Algérie

La nécessaire amélioration du SNMG



"Le Salaire national minimum garanti (SNMG), malgré une modeste augmentation en valeur nominale de 11% en huit ans à 20 000 DA, ne permet pas d'acheter 500 grammes de viande par jour. Il faut à un smicard algérien 18 heures de travail pour payer une consultation chez un médecin spécialiste contre 4 heures pour un smicard français." C'est du moins ce qu'avance le spécialiste des questions sociales, Noureddine Bouderba, dans une récente analyse qu'il a réalisée sur le pouvoir d'achat en Algérie. De plus, le Français ne prend à sa charge que 10% du coût de cet acte (consultation) contre 95% pour le smicard algérien."En 2021, avec 20 000 DA par mois et une contre-valeur de 146 dollars, la valeur du SNMG est inférieure à celle du salaire minimum en vigueur dans 33 pays européens, 30 pays américains, 15 pays asiatiques et 6 pays africains", constate cet expert. Reprenant les statistiques de l'Organisation internationale du travail (OIT), il indique que la croissance du salaire réel moyen en Algérie, sur la période 2000-2017, a été négative. À partir de 2015, sa décroissance s'est accélérée (?1% en 2015, ?4,4% en 2016, ?4,3% en 2017 et ?2,6% en 2018). Pour illustrer la faiblesse des salaires attribués dans notre pays, Noureddine Bouderba souligne que les Algériens consacrent une part importante de leur budget à l'alimentation. Selon la dernière enquête de l'ONS, datant de 2011, sur la consommation des ménages, un Algérien dédie, souligne-t-il, en moyenne 42% de ses dépenses à l'alimentation contre 35% en Tunisie en 2005 et 17% en France.
"En réalité, cette part est de 47,8%. Une bonne lecture des résultats de cette enquête nous permet de conclure, que hors loyers imputés, les 60% des Algériens les plus pauvres consacrent, en moyenne, 60% de leurs dépenses à l'alimentation", précise cet ancien syndicaliste. Or, selon les spécialistes, argue-t-il, plus le coefficient alimentaire dans la consommation des ménages est important, plus le pouvoir d'achat est faible. En 2018, selon la FAO, un Algérien a consommé en moyenne 91,82 grammes de protéines par jour, soit moins qu'un Egyptien (97,49 g/j), qu'un Tunisien (99,67 g/j), un Marocain (101 g/j) et bien sûr moins qu'un Français qui a consommé en moyenne 108,16 g/jour de protéines. Les statistiques de la FAO précisent qu'en 2018, un Algérien a consommé, en moyenne, 23,62 kg de viande et poisson (dont seulement 3,78 kg de poisson), soit beaucoup moins qu'un Tunisien (41,11 kg dont 12,72 kg de poisson), un Marocain (53,42 kg dont 19,24 kg de poisson) ou un Egyptien (53,97 kg dont 23,21 kg de poisson).
Avec un citoyen français, il n'y a pas de comparaison puisqu'en moyenne, ce dernier a consommé 113 kg de viande et poisson dont 33 kg/personne de poisson. Pour les céréales, les disponibilités alimentaires en Algérie, avec 214 kg/personne/an, sont presque équivalentes à celles de l'Egypte et de la Tunisie (208 kg/personne/an), contre 262 kg/personne/an pour le Maroc.
Face à cette érosion du pouvoir d'achat des Algériens, notre source propose une augmentation du SNMG qui doit inclure, outre les travailleurs de la Fonction publique, soit un peu moins de 3 millions de fonctionnaires, les travailleurs du secteur économique public et du secteur économique privé dont le nombre dépasse 3 autres millions. Cette révision doit également profiter aux retraités dont les deux tiers ont un revenu inférieur à 30 000 DA.

B. K.


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