Algérie

La naissance de la lumière



La naissance de la lumière En Compagnie de l’Élu Abd Al-Muttalib se réjouit du retour de son petit-fils et l’entoura d’amour et de tendresse. Lorsqu’il s’asseyait à l’ombre de la Kaabah, il l’asseyait à côté de lui sur son tapis, tandis que ses propres enfants s’asseyaient autour du tapis par égard envers leur père, l’homme fort de Quraysh, voire de La Mecque toute entière.Mais cette situation ne dura pas longtemps. Dame Amina décida en effet de partir pour Yathrib afin que son fils rende visite à la tombe de son père et fasse la connaissance de ses arrières grands-oncles maternels, de la tribu des Banû An-Najjâr. Elle emmena avec elle Oum Ayman, Barakah Al-Habashiyyah de son vrai nom, une servante noire abyssine léguée par son défunt mari ‘Abd Allâh. Amina resta un mois à Yathrib. Entre larmes et gémissements, elle parlait à son fils de son père qui n’avait passé que très peu de temps avec elle avant de se rendre dans cette ville où il avait rendez-vous avec son destin fatal. Puis Amina décida de retourner à la Mecque. Lorsque son convoi atteignit Al-Abwâ, Amina tomba gravement malade et décéda. Elle fut enterrée sur place. Umm Ayman ramena alors à la Mecque cet enfant doublement orphelin, triste et esseulé, après que sa mère soit partie rejoindre un père qu’il n’avait jamais connu. Ainsi se terminait le voyage de cet enfant, âgé de six ans ; son grand-père ‘Abd Al-Muttalib le prit alors en charge et l’entoura de ses soins. Il demeura ainsi à la garde de Umm Ayman jusqu’à l’âge de huit ans. Puis il fut surpris par le décès de ce grand-père au cœur tendre qui essayait de lui faire oublier l’absence de son père. Et voici ce jeune garçon marchant tristement derrière le cercueil de son grand-père et se demandant ce que l’avenir lui réservait. Le parrainage de son oncle La mort de Abd Al-Muttalib fut un coup dur aussi bien pour les Banou Hachim, pour Quraysh que pour les Mecquois en général. C’était un homme avisé, sage, déterminé, vertueux et doté de bonnes manières, sans compter qu’il pourvoyait aux besoins des pélerins en nourriture et en eau, qu’il faisait preuve de bienfaisance envers les Mecquois en résolvant leurs problèmes, qu’il prenait la défense des opprimés et qu’il soutenait les pauvres et les faibles. Bref, il jouissait auprès des Mecquois d’un prestige que nul parmi ses enfants n’égalera... soit parce que les pauvres d’entre eux étaient incapables de poursuivre son œuvre, comme c’était le cas de son fils aîné Al-Hârith, soit parce que les riches parmi eux étaient soucieux de conserver leur fortune, à l’instar d’Al-‘Abbâs, qui prit en charge la pourvoyance en eau des pèlerins mais pas leur pourvoyance en nourriture. Le plus noble, le plus généreux et le plus populaire dans Quraysh parmi ses enfants était Abou Tâlib. C’est pourquoi ‘Abd Al-Muttalib lui confia son neveu sur son lit de mort. Abû Tâlib s’acquitta de ce devoir de la meilleure des manières. Il réserva à son neveu un amour immense si bien qu’il lui donnait la priorité sur ses propres enfants, notamment lorsqu’il constata sa noblesse de caractère, sa bonté et sa douceur. Les liens entre l’oncle et son neveu ne cessèrent de se renforcer de jour en jour. Lorsque Abou Tâlib décida de se rendre en Syrie pour un voyage d’affaires, son neveu insista pour l’accompagner. Abou Tâlib voulut lui épargner les difficultés du voyage et la chaleur du désert, étant donné qu’il n’était âgé que de douze ans. Mais, devant son insistance, il consentit à l’emmener avec lui. La caravane se mit en route et arriva à la ville de Bosra, au sud de la Syrie. Ils y croisèrent un moine, nommé Bahîrâ, qui, voyant l’enfant en compagnie de son oncle, s’enquit à son sujet. Lorsqu’il sut qu’il était orphelin de ses deux parents, et ayant décelé en lui d’autres caractéristiques consignées dans la littérature religieuse, il conseilla à l’oncle de rebrousser chemin et de faire en sorte que les Juifs ne voient pas l’enfant. Il ne dit pas un mot de plus. Abou Tâlib s’en retourna donc à La Mecque sans récolter beaucoup d’argent de ce voyage, et ne renouvela plus cette entreprise. Il demeura à La Mecque, assumant, avec ses modestes moyens, ses enfants et son neveu. Ce dernier commença sa carrière de berger pour le compte de ses proches et des habitants de la Mecque, afin d’épargner à son oncle la charge de l’entretenir. À l’heure où les jeunes gens de son âge mordaient dans les plaisirs de la vie à pleines dents sans aucune restriction - d’autant plus que le vin, les jeux de hasard et la fornication se pratiquaient couramment à le Mecque et qu’il suffisait, selon les Mecquois, de tourner autour de la Ka‘bah et de faire quelque offrande à leurs idoles afin qu’elles intercèdent en leur faveur auprès de leur Seigneur -, Muhammad était attaché à la chasteté et à la vertu et ne s’associait à eux ni dans leurs amusements, ni dans leur adoration des idoles. Sa véridicité et sa loyauté étaient telles que les Mecquois le surnommèrent « As-Sâdiq Al-Amîn « c’est-à-dire « le Véridique et le Loyal «. Ainsi fut-il destiné à garder les troupeaux comme le firent naguère les Prophètes qui l’avaient précédé... Il ne fait point de doute que ce métier développe le sens de la prudence, de l’observation et de la tendresse, car les moutons sont des animaux très dociles, incapables de se protéger eux-mêmes, qui n’agressent aucune autre bête. De plus, les sorties dans des endroits isolés et spacieux incitent à la réflexion et à la méditation sur cet univers immense et sur les signes qu’il recèle, reflétant la sagesse et la parfaite gérance d’un Être Omniscient et Parfait Connaisseur. A suivre...


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