Algérie

La «Nati» tombeuse de géants



Après avoir éliminé le champion du monde français à l'Euro, la Suisse a barré lundi la route du Qatar au champion d'Europe italien. Voilà l'étonnante «Nati» qualifiée pour son cinquième Mondial consécutif, avec un rajeunissement prometteur et de belles ambitions à faire valoir.Qui aurait parié sur la sélection helvète début novembre, lorsqu'elle abordait ses deux derniers matchs de qualification devancée par l'Italie à la différence de buts, avec un sélectionneur peu expérimenté et une foule de cadres blessés (le capitaine Granit Xhaka, Breel Embolo, Haris Seferovic...) ' Mais l'équipe dirigée par Murat Yakin a cru en son destin, d'abord en allant obtenir un bon nul en Italie (1-1), bien aidée par un penalty raté par le milieu italien Jorginho en fin de match. Puis elle a dompté la Bulgarie (4-0) lundi soir sur un large score, pendant que l'Italie s'embourbait en Irlande du Nord (0-0). De quoi terminer en tête du groupe C et chiper sur le fil un billet qualificatif pour la Coupe du monde. De quoi aussi confirmer la réputation de coupeur de têtes de la Suisse, qui avait déjà renversé l'équipe de France en huitièmes de finale de l'Euro cet été, au terme d'un scénario échevelé : menée 3-1, la «Nati» était revenue à 3-3, avant de se qualifier aux tirs au but pour son tout premier quart de finale de Championnat d'Europe. «Cette année 2021 aura donc été la plus phénoménale de l'histoire du football suisse», s'est réjoui le quotidien vaudois 24 Heures.
Le succès de Yakin
«Celle où la Suisse de (Vladimir) Petkovic a éliminé les champions du monde français de l'Euro pour filer en quart de finale. Celle où la Suisse de Yakin a laissé les champions d'Europe italiens derrière eux au classement du groupe C. Double félicité. Du jamais-vu , s'est enthousiasmé le journal. Ce nouveau succès, c'est celui du sélectionneur Murat Yakin (47 ans), qui a pris la sélection au pied levé début août en succédant à Vladimir Petkovic, parti entraîner Bordeaux. «C'est un énorme moment. Je le partage avec l'équipe. Dès le premier jour où je l'ai rencontrée, elle a été fantastique», a commenté l'ancien défenseur international suisse (49 sélections). «C'est ce qui est beau en football : on peut être courageux et être récompensé.» Impressionnants de solidarité à l'Euro, malgré l'élimination en quarts contre l'Espagne, les Suisses ont à nouveau fait preuve de leur esprit de corps cet automne en dépit des nombreuses absences.
«Quelles promesses pour l'avenir !»
«Quelles promesses encore pour l'avenir quand tout le monde sera de retour !», a savouré le journal 24 Heures. «C'est par la grâce d'un groupe qui s'est construit une idée commune depuis des années déjà que tout s'est accompli. Par la grâce aussi de cette force commune. Il peut bien manquer à l'appel Xhaka, Embolo, Seferovic, Elvedi, Akanji, Rodriguez et Zuber, cette Suisse reste forte.» Les prometteurs Noah Okafor (21 ans, RB Salzbourg), passeur décisif en Italie puis buteur contre la Bulgarie, ou Ruben Vargas (23 ans, Augsbourg), également buteur lundi, ont marqué des points. «Nous avons un très grand choix de joueurs», a relevé Murat Yakin. «Je crois que les jeunes peuvent avoir leur chance.» Reste à savoir quel rôle la 14e nation au classement Fifa pourra avoir dans un an au Qatar, où elle espère enfin franchir l'obstacle des huitièmes de finale (trois éliminations à ce stade en quatre éditions depuis 2006). «C'est dans bien longtemps», a tempéré le sélectionneur suisse, qui devra désormais réussir l'amalgame entre grands anciens et jeunes pousses. «Nous sommes contents d'y être déjà. Nous avons provoqué la chance. Mais en un an, il peut se passer tellement de choses.»


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