Algérie

La nécessaire révision de la loi des hydrocarbures dans le cadre de la transition énergétique et d'un nouveau management de Sonatrach



Face à une concurrence acerbe où l'Algérie risque de perdre des parts de marché, s'impose la révision de la loi des hydrocarbures de 2013 non adaptée à la conjoncture actuelle mais devant s'insérer dans le cadre de la transition énergétique en Algérie qui pose un problème de sécurité nationale.Cela renvoie renvoyant à une nouvelle, vison du modèle de consommation énergétique et également un nouveau management stratégique de Sonatrach, de Sonelgaz et des organes de régulation du Ministère de l'Energie. Mais l'objectif essentiel sera d'avoir une vision stratégique 2020/2025/2030 qui concerne toute l'action gouvernementale future, toutes les institutions de l'Etat, l'implication des partis politiques et toute la société civile dans sa diversité afin que l'Algérie ait une économie diversifiée dans le cadre des valeurs internationales.
Impérativement, l'Algérie doit élaborer une stratégie réaliste, nécessitant une adaptation culturelle de certains responsables vivent de l'utopie du passé, s'adaptant à la nouvelle quatrième révolution économique mondiale (intelligence artificielle-digital) et notamment faire face à la nouvelle stratégie de la route de la soie couvrant une centaine de pays, près de la moitié de la planète, non seulement en Asie mais également en Afrique et en Amérique du Sud et centrale. Ces adaptations impliquent de profondes réformes structurelles tant dans le domaine politique, économique, sécuritaire, social et culturel.
1- La structure des exportations d'hydrocarbures (source FMI- Ministère Energie)
En ce mois de septembre 2019 Sonatrach c'est l'Algérie et l'Algérie c'est Sonatrach procurant directement et indirectement 98% des recettes en devises du pays avec les dérivées d'où l'importance de connaitre sa structure d'exportation.
Les recettes globales hydrocarbures en millions de dollars ont évolué ainsi entre 2013/2018 :
2013, 63.326,2 millions de dollars dont la part des associés a été de 5.911,1 et en pourcentage du total 9,3%,
2014, 58.361,6 dont la part des associés a été de 5.255,5 (9,0%),
2015, 33080,7 dont la part des associés de 3.722,1 (11,2%),
2016, 27.917,5 dont la part des associés 2913,5 (10,4%),
2017 ; 33.2028 milliards de dollars dont la part des associés 3.215,4 (9,7%).
2018, nous avons ainsi un total en valeur pour Sonatrach de 34,995 milliards de dollars et pour les associés 3,61 milliards de dollars au total 38,607 milliards de dollars, les associés représentant 9,35%, une stabilisation par rapport aux années passés montant une l'Algérie n'a pas tellement attiré d'investisseurs étrangers, d'où l'importance de la révision de la loi des hydrocarbures.
Ce n'est que le chiffre d'affaire et pour voir le profit net qui reste à Sonatrach, il faut retirer les bénéfices des associées et les couts d'exploitation qui sont variables assez faible pour le pétrole brut et le gaz naturel par canalisation, mais élevé pour le GNL, le condensat, le GPL et les produits raffinés pouvant tourner en moyenne autour de 30%.
- Le pétrole représente en millions de dollars US entre en 2013/2017 :-en 2013, à un cours moyen annuel de 109,5 dollars le baril sur le marché international, 24.328,5 millions de dollars soit 38,4%; en 2014, à cours du baril de 100,2 dollars, 18.343, soit 31,4%; en 2015, pour un baril de 53,1 dollars, 10.037,7 soit 30,3%, en 2016, pour un baril de 45,0 dollars, 8.876,4 soit 31,8%, pour 2017 pour un baril de 54,1 dollars, 10.459,9 millions de dollars soit 31,5%
-Le condensat représente entre en 2013/2017 : 2013 représente pour un prix unité/US/Baril (P.U.B/US) de 99,9 dollars sur le marché international, 4.838,6 millions de dollars soit 7,6%, en 2014, pur un PUB de 90,7 dollars, 3.886,7 (6,7%), en 2015, pour un P.U.B 49,7 dollars, 2.238,7 (6,8%), en 2016, pour un PUB de 42,7 dollars, 1.889,8 (7,1%), en 2017 pour un PUB de 51,9 dollars, une valeur de 1.950,5 millions de dollars (5,9%).
