui devait prendre part aux derniers Jeux Paralympiques. Le meilleur service que rendraient les dirigeants des fédérations actuellement en place serait d'avoir l'élégance de se retirer et pour ceux qui prétendraient à les remplacer de tirer des enseignements sur toutes les turbulences honteuses qui ont marqué l'histoire du sport durant ce dernier mandat. Concluons, enfin, sur la fin en queue de poisson de la récente assemblée générale ordinaire du COA et de la décision de son président de convoquer une autre (assemblée), celle-ci extraordinaire, pour laver leur sale linge. Mais il est presque
certain que les loups ne se dévoreront pas entre eux cette fois-ci encore.


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