La nécessaire complémentarité face à un monde en crise Les pays du Maghreb disloqués économiquement

Les économies maghrébines sont confrontées à une conjoncture internationale difficile, et par ricochet, condamnées à unir leurs forces pour affronter ces chocs externes, devenus ces derniers temps cycliques. Ce qui se passe actuellement dans les pays occidentaux,
et particulièrement en Europe, pèse lourdement sur les pays maghrébins. Mais l'effet de cette crise s'est accentué en raison de l'absence de la complémentarité économique dans la région. Si pour l'Algérie, la manne financière actuelle est un gage de sécurité pour quelques années, d'autres pays de la région ont déjà commencé à subir le choc à l'image de la Tunisie et du Maroc dont les économies reposent essentiellement sur les recettes de l'activité touristique et les transferts des travailleurs migrants. Les dirigeants maghrébins conscients des atouts de la région mais aussi de ses obstacles n'ont pas cessé, ces dernières années, de multiplier les actions et les projets sans pour autant arriver à atteindre les objectifs tracés.La crise de la dette qui menace la cohésion de l'Union européenne (UE) et la monnaie unique a démontré que la seule voie de salut est de constituer un bloc économique capable d'exploiter les atouts de chaque pays. L'exemple phare est celui de la Grèce, l'Espagne et l'Italie qui ont pu éviter de justesse la faillite grâce à une solidarité financière qui a montré tout de même ses bienfaits. La crise de la dette qui pourrait bien servir d'une leçon pour les pays du Maghreb serait également un bon ou mauvais test pour un bloc régional qui peine à voir clairement ces objectifs. Et dans ce sens, il est utile de rappeler les propos tenu récemment par le secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe (UMA), Habib Ben Yahia, lequel a bien balisé le terrain pour l'UMA. «L'approfondissement de l'intégration maghrébine est la seule voie à un meilleur développement, et aussi une nécessite impérieuse pour les pays de l'UMA et l'Union européenne, d'où la nécessité de continuer le chemin ensemble, de donner l'élan nécessaire par des partenariats concrets et des actions concertées», a-t-il déclaré lors d'une rencontre en Espagne. Pour lui, «les derniers événements survenus dans la région ont démontré que notre devenir est commun, car la sécurité de l'Europe et sa prospérité sont liées à ce qui se passe dans la rive sud de la Méditerranée. D'où la nécessité de refonder le partenariat euro-maghrébin pour faire émerger une zone de co-prospérité et de co-développement». Le SG de l'UMA a également tenté de tracer une nouvelle feuille de route qui consiste à «passer de la macroéconomie à la microéconomie et d uvrer pour l'instauration d'une croissance non seulement durable mais aussi inclusive». Il s'agit donc d'accélérer la constitution de cette union économique, qui à défaut, chaque pays devra affronter en solo un monde en crise et en perpétuel changement. Les pays maghrébins devront maintenant faire face aux risques de l'effondrement du système financier européen et peut-être étasunien, une déflation en Europe avec toutes ses conséquences sur des marchés maghrébins solidement liés au Vieux Contient, mais aussi un risque pour certains de la récession économique qui engendrerait des ravages pour les industries manufacturière et touristique et même pour le secteur de l'Energie. Les pays du Maghreb qui se tournent le dos depuis des années sont invités aujourd'hui à tirer les avantages de la proximité géographique et des particularités économiques.
S. B.