- Les Produits pétroliers raffinés représentent entre en 2013/2017 : en 2013 pour un PUB de 107,8 dollars sur le marché international, 10.906,3 millions de dollars (17,2%), en 2014 pur un PUB de 100,0 dollars 13.195,2 (22,6%) ; en 2015, pour un PUB de 52,7 dollars, 6.789,8 (20,5%), pour 2016,pour un P.UB de 44,2 dollars,5.563,7(19,9%), en 2017 pour un PUB de 56,8 dollars, 6.987,4 millions de dollars ( 21,0%).
Le Gaz de pétrole liquéfié ?GPL entre en 2013/2017 représente : en 2013 pour un PUB de 75,6 dollars sur le marché international, 4389,6 millions de dollars ( 6,9%), en 2014 pour un PUB de 68,2 dollars, 5.203,4 (8,9%), en 2015 pour un PUB de 32,7 dollars, 2.687,8 (8,1%) ; en 2016, pour un PUB 28,0 dollars, 2.221,0(8,0%), en 2017, pour un PUB de 39,5 dollars 2.977,5 (9,0%).
- Le Gaz naturel Liquéfié (GNL) entre en 2013/2017 représente pour un prix moyen sur le marché international (US par million de BTU (devant multiplier par le ratio moyen 600 pour avoir le milliard de mètres cubes BTU) 11,2 dollars, en 2013, 3.041,5 millions de dollars US ( 9,5%), en 2014, cours moyen,11,1 dollars, 7.396,2 (12,7%), en 2015, pour un cours de 7,6 dollars, 4.700,4 (14,2%), en 2016, cours, 5,3 dollars, 3.101,1 (11,1%) et en 2017 pour un cours moyen de 5,7, 3.571,3 millions de dollars (10,8%).
- Le Gaz naturel( GN) représente entre en 2013/2017 : en 2013 pour cours moyen sur le marché international de 10,5 dollars, 12.823,7 millions de dollars ( 20,3%) ; en 2014, cours moyen, 10,0, 10.336,9 (17,7%), en 2015, cour s moyen, 6,5 dollars, 6.628,3 (20,0%), en 2016, cours moyen 4,3 dollars, 6.665,1 (22,1%) et en 2017 cours moyen, 5,1 dollars, 7.278,2 millions de dollars ( 21,9%).
Les exportations hydrocarbures de janvier à décembre 2018 de Sonatrach SH) et de ses associés ont été :
- Pétrole : SH ? volume 16,746 en millions de tonnes et 79,701 milliers de barils de barils- valeur 9,393 milliards de dollars -Pétrole associés,volume, 4,763 millions de tonnes ? et 22,08 en milliers de barils ? valeur 2,637 milliards de dollars
-Condensat : SH volume en millions de tonnes 18,75 valeur 2,107 milliards de dollars ? associés volume en millions de tonnes, 4,09 - valeur 0,426 milliards de dollars
-Produits raffinés : volume en millions de tonnes 13,97 valeur 7,972 milliards de dollars
-GPL : SH volume en millions de tonnes 5,84 valeur 3,007 milliards de dollars- GPL associés volume 711- valeur 0,371 milliards de dollars
-Gaz naturel -volume en milliards de mètres cubes gazeux 37,721 valeur 9,123 ? associés volume, 0,734 ? valeur 0,177 milliards de dollars
-GNL : SH volume en milliards de mètres cubes gazeux, 20,670, valeur 3,58 milliards de dollars.
Nous avons ainsi un total en valeur pour Sonatrach de 34,995 milliards de dollars et pour les associés 3,61 milliards de dollars au total 38,607 milliards de dollars, les associés représentant 9,35%, une stabilisation par rapport aux années passés montant que l'Algérie n'a pas tellement attiré d'investisseurs étrangers. Il faut relever que la consommation d'énergie a été pour 2017 : ménages, 44%, transport 33% et Industrie BTP 22% contrairement aux pays développés. Se pose cette question centrale, quel sera le prix de cession du gaz de toutes ces unités mises récemment installées notamment engrais phosphate, sidérurgie fortes consommatrices d'énergie '
2.-Les cinq axes directeurs de la transition énergétique en Algérie, 2020/2030
L'Algérie devra être attentive à toutes ces stratégies gazières où sa part de marché vers l'Europe étant, avec la concurrence de la Russie, de la Norvège et du Qatar dont la part de marché est passé de 2% vers les années 2000 à plus de 7% en 2017, concurrençant le GNL algérien proche également de l'Asie ayant massivement investi dans les GNL de grandes capacités étant le premier producteur-exportateur mondial de GNL. Des actions coordonnées doivent être mises en place dans le cadre d'une vision stratégique de développement tenant compte des nouvelles mutations mondiales. D'où l'importance dès maintenant de prévoir un nouveau modèle de consommation énergétique.
