Algérie

La nécessaire vulgarisation Les étudiants et la journée du 19 Mai



La nécessaire vulgarisation Les étudiants et la journée du 19 Mai
Comme chaque année, et pour marquer la Journée de l'étudiant, la Direction de l'action scientifique culturelle et sportive (DASCS) ainsi que les organisations estudiantines ont élaboré un riche programme à travers les quatre universités de Constantine. Des journées d'étude et de formation, des expositions, des concours artistiques, des rencontres sportives dont un marathon, ou encore des conférences-débat avec des figures historiques. Mais au delà du caractère festif, scientifique et original de toutes ces manifestations, la communauté estudiantine d'aujourd'hui sait-elle au moins pourquoi la Journée de l'étudiant est célébrée le 19 mai ' La question, nous l'avons posée à quelques étudiants de l'université Constantine 1, à la veille de la célébration du 19 mai. Résultat : peu d'entre eux connaissent la signification de cette date. Salah, qui prépareun master en littérature française, est étonné par notre question : « J'avoue que je n'ai jamais prêté une attention particulière à la célébration de cette journée, mais je n'ai aucune idée sur l'origine de la date. C'est peut-être une journée qui est fêtée mondialement ! » Lorsque nous expliquons à Salah que c'est en rapport avec la grève des étudiants algériens de 1956, il est très contrarié : « Je suis profondément bouleversé, je ne savais pas que la journée de l'étudiant est en relation avec la Révolution. » Amira, étudiante en psychologie, est à l'université depuis 6 ans : « C'est en rapport avec la Révolution, je l'ai su il y a deux ou trois ans, lorsque j'avais assisté à une conférence. Je sais aussi que des étudiants algériens, du temps de la Révolution, ont rejoint les moudjahidine, c'est pour ça que nous célébrons la journée de l'étudiant le 19 mai, date à laquelle, si je me souviens bien, ils ont manifesté contre l'administration coloniale. » Mounia 22 ans, étudiante en droit : « C'est pour célébrer la grève des rares étudiants algériens qui étaient admis aux universités. Mais c'est dommage que tous les étudiants ne soient pas au courant et ne soient pas aussi impliqués dans la célébration des festivités. Seuls ceux qui sont affiliés à des organisations participent aux activités culturelles et scientifiques. » Meriem, étudiante en droit et membre d'une organisation estudiantine, dira : « Nous essayons chaque année d'organiser le maximum de rencontres et d'activités dans le but de faire connaître aux étudiants la date du 19 mai. Ce n'est pas facile car généralement cette date coïncide avec la fin des cours et les étudiants ne viennent plus à l'université parce qu'ils préparent leurs examens. Nous avons, par contre, remarqué que les étudiants qui logent dans les cités universitaires sont plus sensibles et plus impliqués pour célébrer le 19 mai. Cette année, par exemple, la plupart des participants au marathon qui doit se dérouler aujourd'hui entre les universités de la nouvelle ville et Mentouri sont issus des cités universitaires. Nous regrettons que beaucoup d'étudiants ne connaissent pas l'histoire de leur pays, à commencer par le 19 mai 1956. Certains croient que c'est en relation avec la construction de la première université algérienne, tandis que d'autres sont persuadés que c'est une journée mondiale. A mon avis, il faut enseigner un module d'histoire et de culture générale en première année pour toutes les filières, même scientifiques, c'est le seul moyen de vulgariser l'histoire de notre pays. »


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