- Premier axe, améliorer l'efficacité énergétique par une nouvelle politique des prix (prix de cession du gaz sur le marché intérieur (environ un dixième du prix) occasionnant un gaspillage des ressources qui sont gelées transitoirement pour des raisons sociales, dossier que j'ai dirigé avec le bureau d'études américain Ernest Young et avec les cadres du Ministère de l'Energie et de Sonatrach que j'ai présenté personnellement à la commission économique de l'APN en 2008, renvoyant à une nouvelle politique des prix (prix de cession du gaz sur le marché intérieur environ un dixième du prix international occasionnant un gaspille des ressources qui sont gelées transitoirement pour des raisons sociales.
C'est la plus grande réserve pour l'Algérie, ce qui implique une révision des politiques de l'habitat, du transport et une sensibilisation de la population. L'on doit durant une période transitoire ne pas pénaliser les couches les plus défavorisées. A cet effet, une réflexion doit être engagée pour la création d'une chambre nationale de compensation, que toute subvention devra avoir l'aval du parlement pour plus de transparence. Une chambre devant réaliser un système de péréquation, tant interrégionale que socioprofessionnelle, segmentant les activités afin d'encourager les secteurs structurants et tenant compte du revenu par couches sociales, impliquant une nouvelle politique salariale.
- Le deuxième axe, ne devant pas être utopique, continuer à investir dans l'amont. Mais pour la rentabilité de ces gisements tout dépendra du vecteur prix au niveau international et du coût, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables. L'Algérie comme montré précédemment pour voir une valeur ajoutée importante doit s'orienter vers la transformation de son pétrole et du gaz naturel mais dans le cade d'un partenariat gagnant- gagnant, la pétrochimie à l'instar d'autres filières, les circuits de commercialisation étant contrôlées par quelques firmes multinationales.
- Le troisième axe, développer les énergies renouvelables combinant le thermique et le photovoltaïque avec pour objectif d'ici 2030, produire, 30 à 40% de ses besoins en électricité à partir des énergies renouvelables où selon des études de l'Université des Sciences et Technologies d'Alger (USTHB), le potentiel photovoltaïque de l'Algérie est estimé à près de 2,6 millions de térawattheures (TW/h) par an, soit 107 fois la consommation mondiale d'électricité et en énergie éolienne, l'Algérie bénéficie aussi d'un potentiel énergétique important, estimé à près de 12 000 térawatts/heure (TWh) par an. Cette même étude estime qu'avec un taux moyen de consommation de 260 m3 /MWh, le potentiel algérien en énergies renouvelables serait équivalent à une réserve annuellement renouvelable de gaz naturel de l'ordre de 700 000 Milliards de m3. Avec plus de 3 000 heures d'ensoleillement par an, l'Algérie a tout ce qu'il faut pour développer l'utilisation de l'énergie solaire, ou presque.
Le soleil tout seul ne suffit pas. Il faut la technologie et les équipements pour transformer ce don du ciel en énergie électrique. Aussi le défi algérien est-il d'avoir le budget et les technologies nécessaires pour, d'abord, financer la fabrication de panneaux solaires et, ensuite, subventionner, du moins en partie, leur installation à grande échelle. Car les panneaux solaires ne sont pas disponibles sur le marché, et quand bien même ils le seraient, il est quasi impossible pour un particulier d'assumer les charges d'une installation solaire.
Le retard dans l'exploitation de l'énergie solaire est indéniable Adopté en février 2011 par le Conseil des ministres, le programme national des énergies renouvelables algérien prévoit une introduction progressive des sources alternatives, notamment le solaire avec ses deux branches (thermique et photovoltaïque), dans la production d'électricité sur les 20 prochaines années Dans cette perspective, la production d'électricité à partir des différentes sources d'énergies renouvelables dont l'Algérie compte développer serait de 22.000 mégawatts à l'horizon 2030, soit 40% de la production globale d'électricité. Sur les 22.000 MW programmés pour les deux prochaines décennies, l'Algérie ambitionne d'exporter 10.000 MW, alors que les 12.000 MW restants seraient destinés pour couvrir la demande nationale.
(A suivre)
Professeur des universités, Dr Abderrahmane Mebtoul ancien haut magistrat


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